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Matilda

Par Liliba

Roald DAHL

coeur

MatildaGRAND
Avant même d'avoir cinq ans, Matilda sait lire et écrire, connaît tout Dickens, tout Hemingway, a dévoré Kipling et Steinbeck. Pourtant son exercice est loin d'être facile entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable. Sous la plume tendre et acerbe de Roald Dahl, les événements vont se précipiter, étranges, terribles, hilarants...

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Entretien avec Charlotte, ma fille de 9 ans, qui a adoré ce livre.

Charlotte, tu as lu ce livre et tu as souhaité que je le lise à mon tour. Peux-tu m'expliquer pourquoi ?

Parce que moi, je l'ai trouvé très bien. Et que dans ma classe, il y a une fille qui s'appelle Mathilde, première de classe, aussi douée que la maîtresse et j'ai trouvé qu'elle lui ressemblait et qu'elle était aussi forte.

Qu'est-ce qui t'a plu dans le caractère de Matilda ?

Intelligente, drôle et j'ai trouvé qu'elle avait du courage pour lire tous ces livres.

Il faut du courage pour lire ?

Oui, vu toutes les tonnes de livres, moi j'en aurais pour 3 semaines, alors qu'elle met un jour !

Mais tu aimes lire, pourtant ?

Oui, mais pas à ce point, et pas tout le temps.

Est-ce que cette petite fille t'a plutôt fait rire ou bien fait de la peine, ou les deux ?

Rire.

Et ses parents, qu'en penses-tu ? Est-ce que tu crois qu'il y a beaucoup de familles comme ça, qui ne s'occupent pas de leurs enfants, dînent devant la télé...

Ils ne sont pas sympas et méchants de ne pas laisser leur fille lire. Je n'aimerais pas avoir des parents comme ça, ça c'est sûr ! Il n'y en a pas beaucoup, des parents comme ça, mais rarement, heureusement !

Parlons maintenant de l'école... Crois-tu qu'il puisse exister une directrice telle que Mlle Legourdin ?

Non ! Même si j'avais une directrice, elle ne pourrait pas être comme elle. Dans certaines écoles, il peut y en avoir, mais des écoles où il faut vraiment travailler. En vrai, on ne peut pas jeter les enfants par la fenêtre, heureusement ! Sinon, j'aurais plein de bosses !

Pourquoi, tu fais des bêtises à l'école ? ou bien tu ne travailles pas assez ?

Non, parce que je ne travaille pas assez et que j'oublie mes cahiers, mais c'est en train de changer...

Et Mademoiselle Candy, la maîtresse ?

Super sympa ! Et aussi bonne enseignante. Ça veut dire qu'on comprend bien, elle n'est pas obligée de répéter plusieurs fois la question, on est sage avec elle et elle est gentille. Et puis surtout, quelque chose de très important : elle aime son métier !

Personnellement, j'ai trouvé que ce livre, très drôle au début, était en fait une histoire très triste. Et toi ?

C'est vrai. Parce que au début les parents nous font rigoler avec le départ, enfin la fuite, mais à la fin les parents de Matilda lui disent des trucs super méchants, ce ne sont pas des bons parents qu'on doit avoir normalement, c'est pour ça qu'ils sont inventés. Il ne faut pas simplement voir les personnes, mais il faut parler avec elles, c'est tout autre chose, parce qu'en fait, ces personnes sont très bien dès qu'on leur a parlé et il ne faut pas se fier aux apparences, mais au coeur.

Charlotte, cela m'a fait très plaisir de lire le même livre que toi et de pouvoir en parler ensuite toutes les deux. Est-ce que tu aimerais qu'on recommence un jour avec un autre livre ?

Oui, j'aimerais bien recommencer une prochaine fois !

MatildaPLANCHEbis

"Pères et mères sont des gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin : l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais, après tout, quel mal à cela ? Ainsi va le monde. C'est seulement quand les parents commencent à nous vanter les mérites de leurs odieux moutards que nous nous mettons à crier : "'Ah, non, assez ! Vite, de l'air ! Vous allez nous rendre malades !"

"De loin en loin, il arrive qu'on rencontre des parents qui adoptent l'attitude opposée et ne manifestent pas le moindre intérêt pour leurs enfants. Ceux-là sont, à coup sûr, bien pires que les admirateurs béats.

Monsieur et Madame Verdebois appartenaient à cette espèce. Ils avaient un fils appelé Michael et une fille du nom de Matilda, et considéraient cette dernière à peu près comme une croûte sur une plaie. Une croûte, il faut s'y résigner jusqu'à ce qu'on puisse la détacher, s'en défaire et la bazarder."

"Elle avait l'esprit si vif et si délié et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. Mais M. et Mme Verdebois étaient, eux, si bornés, si confinés dans leurs petites existences étriquées et stupides, qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille."

"Les livres la transportaient dans des univers inconnus et lui faisaient rencontrer des personnages hors du commun qui menaient des vies exaltantes. Ainsi navigua-t-elle sur d'antiques voiliers avec Joseph Conrad, explora-t-elle l'Afrique avec Ernest HemingwayHemingway et l'Inde avec Rudyard Kipling. Ainsi assise au pied de son lit, dans sa petite chambre d'un village anglais, visita-t-elle de long en large et de haut en bas le vaste monde."

"(…)c’était une géante formidable, un monstrueux tyran qui terrorisait également élèves et professeurs. (…) Lorsqu’elle fonçait –Mlle Legourdin ne marchait jamais ; elle avançait toujours comme un skieur à longues enjambées, en balançant les bras-, donc lorsqu’elle fonçait le long d’un couloir, on l’entendait toujours grogner et grommeler, et si un groupe se trouvait sur son passage, elle chargeait droit devant comme un tank, projetant les petits de part et d’autre. Dieu merci, les fléaux de son espèce sont rares en ce bas monde, mais ils existent néanmoins, et tous, nous risquons d'en rencontrer un au cours de notre vie. Si jamais cela vous arrive, réagissez comme vous le feriez devant un rhinocéros enragé dans la brousse : escaladez l'arbre le plus proche et restez-y perché jusqu'à ce que tout danger soit écarté.»
"Au cours des six mois suivants, sous l'oeil ému et attentif de Mme Folyot, Matilda lut les livres suivants :

Nicholas Nickelby, de Charles Dickens
Oliver Twist, de Charles Dickens
Jane Eyre, de Charlotte Brontë
Orgueil et Préjugés, de Jane Austen
Tess d'Urbervilled'Urberville, de Thomas Hardy
Kim, de Rudyard Kipling
L'Homme invisible, de H.G. Wells
Le Vieil Homme et la Mer, d'Ernest HemingwayHemingway
Le Bruit et la Fureur, de William Faulkner
Les Raisins de la colère, de John Steinbeck
Les bons compagnons, de J.B. PriestleyPriestley
Le rocher de Brighton, de Graham Greeene
La ferme des animaux, de George Orwell

C'était une liste impressionnante et Mme Folyot était maintenant au comble de l'émerveillement et de l'excitation, mais sans doute fit-elle bien de ne pas donner libre cours à ses émotions. Tout autre témoin des prouesses littéraires d'une si petite fille se serait sans doute empressé d'en faire toute une histoire et de clamer la nouvelle sur les toits, mais telle n'était pas Mme Folyot."

Avez-vous lu tous les classiques lus par Matilda ? Moi, non, rien de tel pour allonger encore ma LAL...

Cynthia a concocté un challenge à partir de cette liste de livres à avoir lu...

Matildacopie1

Et Liyah a proposé il y a peu de temps un challenge Roald Dahl !

challenge_Roald_Dahl_Liyah

Livre jeunesse - à partir de 9 ans.


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