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La droite recycle ses vieilles méthodes

Publié le 28 février 2010 par Radicallibre77

Les attaques dont a été victime la tête de liste socialiste dans le Val-d'Oise, Ali Soumaré, sont symptomatiques de l'état d'esprit d'une frange de la Droite.

Encouragés par le malodorant débat sur l'identité nationale, les élus de cette droite, qui sur ce thème, mérite bien son sarkozien adjectif de “décomplexée”, se sont laissés aller à des actes et des déclarations du niveau des poubelles.

Depuis quelques mois, il n'est pas un meeting UMP où ne sont fustigés les immigrés, les sans-papiers, les jeunes de banlieue ou bien encore les musulmans. Pour créer la mobilisation de son électorat qui doit lui permettre de figurer en tête des prochaines élections régionales et de repousser le danger de la présence du Front national, dans des triangulaires mortelles pour elle, l'UMP, en ne se forçant pas trop, emploie des vieilles recettes d'avant-guerre. A savoir, rejeter les problèmes de la société française sur les étrangers, les métèques. Responsables de tous les maux, et particulièrement des leurs.

Evidemment, comme prévu en pareil cas, nous avons pu assister aux multiples dérapages de langage et aux stéréotypes professés par les candidats de l'UMP en campagne, s'appuyant sur les nauséabonds retours des débats de sous-préfectures, voulus par Nicolas Sarkozy et son collaborateur Eric Besson.

Les déclarations des élus de la droite Val-d'Oisienne ne sont rien d'autre que la version régionale de ces dérapages qui ont eu lieu à travers tout le pays.

Les attaques, à l'égard d'Ali Soumaré, ont été menées par des élus fragilisés par la politique gouvernementale, par la faillite vers laquelle la politique sarkoziste entraîne la France et rendus nerveux par la programmation d'une défaite sans appel. Il leur fallait donc réagir. C'est ce qu'ils ont fait. Avec ce qu'ils font de mieux. En employant des méthodes d'un autre âge, mélangeant attaques personnelles et allusions raciales.

Il est certain que le noyau dur de leur électorat, les 30 % qui ont voté Sarkozy, au 1er tour de 2007, va se reconnaître dans cette manoeuvre.Et qu'ils vont ainsi, s'assurer de la première place, au soir du 14 mars 2010. Et en cela, il ne feront que reproduire la tactique du Chef, qui avait si bien su priver le FN de nombreuses voix.

Pariant aussi sur le fait, que malgré l'humiliation qu'ils infligent à une grande partie de leurs administrés, ceux qui peuvent reconnaître en Ali Soumaré, un porte-voix, un représentant, ne se déplaceront pas pour voter et que cette opération n'aura eu que pour seul bénéfice, celui de mobiliser l'électorat de l'UMP.

Alors que le Chef de l'Etat avait réussi, avec la nomination de ministres comme Rachida Dati, Rama Yade ou Fadela Amara, à donner le change et à faire passer le message que le pays pouvait, enfin, accueillir cette génération de Femmes et d'Hommes issue de l'immigration à des postes de responsabilités. Le sentiment de crainte vis-à-vis de tout ce qui lui semble étranger n'a cessé de progresser au sein de la droite.

Une droite que nous pensions républicaine mais qui en cas de danger retrouve ses plus vils instincts.

Comme l'a déclaré, Elisabeth Boyer, Vice-présidente du PRG et candidate sur la liste Huchon dans le 95, en dénonçant le vrai visage de l'UMP comme “celui d'une vieille droite réactionnaire qui ne recule devant rien pour attaquer ses adversaires au moment où elle est en difficulté” et qualifiant cette opération comme des “ méthodes du siècle passé quand la police et la justice étaient mises au service du pouvoir pour criminaliser le mouvement ouvrier“.

A ce petit jeu, la droite ne gagnera pas cette élection, mais au-delà, elle y perdra sa crédibilité républicaine, durement reconstruite après-guerre. Une perte que des méthodes d'une autre époque accéléreront si elle n'y met fin rapidement.


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