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Genese et creativite

Publié le 19 février 2010 par Jeanjacques
LES OBSERVATIONS :

1) Une observation de 21h par le satellite Chandra semble confirmer la connexion entre les sursauts gamma et les supernovae. En effet, l'observation X de l'afterglow du sursaut GRB020813 révèle une surabondance de certains éléments chimiques, caractéristique des supernovae. On pense que de nombreux sursauts gamma seraient en fait dus à un jet de particules haute énergie éjectées par le trou noir créé lors de l'explosion d'une étoile massive en supernova. L'interaction entre ce jet et la matière éjectée lors de l'explosion donnerait naissance à l'afterglow tel celui observé par Chandra. Pour ce sursaut gamma, les astronomes ont pu déterminer que l'explosion gamma avait eu lieu 60 jours après l'explosion de la supernova. De plus, la matière observée par Chandra se déplaçait à un dixième de la vitesse de la lumière, et proviendrait d'une toute petite région, ce qui semble donc bien confirmer le modèle sursaut-supernova.

2) Les données recueillies immédiatement après le sursaut gamma GRB021004 montrent que l'énergie libérée dans ce type d'événement est plus importante que ce que l'on croyait et que sa production, loin d'être instantanée, s'étend sur plusieurs heures. L'éclair de rayons gamma n'est que la "pointe de l'iceberg". L'origine de l'explosion semble être l'effondrement d'une étoile de quinze masses solaires conduisant à la formation d'un trou noir. http://www.nasa.gov/HP_news_03107.html

3) Des pulsations extrêmement rapides, de l'ordre de quelques milliardièmes de seconde, ont été décelées en provenance du pulsar de la nébuleuse du Crabe. A l'origine de ce phénomène doivent se trouver des structures très petites, de dimensions inférieures au mètre, sans doute engendrées par des ondes de plasma.
http://space.com/scienceastronomy/pulsar_beachball_030312.html

4) Des astronomes californiens ont trouvé un HERO (Hyper Extremely Red Object) près d'une radio-galaxie. Ces HEROs astronomiques se déplacent à des vitesses proches de celle de la lumière. Avec cette vitesse extraordinaire et puisqu'il est situé extrêmement loin, 53W002_HERO1 est très difficile à observer et n'a pu être détecté qu'en infrarouge.
http://www.jpl.nasa.gov/releases/2003/3.cfm

5) Dans l'espace, on trouve beaucoup de rayons cosmiques, des particules se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière. Certains de ceux-ci, les UHECRs, sont extrêmement énergétiques, 100 millions de fois plus que les particules les plus énergétiques produites dans les accélérateurs terrestres ! Mais si l'on sait que les UHECRs existent, on ne connaît pas la façon dont ils sont nés. En réanalysant des données du satellite Compton, des astronomes ont trouvé un sursaut gamma à la courbe de lumière étrange, qui pourrait être expliquée par la présence de protons très rapides, voguant à une vitesse très, très proche de celle de la lumière: dans ce sursaut gamma, on assisterait en fait à la naissance des UHECRs...
http://www.gsfc.nasa.gov/topstory/2003/0814cgro_ray.html

6) Pendant un bref instant, le pulsar B1937+21 a émis la radiation la plus puissante jamais observée. L'intensité du pulse, qui n'a duré que 15 nanosecondes, a même dépassé d'un ordre de grandeur celle des plus forts sursauts gamma.
http://www.newscientist.com/news/news.jsp?id=ns99996736

7) Dans un papier qui sera bientôt publié, Eleonora Troja de l' INAF-IASF de Palerme en Italie enfonce le clou. Selon elle et ses collègues, l'observation de GRB 070110 cette année, elle aussi, impliquerait la formation d'un magnétar.

Cette fois-ci, l'émission rémanente, l'« afterglow » comme il est dit dans les articles anglo-saxons, est restée presque constante pendant 5 jours, puis a rapidement décru. Cela ne semble pas compatible avec le modèle comportant des collisions successives des coquilles de gaz produites par le disque d'accrétion du trou noir, mais cela correspondrait assez bien avec le modèle du magnétar. Cependant, la vitesse de rotation initiale de l'étoile à neutrons devrait avoir été d'au moins 1000 tours par seconde, ce qui n'est pas loin de la limite d'éclatement d'un tel astre sous l'action de sa force centrifuge.

Commentaires :

Il faut bien se rendre à l’évidence : un grand nombre de phénomènes extrêmes échappent complètement à la compréhension de l’astrophysique standard. Pour la plupart des GRB (rayons cosmiques extrêmes), ils résulteraient de l’explosion d’une étoile voire d’un magnétar à la limite de l’éclatement. Nous avons déjà dénoncé l’usage abusif des modèles de l’effondrement du trou noir ou de l’explosion qu’on applique dés qu’il s’agit d’expliquer la production de ces rayonnements. La vitesse de rotation, la présence d’un corps de faible taille, la durée du phénomène, la vitesse proche de C des particules produites , les ondes de plasma présentes, voire la production de certains éléments chimiques, toutes ces observations, quand on les ressemble, ne permettent nullement de les intégrer dans le schéma classique. Manifestement, comme dans d’autres domaines de la physique, un cadre nouveau d’interprétation serait à inventer. En matière de genèse, il importe d’être créatif.


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