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Les Albères, le Vallespir..., en Pyrénées Orientales... Ces régions n'ont-elles pas été, il y a 40 millions d'années, foyers volcaniques ?

Publié le 18 février 2010 par Raymond_matabosch

S'il était un exemple à développer quant aux volcans considérés éteints, le département des Pyrénées Orientales et son secteur Albères-Vallespir-Conflent pourraient en être l'illustration parfaite. A écouter les vulcanologues patentés, chargés de cours universitaires ou œuvrant dans des établissements publics à caractère scientifique et technologique, il n'y a jamais eu, il n'y a pas et il n'y aura pas, de volcan sur les terres de la Catalogne du Nord. Que ces mêmes scientistes qui nient leur existence passée, présente et future, veuillent bien expliquer la présence de volcans, en Catalogne du Sud, dans les régions du Baix et de l'Alt Empordà, du Pla de l'Estany, du Gironès, de la Selva et de la Garrotxa, les plus anciens, dans l'Empordà, - dix millions d'années -, et à la Selva, - cinq millions d'années -, les plus jeunes dans la Garrotxa dont le Croscat, 11.500 ans, et le Turó de la Pomareda, le tout dernier né, 9.500 ans ! Qu'ils éclairent la lanterne des candides en leur explicitant l'anomalie flagrante d'absence, - totale aux dires de ces sommités -, de volcans en zones Vallespir et Albères alors que ces deux régions sont contigües, l'une à la Garrotxa et à l'Alt Empordà, l'autre à l'Alt Empordà !

Les Albères, le Vallespir..., en Pyrénées Orientales... Ces régions n'ont-elles pas été, il y a 40 millions d'années, foyers volcaniques ?

Mais en a-t-il été et en sera-t-il vraiment ainsi dans la réalité du terrain? Assurément non ! Et il ne faut pas se voiler la face car les volcans ont marqué, de leur présence, les terres de Catalogne du Nord. En effet, au Tortonien, - 11,608 à 7,246 Millions d'années -, en Alt Empordà, tout proche de la frontière, seulement à quelques hectomètres, quelques volcans monogéniques, en petits édifices collinaires, de type strombolien plausible, exprimaient leur fureur et déversaient laves et pyroclastites. Ces sites volcaniques, aux terres riches mises en culture depuis des siècles, sont, de nos jours, totalement érodés et seule la présence diffuse de dykes ruinés, en bordure de chemins ou épars dans les propriétés, facilite la découverte de certains. Et, en confirmation, l'étude géologique, de la région des Al­bères, du col de l'Ouillat à la Illas, permet de discerner l'existence de minces nappes basaltiques de peu d'étendue. Bien plus, dans la structure architecturale de quelques orrys, du Haut et du Bas Vallespir et du Haut Conflent, il s'y découvre, mêlés aux pierres récupérées in situ par les bergers-bâtisseurs, des moellons de roches pyroclastiques.

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Poussant plus loin les investigations, se penchant sur les cartes géologiques des massifs orientaux pyrénéens et sur les plans cadastraux des communes catalanes, un fait troublant accroche à l'œil et pousse à la réflexion : une dizaine de pics et une kyrielle de collines, de mamelons, de monticules, de tertres, de buttes... sont gratifiés d'un complétif signalitique « redon » ou « rodona », en français, « au sommet rond. » Et ne dit-on pas que les Pyrénées sont une montagne « jeune » assise sur un socle cristallin hercynien ? Ces édifices en dôme ne laissent-ils pas présager, à faible profon­deur, la présence de magma et de roches en fusion ? En outre, il ne peut-être dans l'ignorance de ces scientistes que la zone volcanique de la Garrotxa est traversée par un rift continental se prolongeant, côté Catalogne du Nord par la faille de Mantet, - zébrée par la faille de Mérens à Prades au niveau de Vinça, faille filant sur Agde et sa zone volcanique -, et, au delà par les failles de Minerve et des Cévènes..., rift et failles actifs puisqu'ils s'écartent progressivement et se creusent, depuis les trente dernières années ce phénomène s'accé­lérant(2).

Les Albères, le Vallespir..., en Pyrénées Orientales... Ces régions n'ont-elles pas été, il y a 40 millions d'années, foyers volcaniques ?

Tout comme la Catalogne du Sud, la Catalogne du Nord est une zone à fort risque sismique même si, suivant l'aléa sismique, basé sur la norme européenne, elle est étalonnée faible à modéré. Pourtant, les tremblements de terre les plus importants, d’intensité égale à VI et d'intensité supérieure ou égale à VIII, se sont produits au XIV° et au XV° siècles : 25 décembre 1321, épicentre Perpignan : 21 Février 1370, épicentre Perpignan ; 2, 3, 18 et 19 Mars 1373, épicentre Olot ; Janvier 1378, épicentre Perpignan ; 3 Mars 1426, épicentre Ripoll ; du 2 Mars 1427 au 25 Décembre 1427, 22 séismes avec des épicentres soit à Amer soit à Olot ; 2 février 1428(3), épicentre Olot ; et ainsi s'égrainant, de siècle en siècle, les derniers en date étant ceux du 18 février 1996, épicentre Saint-Paul-de-Fenouillet ; et 21 Septembre 2004, à 17 heures 48 minutes, séismes simultanés à moins de 50 kilomètres l'un de l'autre, tous deux d'intensité V, à Prades et à Ripoll. Un point commun apparaît, entre tous ces séismes, plus de 40 majeurs en 700 ans : leur situation dans l'axe du rift et des failles de Mantet et de Prades.

Les Albères, le Vallespir..., en Pyrénées Orientales... Ces régions n'ont-elles pas été, il y a 40 millions d'années, foyers volcaniques ?

Enfin, dernier point crucial, grâce à la présence de ses châteaux d'eau, - les Massifs du Canigou, de la Carençà, des Puigmal et du Madrès -, les Pyrénées Orientales sont un département où les sources y sont florissantes : eau de source, eaux chaudes thermales, eaux minérales, deux geysers, dont l'un horizontal, mais aussi un réseau dense de rivières souterraines. Et depuis deux décennies, la température de ces eaux est en élévation constante d'un demi degré Celsius. Parallèlement à ce fait, des petites surélévations de terre ont fait leur apparition. Et que dire des conséquences des derniers tremblements de terre en date, tel ceux d'Asti du 21 Août 2000 ; de Nice du 25 Février 2001 ; de Campobasso du 31 Octobre 2002 : d'Alger-Boumerdés du 21 Mai 2003 ; d'Al Hocelma du 24 Février 2004 ; de Prades et Ripoll du 21 Septembre 2004; et de l'Aquila du 6 Avril 2009, il a été ressenti, avant et après les séismes, en divers lieux faillés du Vallespir, du Conflent, des Albères, des Aspres et de la Plaine du Roussillon des odeurs soufrées... Seraient-elles en relation avec l'existence, dans le golfe comblé de Bouleternère et dans les piémonts des Albères et des Aspres, de sources uniquement gazeuses ? Telle est la situation présente en totale contradiction avec les propos que tiennent les scientistes sur l'absence de volcanisme dans le Département des Pyrénées Orientales.

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Notes


(2)Aux derniers relevés effectués, l'écartement est de 30 centimètres et l'abaissement du sillon de 15 centimètres, pour les 30 dernières années.

(3) 2 février 1428, épicentre Olot : Il s’agit du séisme le plus important connu dans la région. Il est appelé "séisme de la Chandeleur" et touche toute la Catalogne avec son épicentre à Olot. Il s’est produit une série de secousses d’importance équivalente qui ont entraîné la mort de 100 à 200 personnes. A Prats de Mollo, des remparts et édifices sont détruits. L’intensité a été estimée à un niveau IX sur l’échelle MSK. Le village subit de tels dommages qu’Alphonse d’Aragon accorde des indemnités aux victimes, autorise une levée des impôts et crée des revenus exceptionnels pour la réparation des ponts, des chemins et des remparts. De plus, le 20 juillet, Jean II, évêque d’Elne, accorde l’autorisation d’élever une chapelle votive en l’honneur de Sainte Marguerite La commune d’Arles sur Tech est, elle-aussi, très endommagée. L’intensité, est aussi de IX sur l’échelle MSK. Les dégâts sont à peine moins nombreux qu’à Prats de Mollo où des remparts et des tours sont démolis. Le clocher de l’abbaye de Saint Martin du Canigou et une partie de l’église s’écroule. Certains murs sont détruits jusqu’aux fondations. Le niveau MSK devait être de VII. Le monastère de Fontclara à l’est du Boulou est dévasté. Les bâtiments d’Olette sont fortement endommagés. A Céret et Perpignan, la population est prise de panique. Claira subit des écroulements de maisons. Ce séisme est, encore aujourd’hui, l’évènement de référence est matière de tremblement de terre. Il fait partie des deux plus grands séismes au niveau européen.


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