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Je ne dors que d'un oeil

Par Jilcaplan
je ne pleure pas
rien, pas une larme
tout est bien enfoui
tout est bien tapi dans mon ombre,
bien à l'abri dans la cachette
pliée, comme une serviette de table au fond d'une armoire
un mouchoir, un linge
repliée au fond de mon antre
reptile au sang froid
qui change de peau
mue en puissance
je ne ris pas non plus
pas de quoi pleurer
pas de quoi rire
pas de quoi sentir
pliée repliée dans ma caverne
pliée 100 cent fois
j'ai la trace du pli sur la joue
mais qui sait,
peut-être dépliée bientôt
rendue légère et volatile
rendue volante dans le vent.
Qui sait.
Pour l'instant, depuis quelques temps,
opaque et sombre
verre sale et poussiéreux, oublié.
Mais les choses changent,
tout le temps, alors le changement va venir
je vais l'aider par tous mes moyens
ouvrir les fenêtres
et ouvrir la porte
rejoindre le monde, en bas
qui crie de tout son sang
de toute sa faiblesse
de toute sa force
je me repose
un œil ouvert sur la nuit
mes choses enfouies sortiront bientôt à la lumière
je ne dors que d'un œil
ou alors
c'est la mort lente.
Je ne dors que d'un oeil

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