Magazine Humeur

Vive la bagnole

Publié le 15 novembre 2007 par Pierre

 Aux heures matinales des vilaines journées d’automne, lorsque le citadin s’enfonce tête basse dans les souterrains des transports collectifs, l’automobiliste pour sa part chérie sa voiture comme la plus douce des fiancées, comme une jeune fille qui le regarderait dans les yeux, lui sourirait puis le prendrait dans les bras avec affection.
L’intro paraîtra quelque peu lyrique appliquée à un tel sujet mais vous l’avez lue et c’est trop tard.

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 La voiture revient cher, elle pollue, elle embouteille, prend de la place, symbolise la virilité stérile chez les uns, l’égoïsme chez les autres et surtout, elle est dangereuse. Il faut bien convenir de tout cela. Si le transport interurbain continue de connaître un si grand succès, c’est aussi qu’il existe d’autres arguments qui, a contrario des éléments à charge dédouane l’usage de la voiture de façon tout aussi incontestable :
- elle se meut sans effort
- il y fait toujours chaud, même en hiver
- on peut y cloper à l’aise
- on y trouve toujours une place assise
- son service ne s’interrompt pas à 1 heure du matin
- on y écoute de la musique
- on peut y tenir des discussions en toute intimité.

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En voiture, et vite!

 Il s’agit certes de préoccupations bien bourgeoises dont l’objet se concentre sur la recherche d’un confort égoïste et superflu comparé aux tourments environnementaux auxquels nous devrions faire face collectivement. Lors pourtant que nos pouvoirs publics se contentent de quelques mesurettes visant à éviter le pire: se retrouver muets à l’instant de l’échéance électorale, qu’ils font cohabiter de pauvres cyclistes se déhanchant sans armure avec des chauffeurs de taxi, lors qu’une politique alternative en la matière est complètement incompatible avec les intérêts d’une société capitaliste dont nos institutions sont les esclaves et lors que les plus riches sont les derniers à y renoncer, il serait idiot de se priver soi-même de ces menus conforts.

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N’oubliez pas par ailleurs que les réserves pétrolières s’affaiblissent et que de fait, un tel débat ne sera bientôt plus possible qu’entre véritables privilégiés. Alors n’hésitez pas. Lovez-vous sans scrupules dans les bras aimants d’une auto et déféquez sur la gueule de vos contemporains comme eux vous défèquent sur les pieds, dans le métro, en voiture ou partout ailleurs d’ailleurs.

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Matthieu


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