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Le développement de l'intelligence économique aux Etats-Unis (Suite)

Publié le 07 novembre 2007 par Usoutlook
Une organisation aux objectifs clairement définis
Centralisé autour de la maison blanche et du conseil national de sécurité ou « National security coucil (NSC)», le dispositif américain en matière d’intelligence économique est conduit à travers les grandes orientations et intérêts stratégiques du pays.
Sa mission première est d’aider et d’appuyer les entreprises américaines de toutes tailles qui sont positionnées sur des marchés dits « prometteurs » comme celui des nouvelles technologies ou « sensibles », comme cela est le cas sur les marchés de l’énergie ou de la défense. Le soutien aux entreprises qu’elles soient exportatrices ou non constitue un engagement majeur du gouvernement américain qui considère que l’environnement mondial est aujourd’hui dans une situation de plus en plus concurrentiel dans laquelle l’état se doit d’intervenir.
Une histoire construite au fil des années
C’est sous la présidence Clinton, au travers d’une politique commerciale dynamique et agressive que le dispositif d’intelligence économique ou business intelligence a été mise en place aux Etats-Unis. "we will move aggressively to open foreign markets to quality American good sand services. We will urge our trading partners in Europe and Pacific Rim to abandon unfair trade subsidies in key sectors like ship building and aerospace, and act swiftly if they fail to respond”[1].
Lorsqu’il est élu en 1992, le président Clinton décide la création d’un conseil de sécurité économique qui sera renommé « National economic coucil (NEC)» pour éviter une étymologie trop protectionniste. Le NEC, sous la direction du président est dirigé par un Assistant of the President for Economic Policy, elle se compose des différents représentants rattachés aux questions économiques. Son objectif sera d’harmoniser et de coordonner les négociations commerciales.
En 1993, le président Clinton lance une nouvelle politique étrangère dans laquelle l’économie sera aura au cœur de toutes les démarches internationales. Le soutien à l’exportation constitue le fer de lance de cette nouvelle doctrine qui met en avant l’importance du concept de soft power introduit par Joseph Nye, secrétaire adjoint national de la défense de 1994 à 1995. De cette doctrine va naître Le « Trade Promotion Coordinating Committee (TPCC) », présidé par le Secretary of Commerce et composé des principales agences gouvernementales. Cet organisme se veut une première réponse à la concurrence internationale qui s’intensifie massivement. L’objectif est de concentrer l’ensemble des ressources gouvernementales sur les secteurs prioritaires du commerce international.
Afin d’accompagner cette structure, une cellule d’appui baptisée « Adovacy center » va être chargé de la surveillance des grands projets d’exportation mondiaux. Doté d’une quinzaine de personne, l’advocay center est chargé de coordonner les 19 agences gouvernementales qui constituent le TPCC. Son rôle est de permettre d’assurer les meilleures chances de succès à l’étranger des marchés et services américains. Il met les moyens et l’autorité du gouvernement américain au service des entreprises, afin de les aider à gagner des contrats à l’étranger. Il définit également des directives pour augmenter les exportations et pour faire connaître la réussite de l’économie américaine. Enfin son travail est aussi d’aider le gouvernement américain à déterminer quels sont les projets stratégiques qu’il est nécessaire de soutenir financièrement.
Parmi les agences présentes dans le TPCC en relation directe avec l’advocacy center on peut citer :
-US State Department, Bureau of Economic & Business Affairs-Export
- Import Bank of the United States-Overseas Private Investment Corporation
-US Trade and Development Agency
-The World Bank's Business Center
- Small Business Administration's Office of International Trade
Organisme chargé de la mise en réseau, l’Advocacy center dispose d’un un réseau interministériel permanent appelé, Advocacy Nework, celui-ci lui permet de communiquer directement avec les différents ministères et départements d’Etat.
Sources :
- Christian Harbulot, Philippe Baumard, Perspectives historiques de l’intelligence économique,1997
- Pierre Conesa, L'intelligence économique et stratégique : l'organisation française, janvier 2004
-Rapport Martre, Intelligence économique et stratégie des entreprises, 1994
[1] "Nous ouvrirons de façon plus agressive les marchés étrangers aux biens et services américains, nous sommerons nos partenaires commerciaux en Europe et dans le Pacifique de renoncer aux pratiques commerciales déloyales dans des secteurs cruciaux comme le secteur des constructions navales et l'aéronautique et nous agirons promptement s'ils ne s'inclinent pas"

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