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Quelle mesure pour l'activité bancaire, Valeur ajoutée ou PNB ?

Publié le 26 février 2010 par Davidmourey25

Dans un document qui vient de paraitre, l’Insee nous propose une analyse comparée de la mesure de l’activité  bancaire par la comptabilité nationale d’une part et par les banques d’autre part.

La comptabilité privée et la comptabilité nationale retracent de manière assez différente l'évolution de l'activité bancaire: le produit net bancaire (PNB) calculé par les établissements de crédit connaît une croissance soutenue entre 1995 et 2006, suivie d'un net fléchissement en 2007, puis d'une forte baisse en 2008 ; la comptabilité nationale retrace une progression nettement plus modérée de la valeur ajoutée du secteur bancaire jusqu'en 2006, mais qui se poursuit en 2007 et 2008.

Cette différence de mesure de l'activité bancaire provient du fait que la comptabilité nationale retient, au sein de la valeur ajoutée, ce qui relève de la production de services bancaires stricto sensu, alors que la comptabilité privée prend aussi en compte les revenus financiers et les plus ou moins-values sur les actifs financiers. Or, ce sont précisément ces derniers éléments qui sont à l'origine aussi bien du dynamisme des résultats bancaires jusqu'en 2006 que de leur fort repli en 2008.


Graphique 1 : De la valeur ajoutée des banques à leur produit net bancaire

De la valeur ajoutée des banques à leur produit net banca

Sources : Insee, comptabilité nationale et Banque de France.

Après plusieurs années de forte progression, les résultats des banques françaises, mesurés à l'aune de leur produit net bancaire, fléchissent à partir de 2007, en raison principalement des premières répercussions de la crise des subprimes. Ce fléchissement laisse place à une contraction en 2008, avec l'aggravation de la crise financière. La valeur ajoutée du secteur bancaire, telle que mesurée par la comptabilité nationale, reste plus inerte : à prix courants, elle continue de progresser en 2007, et même en 2008.

Une vive progression des salaires directement liée aux revenus financiers et aux plus-values

Le salaire moyen par tête est depuis de nombreuses années plus élevé dans les banques que dans les sociétés non financières, mais il y a aussi progressé plus rapidement. Il était supérieur de + 35 % à celui versé par les sociétés non financières en 1995, il l'est de + 50 % en 2006. Ce dynamisme est bien supérieur à celui de la production de services bancaires. La part des salaires dans la valeur ajoutée des banques passe ainsi d'un peu moins de 60 % à près de 70 % sur la période. À l'inverse, par rapport au produit net bancaire, leur part apparaît remarquablement stable, sauf en 2008, où sa poussée est essentiellement due à la contraction subie par le produit net bancaire (graphique 4).

Eu égard aux masses en jeu, les revenus financiers et les plus-values que les banques dégagent de leurs activités sur les marchés constituent un élément important des salaires qu'elles sont en mesure de verser.

Graphique 4 : La rémunération des salariés

Banques La rémunération des salariés

* Rémunération des salariés y compris cotisations sociales à la charge des employeurs.

** Produit net bancaire - charges extérieures nettes non bancaires (cf. graphique 1).

Sources : Insee, comptabilité nationale et Banque de France.

Conclusion :
Les différences de mesure sont riches d'enseignements !

A lire en intégralité ici :


Insee Première – L'activité bancaire mesurée par les banques et la comptabilité nationale - Des différences riches d'enseignements N° 1285 - février 2010

   http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?id=2795&reg_id=0


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