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Barack Obama retrouve la santé

Publié le 26 février 2010 par Exprimeo
Barack Obama reprend l'initiative à l'aide d'une table ronde thématique retransmise en direct. David Axelrod transforme l'essai avec l'appel immédiat au "mouvement en oubliant le passé". Une initiative novatrice qui témoigne de la vitalité présidentielle. La mode Obama est loin d'être passée. Ces dernières semaines, les questions se multipliaient. Le charme est-il rompu ? La mode Obama est-elle en train de passer ? Progressivement, des tendances lourdes se dégagent. 1) La réforme de la santé modifie les lignes car elle détache les classes moyennes et les seniors du soutien présidentiel. 2) Elle positionne Barack Obama comme un "Président démocrate comme les autres". Ce positionnement, s'il devait se confirmer, lui aliènerait une partie importante de l'Amérique "profonde". 3) Dans les dernières années, le cauchemar de l'Irak a fait oublier d'autres réalités sociologiques majeures dont la crise de considération de l'Etat providence. Cette crise recouvre des maux divers : - la perte d'image de marque de Washington comme capitale qui incarne toutes les formes de perversions : ville coupée des réalités, livrée aux politiciens et aux technocrates, en proie à une corruption généralisée. Cette haine de la Capitale est très forte, - la lutte contre l'Etat fédéral : ce pouvoir central est le symbole de la bureaucratie dépensière et irresponsable. Cet Etat fédéral est perçu comme incapable de bien gérer. Il faut gérer au plus près. - le choix de l'individu face au secteur public : seuls les individus sont rationnels. Le secteur public tue la liberté. Il compromet l'initiative. Il doit donc être réduit au minimum. Cette logique de pensée est d'abord une logique anti-étatique. La particularité des "nouveaux Démocrates" a été de se positionner dans ce sillon. Certes, des nuances existaient avec des Républicains mais fondamentalement les frontières étaient perçues comme floues et faibles. Or, avec le projet de réforme de la santé, Barack Obama s'éloigne de cet ancrage des "nouveaux Démocrates" et retourne dans le camp des Démocrates classiques, défenseur de l'Etat providence générateur de lourdeurs et de dépenses. Comme la crise économique est déjà passée par là donnant le sentiment que les caisses sont vidées, l'ajout de dépenses de santé est perçu comme le facteur de hausses incontournables d'impôts. Ces hausses sont refusées. A ce climat s'ajoute l'ancrage du style Obama comme "radical chic". Le "radical chic" de la côte Est est entièrement dévalorisé dans le centre de l'Amérique opposé à "l'Amérique des rivages". Dernièrement, une vidéo circulait portant la confidence d'un électeur démocrate qui indiquait " j'ai voté pour un candidat basketteur, je le découvre Président golfeur ". Le "radical chic" c'est le socialisme régulateur et redistributeur. Il devient insupportable quand la richesse à répartir diminue comme aujourd'hui. Il devient l'ennemi car il ajoute deux défauts majeurs : - il "prend dans la poche" des individus pour mal redistribuer, - sans ajouter de dimension morale, bien au contraire. C'est ce cumul d'inconvénients qui explique la mobilisation et la radicalisation. Il ne s'agit pas de méfiance. Il s'agit d'une opposition forte, déterminée car persuadée que c'est un choix de société. Si Obama perd les classes moyennes et les seniors, les élections de 2010 seront très délicates. Le Parti Démocrate ne peut se permettre de lutter contre un tel courant sauf à revenir à des étiages très bas qui l'écarteraient des lignes de flottaison de toute majorité politique. Mais Obama a des cartes. Il vient de réussir un formidable coup en se positionnant au-dessus des partis. Il est le défenseur des citoyens face aux blocages des partis politiques. L'offensive de reconquête est bien partie.

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