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BCV, le procès : Star Banking Academy

Publié le 18 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak
  On apprend par le quotidien 24 Heures que des stars de la politique vont être entendues par le Tribunal dans le courant de la semaine qui vient. Ca ne va pas manquer de piquant. Toutes et tous étaient plus ou moins en charge à l'époque comme représentants de l'actionnaire principal de la surveillance d'une banque bien opaque et peu loquace de nature. Alors on a beau être conseiller d'Etat, ça ne veut pas dire qu'on comprenne encore quoi que ce soit à une opération bancaire qui sort du cadre du simple virement pour un loyer.   Très peu des hauts responsables politiques qui seront entendus n'avaient le début de la qualification professionnelle nécessaire à comprendre ce que la Banque ne disait pas, et ce qu'elle disait aussi. Les Mayor, Schmutz, Favre ne voyaient tout simplement passer aucun puck, Broulis quant à lui sort de la BCV, c'est donc un initié futé, et Luc Recordon (qui est membre du conseil d'administration de la banque depuis 2002) a tout simplement le calibre, lui. Et c'est bien ça qui est grave, les aimables conseillers d'Etat ne pouvaient tout simplement pas surveiller la banque par incompétence pure.   C'est vrai que la nomenclature et la comptabilité financière d'une banque ne sont pas des plus simples. Alors quand on ne sait pas, on ne fait pas, on délègue à qui de droit et intelligemment. Tous ces conseillers d'Etat aux agendas surchargés disposaient ou pouvaient disposer de collaborateurs personnels à plein temps. De plusieurs même si nécessaire. Ils auraient peut-être été bien inspirés d'engager des spécialistes du contrôle interne bancaire, même en les payant au prix que ce genre de professionnels vaut, plutôt que de laisser une catastrophe aussi navrante et coûteuse arriver.   On peut d'ores et déjà dire que chacune des pseudo-stars convoquées dira qu'il (elle) ne savait pas, malgré ses demandes pressantes et que la banque ne renseignait pas ou mal. En fait, ceci n'est qu'un leurre, car pour être renseigné, il faut être capable de comprendre ce qu'on reçoit comme documentation, et savoir aussi lire entre les lignes pour comprendre que cette documentation n'est pas forcément complète ni suffisante ni convaincante. Il faut aussi savoir demander ce que l'on ne reçoit pas, et surtout quoi demander….   On en revient donc au problème majeur de la capacité professionnelle évoqué plus haut : on est élu conseiller d'Etat, mais cette élection ne veut strictement rien dire sur les qualifications professionnelles de telle ou tel.   Dans la banque, à part le conseil d'administration, on n'est pas élu, mais nommé, en principe justement pous les capacités professionnelles démontrées. Et ceci fait toute la différence.   Par ailleurs, lors de l'opération de recapitalisation de la Banque, certes l'Etat a sorti de l'argent, mais face aux petits actionnaires il a fait finalement une très bonne affaire, surtout si l'on regarde comment la BCV est actuellement gérée et ce qu'elle rapporte chaque année comme dividendes et autres rémunérations sur des bons de participation.   On en revient enfin à une question que l'on posait déjà ici récemment. On sait qu'on ne tirera rien de l'audition des conseillers d'Etat. Mais pourquoi diable n'entend-on pas les bonnes personnes, celles qui ont vraiment vécu les fameuses affaires spéciales dans l'immeuble derrière chez Manuel à l'abri des regards indiscrets, sorte d'antre dans lequel on soupesait les risques et discutait le bout de gras avec les maxi-débiteurs et surtout leurs conseils.   Ces auditions là manquent, et sans elles on ne saura vraiment jamais la vérité dans cette affaire. Dommage, pourtant, les protagonistes sont toujours vivants et pas forcément très éloignés du siège de la banque.

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