Le procès de Radovan Karadzic - ex président de la République autoproclamée des Serbes de Bosnie – au tribunal pénal international de La Haye a repris récemment après quatre mois d’ajournement.
L’accusé s’est en effet enfin décidé à se présenter devant ses juges à qui il ne reconnaissait aucune légitimité. Karadzic doit faire face à onze chefs d’inculpation pour génocide, crimes de guerre, crime contre l’humanité, commis durant la guerre de Bosnie (1992 – 1995) …
Karadzic a annoncé lors de son audition qu’il plaiderait non coupable persuadé d’avoir agi avant tout pour la défense des Serbes. « Je ne nierai pas avoir occupé un poste important quand je servais mon peuple, et je ne chercherai pas à reporter la faute sur un autre. Je défendrai notre nation et sa cause et ainsi, je serai capable de me défendre également » poursuivant ainsi dans le registre de la provocation qu’il affectionne tant.
Alors que Karadzic prononçait ces paroles, des femmes regroupées sous le nom « les mères de Srebrenica » manifestaient pour rappeler aux yeux du monde le massacre de juillet 1995 durant lequel plus de 7000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les soldats du Général Mladic, bras droit de Radovan Karadzic.
Ces femmes attendent que le TPI un procès aussi court que possible : « Nous ne voulons pas qu’il traîne comme pour Milosevic. Nous espérons également que Radko Mladic et Goran Hadzic finiront par être jugés, ce serait la plus grande des victoires pour la justice dans le monde entier, la Bosnie-Herzegovine, l’Europe, et ça soulagerait notre douleur, celle des victimes ».
Karadzic, arrêté en juillet 2008 après 13 ans de cavale encourt pour les faits pour lesquels il est poursuivi la prison à vie. La Guerre de Bosnie a fait au total 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés.
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