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Un monde solidaire et pérenneDans la Déclaration universe...

Publié le 21 février 2010 par Gazou75
Un monde solidaire et pérenneDans la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'article 25 se lit comme suit :"Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté."Tout est là ! Le principe d'un monde solidaire est reconnu par la communauté mondiale depuis 60 ans, puisque c'est en 1948 que la Déclaration universelle a été entérinée par les Nations-Unies. En pratique, le monde a-t-il fait des progrès en ce sens depuis ce temps ? Certes, on a éradiqué les grandes famines. Dès qu'une famine importante débute, la communauté internationale se mobilise et les denrées alimentaires de base sont acheminées rapidement. Il en est de même lors des grandes catastrophes naturelles telles que le tsunami de 2004 en Indonésie et le tremblement de terre de 2010 en Haïti.Et pourtant, une bonne partie de la population mondiale souffre encore des affres de la faim, sans nécessairement en mourir. Et pourtant, plus d'un milliard de personnes vivotent encore aujourd'hui dans une misère intolérable. Pourquoi ?La principale raison c'est que, de 1950 à 2005, la population mondiale a plus que doublé : de 2,5 à 6,5 milliards d'habitants (1). Si la population mondiale était demeurée stable à 2,5 milliards d'habitants, il y aurait beaucoup moins de miséreux sur cette terre aujourd'hui.D'autre part, ce surcroît de population ainsi que la surconsommation des pays développés ont entamé sérieusement les ressources limitées de la planète. Pour que chacun des 6,8 milliards de Terriens d'aujourd'hui obtienne un niveau de vie à l'occidentale auquel il peut légitimement aspirer, il faudrait les ressources naturelles de plusieurs planètes comme la Terre. Ceux qui doutent encore d'une telle affirmation auraient intérêt à lire le diagnostic magistral posé par le géophysicien André Lebeau dans son livre intitulé "L'enfermement planétaire" (2).Dans ses éditoraux récents (3), Claude Imbert affirme "L'alarme répandue évite prudemment de cerner la cause première des dommages : je veux dire la prolifération humaine", puis, il préconise de s'attaquer au "tabou démographique... par la valorisation de la famille restreinte". Mais, il ne suffit pas de stopper la prolifération humaine. Dans une vision pérenne de l'humanité, il faut réduire la population mondiale à environ 3 ou 4 milliards de Terriens d'ici l'an 2100. Autrement, les ressources naturelles limitées de notre planète ne pourront jamais suffire à procurer à chacun des Terriens "un niveau de vie suffisant" pour réaliser un monde solidaire. Comment peut-on atteindre un tel objectif tout en tenant compte des droits humains, i.e., sans un contrôle strict des naissances comme cela s'est fait depuis 30 ans en Chine ?En "valorisant la famille restreinte" ? Oui ! Mais comment ?Dans un premier temps, il faut éduquer toutes les femmes en âge de procréer en matière de santé reproductive et de planification familiale, En parallèle, il faut fournir gratuitement à toutes ces femmes et à tous les hommes les moyens concrets de contraception.Dans son rapport 2009 sur "l'État de la population mondiale", Le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) constate que "investir dans les femmes et les filles selon des voies qui améliorent leur santé, leur bien-être et leur condition au sein de la société conduit à des réductions des taux de fécondité et contribuera ainsi à réduire à long terme les émissions de gaz à effet de serre "(page 26).Le Fonds préconise aussi d'effectuer "cinq pas en arrière du gouffre"; le deuxième pas, à la page 68, se lit comme suit :"Financer en totalité les services de planification familiale et les produits de contraception dans le cadre d'une politique de la santé et des droits en matière de reproduction, et veiller à ce que la faiblesse du revenu ne limite en rien l'accès".Il faut également fournir gratuitement la "pilule du lendemain" et, dans les pays qui ne l'ont pas encore fait, légiférer pour permettre l'avortement sur demande, gratuitement.Enfin, il faut prendre auprès des gens à faibles revenus des mesures incitatives visant à valoriser la famille restreinte, telles que, par exemple : l'éducation gratuite jusqu'au doctorat et tous les soins de santé gratuits pour l'enfant unique, des allocations de retraite pour les parents d'enfant unique ou les couples sans enfant, etc., etc..Pour parvenir à l'objectif global de 3 ou 4 milliards de Terriens en l'an 2100, les efforts doivent être concentrés dans 64 pays (1) de plus de 10 millions d'habitants et dont le taux de fécondité est supérieur à 1,5. La plupart de ces pays sont peu développés et se situent dans le sous-continent indien, au Proche-Orient et en Afrique. Mais cela inclut aussi certains pays occidentaux comme les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Dans ces derniers pays, il faut inverser les politiques natalistes et injecter les économies ainsi réalisées dans des incitatifs pour une famille restreinte. La main-d'oeuvre manquante pour supporter l'économie de ces mêmes pays peut être comblée par une hausse de l'immigration bien ciblée et intégrée aux valeurs du pays hôte.Puisqu' il en va de leur propre intérêt, les pays développés devront financer tous les moyens mis en place pour valoriser la famille restreinte dans les pays moins développés ou émergents. Une agence de l'ONU devra être désignée pour distribuer les fonds prévus à cette fin et s'assurer qu'ils soient bien utilisés là où il faut, sans gaspillage ni corruption. Ces nouveaux transferts monétaires contribueront aussi à un meilleur partage des richesses entre les nations et à une diminution de la pauvreté dans le monde.Diminuer rapidement la population mondiale constitue le principal moyen d'obtenir à la fois un monde solidaire, plus juste ... et pérenne. Selon le démographe Thomas K. LeGrand (4), les programmes visant à réduire la population offrent un très bon rapport qualité/prix et ce sont les plus faciles à implanter parmi les activités visant à protéger l'environnement. De tels programmes auront également des effets bénéfiques sur les changements climatiques prévisibles, sur la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles ainsi que sur toute forme de pollution résultant de l'activité humaine.Certes, il faut s'inquiéter aussi des effets négatifs de tels programmes sur la croissance économique. Laissons aux économistes le soin de nous montrer comment gérer la décroissance économique régionale, nationale et mondiale, car, dans un contexte d'"enfermement plantéaire", il faudra bien s'y attaquer un jour, et le plus tôt sera le mieux.(1) ONU, division Population, population mondiale (révision 2008)(2) Gallimard, octobre 2008(3) Le Point, le 17 septembre 2009 et le 3 décembre 2009(4) World Population Growth and the Environment, 2003, page 15Gilles Malo

P.S. : Dans son numéro du 11 février 2010, la revue Le Point publie un dossier de 17 pages au sujet de "La bombe humaine -- quand nous serons 9 milliards". La problématique démographique y est très bien cernée et quelques pistes de solutions y sont exprimées.

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