Magazine Humeur

Un h de trop (suite)

Publié le 02 mars 2010 par Olivier57

Certains des commentaires de la note d'hier méritant mieux qu'une simple  réponse rapide, celle d'aujourd'hui est consacrée à l'explicitation.

Alors, oui, j'imagine que cela ne plaise pas à tout le monde, mais je persiste et signe dans ce que j'y ai écrit, et voici pourquoi...


Ce blog en est le témoin, j'éprouve un assez grand mépris pour une majorité du personnel politique, de droite comme de gauche, d'extrême droite comme d'extrème gauche.

M Mélenchon en faisait déjà partie, et sa dernière sortie n'a fait qu'en rajouter. Parler de "jour de deuil", évidemment au figuré, le jour où l'on en parlait au propre était plus que déplacé.

Parler de jour de deuil pour la Poste, à l'heure où l'on apprend qu'une petite fille de 6 ans, qu'un petit garçon de 10 ans et leur grand mêre se sont noyés dans leur lit, dans la nuit, dans la terreur et la solitude que l'on peut imaginer me révulse.

Parler de jour de deuil pour La Poste, alors que des dizaines de personnes sont mortes, que des centaines d'autres y ont échappé de justesse, que des milliers n'ont plus rien est écoeurant.

Ce comportement n'est pour moi que la démonstration par A+B que ,sous couvert de discours soi-disant altruistes, certains ne pensent en fait qu'à la défense de leurs avantages acquits.

Ensuite, pleurer la disparition du service public n'est malheureusement qu'un combat d'arrière-garde.  Il y a en effet bien longtemps que le service public n'est plus que l'ombre de lui-même et s'est tiré tout seul de multiples balles dans le pied.

Il y a eu la fermeture de dizaines de petits bureaux de poste jugés "non rentable",

Il y a eu la sortie de l'activité financière transformée en banque postale, alors que l'on n'avait déjà que trop de banquiers et que cette activité aurait pu contribuer à de multiples titres à maintenir le service public

Il y a eu la sortie de la distribution rapide du courrier dans une filiale aux tarifs prohibitifs, garantissant aux seuls nantis un service de distribution du lendemain dont s'enorgueillissait la poste d'antan,

Il y a eu la suppression des distributions de courriers de l'après-midi dans les grandes villes,

Il y a eu l'implantation de centaines de machines électroniques pour remplacer les personnels de guichet, guichets où il faut toujours patienter de très longues minutes dans des queues du plus pur style bolchevique sans doute cher à M Mélanchon et ses fans,

En conclusion, le service public de la poste est mort depuis longtemps et glisse tout doucement vers un service dont le seul rôle sera de distribuer dans la semaine du courrier non urgent.

L'épisode actuel n'est donc que la suite logique d'une glissade entamée depuis de nombreuses années et la seule chose que je lui souhaite, c'est de se trouver dans la position du nageur qui touche le fond et donne le coup de pied salutaire pour remonter à la surface.

Par ailleurs, ne pas être choqué de l'évolution de statut ne veux pas pour autant proner le capitalisme à tout prix. C'est évidemment un triste lieu commun que de qualifier de partisan du contraire celui qui ne s'oppose pas à un changement. Traders mis à part, nous sommes heureusement de plus en plus nombreux à conclure que la solution n'est ni dans un extrême, ni dans l'autre, mais dans une voie médiane.

Quelle belle réussite managériale, quel beau service public que celui dont les employés en sont à compter les minutes de travail, à se battre pour que l'on intègre leur temps d'habillement dans leur temps de travail ?

A cette approche, je préfère les cadres qui motivent leurs équipes non par le stakhanovisme et la terreur du petit chef mais par la recherche de leur épanouissement au quotidien.

Et cela, ce n'est ni le monopole du capitalisme, ni celui du service public, ni de tous ces dogmes  présentés comme des panacées, ce n'est "simplement" que l'apanage de patrons et d'employés intelligents qui savent construire ensemble let au quotidien leur réussite commune.


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