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Max | Rien

Publié le 25 février 2010 par Aragon

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Ce matin rien. Enfin, rien dans le sens des fourmis laborieuses. J'ai enfourché mon VTT et je suis parti. Oh, pas très loin, quelques collines plus loin un tas de bois de mes amis m'attendait.  J'y ai posé mon vélo contre et mes fesses dessus. Le temps du rien revenait frapper avec insistance à ma porte. J'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas d'autre chose dans ma vie qui me procure un plaisir aussi grand. Ne rien faire. Je suis capable de tenir des heures et des heures sans rien faire. Une heure a passé comme une seconde.

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Puis rien s'est fondu dans envie de. J'ai eu envie de reprendre un peu la scène 10 de la "Vieille dame qui fabrique 37 cocktails molotov par jour" que nous sommes en train de répéter avec les amis de la Cie de But en blanc. Sorti le texte de mon sac à dos. Impec, ça commence à venir. Puis rien est revenu agrémenter mon temps, mon tout.

Quelque temps après un bruit de sabot léger, un chevreuil, un beau mâle est passé en trois bonds à quelques mètres de la pile de bois, sans me voir. J'ai compris, au loin, venant du côté de Nassiet, j'entendais des aboiements et des trompettes de chasse. File mon pote, file, que le vent et la prudence te portent au loin ! Un grand rapace est venu ensuite zébrer mon ciel, qu'est-ce qu'il était beau. Lentes circonvolutions autour d'un point invisible dans un ciel parfaitement bleu, battu à moment par des rafales de grand vent. Sorti mon tabac, une petite roulée plein vent, hmm !

Nez en l'air, c'est comme ça que j'aime fumer. C'est alors que j'ai vu un chouette spectacle de rue à double sens très haut dans le ciel. Dans la même image de mes yeux, direction plein sud un énorme vol de palombes descendait pendant qu'un vol de grues cendrées remontait plein nord vers les tourbes scandinaves. Elles se croisaient. Ont échangé deux mots à hauteur d'aile du genre : a va vous, ça va, et vous, ça va ? Comment c'est le nord, comment c'est le sud ? Bon, c'est pas tout, faut qu'on file..." Le vent emportait les heureuses migratrices à une vitesse considérable.

Rien est revenu et ne m'a pas lâché jusqu'à midi quand la cloche  de l'église, annonciatrice de la soupe d'antan m'a ramené à la réalité des fourmis. Bien sûr, je suis redescendu de mon tas de bois, j'ai repris mon vélo. On m'attendait pour manger. Rien reviendrait bientôt. Aucun souci là-dessus...

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