Ca commence à bien faire...

L'environnement rassemble des électeurs potentiels ? Alors, on se fait le chantre de l'écologie. "C'est bien à une révolution que nous invite ce Grenelle de l'environnement, une révolution dans nos façons de penser, dans nos façons de décider, une révolution dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs et dans nos critères. (N.Sarkozy, fin 2007)"

L'agriculture regroupe des agriculteurs-électeurs qui voient d'un mauvais oeil les mesures de protection de l'environnement ? Alors, on se fait le chantre du développement agricole, et tant pis pour la Bretagne dont le sol, la mer et les nappes phréatiques ne se relèvent pas des épandages de lisiers et des jolies algues vertes. "Je souhaite qu'on montre l'exemple mais qu'on avance en regardant ce que font les autres, parce que sinon il n'y aura plus d'éleveurs de porcs bientôt chez nous (N.Sarkozy, debut 2010)"

Quelle révolution, en effet. Quel changement dans la manière de penser, d'agir...Terminé le lyrisme écologique, sacrifié sur l'autel du pragmatisme agricole.

Et toujours cette perpétuelle idée que l'environnement est néfaste pour l'emploi , pour l'économie alors qu'il nous manque des pans entiers d'industries de traitement des eaux, des sols, de recyclage, de récupération des déchets électroniques, de fabrications bio-dégradables, de production d'énergies et de transports non polluants...

Cache-sexe de cette débandade environnementale, le pragmatisme, ce joli mot cher à tous les politiques.
Grâce au pragmatisme, vous pouvez dire tout et son contraire. Lorsqu'on vous fait remarquer l'incohérence entre vos mots et vos actes, il suffit de qualifier votre attitude de "pragmatique" pour vous justifier.
Avoir une attitude pragmatique, dit d'une manière moins diplomate, c'est reconnaître que l'on a cherché à passer pour un visionnaire en racontant n'importe quelle ânerie. On ne dit pas "Je me suis planté"  ou "j'ai menti" mais "Je fais preuve de pragmatisme", c'est nettement plus chic pour manger son chapeau.

Finalement, avec le locataire de l'Elysée, la seule chose qui ne change pas, c'est sa capacité à trahir tous ceux qui ont eu la faiblesse de le croire, c'est sa capacité à retourner sa veste en fonction des circonstances avec un seul objectif, le Pouvoir, son Pouvoir.

Comme la méchante reine de Blanche-Neige, les couloirs de l'Elysée doivent bruisser régulièrement  des incantations de leur locataire "Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est l'homme qui a le plus de pouvoir dans l'Univers..." et les courtisans et serviteurs terrorisés de renchérir, mais dis-lui, dis-lui...

Cela fait des décennies que cela dure et cela peut continuer tant qu'il y aura des gogos pour couper dans des promesses que n'oseraient des gascons.

En fait, la réalité, c'est surtout que le sarkozysme, ça commence à bien faire...