Magazine Culture

Pony Express

Publié le 18 février 2010 par Pagman
... À force de faire des footings sur le dos de son maître, le poney de Shark Ozzie avait pris du poids. Il ressemblait presque à Phil Seg I qui venait de passer de vie à trépas et trépas c'est pas la porte à côté. L'avoine, le picotin, le blé, le poney était devenu gras comme une loche de Dolly Parton, la chanteuse country poitrinaire qui venait se produire une fois par an à l'occasion des fêtes pour offrir aux Chihuahuaiens leur Noël mammaire. Shark s'approcha d'Hadopi son poney, lui sourit béatement et l'abattit sans sourciller mais avec un tic d'épaule qu'il ne put pourtant réprimer. Chassez le naturel, il revient au galop. D'ailleurs, son nouveau poney arriva dans un nuage de poussière dont il émergeait à peine.
Loppsi 2 était un superbe poney. Appaloosa par Loppsi 1, sa mère, Hamster nain par Loppsi 1/2, son père, le destrier avait fière allure malgré son demi-mètre au garrot et ses deux grosses dents centrales proéminentes. Cliticlop cliticlop cliticlop. Shark Ozzie paradait sur sa nouvelle monture, fier comme Arta. Ou comme Ban.


shark-poney.jpg
"Loppsi 2 est mon nouveau cheval de bataille ! Avec lui, plus de crime, plus de meurtres, plus de liberté, plus de problèmes ! On va filtrer la région tous les deux. Loppsi 2 et moi, on va faire régner la loi. Et comme la loi, c'est moi, on va faire régner moi. Donc, à partir d'aujourd'hui, le premier qui m'appelle encore Sheriff, il finit six pieds sous terre à brouter les pissenlits par la racine. Je l'envoie Ad Patres, une petite bourgade pas loin d'Old El Paso, à gauche juste après Nachos. D'accord, mourir, c'est pas facile. Mais c'est comme ça pour ceux qui oublieront que je suis le Roi de Chihuahua à partir de dorénavant,  là, maintenant, tout de suite. It''s good to be the King et c'est qui the King, je vous le demande ? C'est moi. Des objections ? "
Un silence de mort s'empara de la Grand Rue de Chihuahua. Les sujets assujetis au joug du néo suzerain nain ne pipèrent mot. Normal, le roi n'était pas un sujet (© Patrice Lecomte). Seuls les lèche-bottes habituels de la garde rapprochée de Shark Ozzie s'avancèrent en rampant dans la poussière mais avec déférence malgré tout.
"Loppsi est grand, mon Roi !" tonna Pat Balcony, prompt tel le crotale qu'il était depuis si longtemps.
"Oui mais pas trop non plus quand même." répondit Shark, vêxé par la comparaison.
"Vous êtes immense, sire. Vous êtes le Mont-Rushmore de la pensée, notre Grand Canyon adoré, notre Burj Dubaï omnipotent ! " hurlèrent en chœur Sateen Morendo, Jeff Copey et Freddy Lefourbvre, jamais avares de lustrage sur les santiags royales. Le Burj Dubaï ne voulant rien dire du tout dans les années 1890, Ozzie ne releva pas le compliment. Il lui passa au dessus de la tête mais c'était assez logique.
Loppsi 2 et Shark étaient déterminés à ne plus rien laisser passer. La sécurité, l'identité, les mines à Ray, un maudit prospecteur qui refusait de vendre, ils allaient s'occuper de tout. Même d'El Diez K (voir ici :  Viva El Diez K !) qui commençait à courir sur le haricot de Shark sévère. Même du conflit avec les Indiens Quick qui voulaient vendre sur leur réserve des sandwichs au bison. C'était pas futé. Pour Shark et ses sbires, le seul bon indien Quick était un indien Quick couic.
... À suivre...
L'original, as usual, ici : link 
 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pagman 18196 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte