Reportage touchant!

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Entrevue avec Pierre Mailloux, ce Doc de la psychiatrie!

Non, mesdames et messieurs! Je vous l'écrirais en gras, en gros, en ceci et en cela, je ne sacre pas, en bon québécois et ne dis pas de jurons, en bon français! Seule ma tête en est le témoin, de ces possibilités de jurons et de sacres. Parce que oui, voilà, je ne sacre que la plupart du temps, dans ma tête. À moins d'être prise par l'usure, je vous dirai que, oui, je sacrerai.

Ah puis, pourquoi je me justifie, me défends sur une ligne offensive? Simplement que j'aurai un bâtard d'émission de télé à exécuter, une entrevue à faire avec cette barbe à vous lever le coeur et vomir dans un seau, mesdames et messieurs. Doc Mailloux!

Mais que diable! Je m'emporte déjà, je dramatise déjà et je ne suis même pas devant lui... Il a peut-être changé d'allure, non? Comme par exemple, tailler sa longue barbe sale...  limer ses ongles incarnés par tous les malins des bas fonds! Couper ses cheveux gras, gris mal lavé! N'importe quoi, mais mon Dieu faites qu'il ait changé!

J'étais dérangée dans ma pause de méditation lorsque Paella s'introduisait dans le salon en exclamation.

13:15

Paella - snorounanne! snorounanne! Devine ce qui m'arrive? (toute joyeuse)

snorounanne - (jetant sur le canapé, mon calepin et le stylo) T'as gagné à la loto!?!?

Paella - Ouiiiiii!!! Comment tu as pu deviner?

snorounanne - (reprenant en main calepin et stylo et poursuivant mes notes) Tu balançais de ta main gauche un billet de lotorie.

Paella - Ah... (L'ayant remarqué) Mais j'ai gagné, snorounanne et devine combien?

snorounanne - Je sais pas... 300 dollars? 400 dollars? (regardant sa réaction à chaque montant) 1000 dollars? Écoute, j'suis nulle dans les devinettes et je suis dans mes notes préparatoires pour l'émission, de ce soir. Aide-moi, s'il-te-plait. Donne-moi un petit indice.

Paella - 5 chiffres!  Allez devine, ma chouette!

snorounanne - 10,000? Non... c'est pas vrai? T'as gagné dans les 5 chiffres? Combien?

Paella - 10,250 dollars!!! Dix mille deux cents cinquante dollars! snorounanne! Te rends-tu compte?

snorounanne - Mais c'est trop merveilleux ça! Tu as vraiment remporté dix mille deux cents cinquante dollars? (Me levant du canapé et sautant dans les bras de Paella) Wow! La chance te sourit!

Paella - Et ce montant, devine ce que je vais en faire? (sautant sur elle-même)

snorounanne - Le mettre en banque comme tout le monde et réfléchir à ce que tu voudras en faire plus tard! (sautant avec elle)

Paella - Mais non!  En fait oui, mais j'ai déjà planifié.

snorounanne - Alors, dis-moi.

Paella - Premièrement, nous allons faire ça en grand.

snorounanne - Nous? Euh... t'as dit nous... nous, c'est qui?

Paella - Toi et moi, ma cocotte! (Quittant le salon et revenant aussitôt avec une bouteille de vin rouge et deux coupes) Ça se fête?

snorounanne - Ouais, ça se fête. Pour fêter, ça se fête. (tenant les deux coupes dans mes mains) Mais... pourquoi nous? C'est toi qui as gagné à la loto, c'est toi qui as tous les mérites.

Paella - Je sais et... (vidant le vin dans les coupes) et je tiens à partager cette merveilleuse nouvelle avec... oups! Désolée, j'en ai renversé quelques gouttes. Je tiens à le partager avec toi. (déposant la bouteille sur la table à café) À nous deux!

snorounanne - Paella? Et ton fils? Et ta mère? Rien ne me fait le plus plaisir de partager cette joie en prenant une coupe de vin, mais, je ne comprends pas ce que moi, j'ai à voir dans,...

Paella - Tu es entrée dans ma vie, snorounanne. Dans ma vie, dans mon coeur. Voilà! (buvant de bonnes gorgées de ce vin)

snorounanne - (buvant et retenant mon souffle) C'est que là, je dois comprendre. Ai-je manqué un bout?

Paella - L'autre soir, toi et moi, revenant du spectacle de Ima, la chanteuse. (souriant) Tu as pas oublié? T'as... t'as oublié?

snorounanne - (Les images me réapparaissant en mémoire) Ah.... Ah ça? Ah! (étirant le ah)  Oh...  merde... (déposant la coupe sur la table) J'avais bu, je pense.

Paella - On a toutes les deux bues et beaucoup, oui et... tu m'as dite, cette nuit-là,...

snorounanne - Je t'aime, ma chérie et je veux que nous vivions ensemble... je sais. Ça me revient.

Paella - C'était tellement beau, j'en étais tellement touchée. Tu m'as fait pleurer. Tu t'en souviens?

snorounanne - Si je m'en souviens? Comme si nous venions de de de... de...  justement! Paella... ce que j'ai à te dire au sujet de cette nuit-là...

Paella - Tu ne veux plus de moi, c'est ça... Je t'ai avouée avoir une forte attirance,...

snorounanne - Il y a une nuance entre avoir et sentir une attirance physique envers une personne et avoir des sentiments profonds envers une personne.

Paella - Quoi... alors... alors, nous deux, avoir fait l'amour, c'était quoi? Rien?

snorounanne - Je t'aime Paella... Mais tu es incertaine de ce que tu es.

Paella - Je suis ce que je suis! Une femme! Et cette femme, devant toi, cet après-midi, son coeur fait des trémolos! Mon coeur t'aime!

snorounanne - Et il a aimé des hommes avant!

Paella - Et alors! Ça change quoi?

snorounanne - Nous n'allons pas en faire une longue discussion, je t'en prie. On ne change pas d'orientation sexuelle, comme ça... parce qu'on a des attirances vers le même sexe. On ne devient pas lesbienne, homosexuelle, on ne se converti pas en claquant des doigts. Ça ne se commande pas, Paella. C'est cela que tu dois comprendre ainsi que ton corps, ton intérieur. Il faut en toi que tu le sentes, il faut qu'en toi, la réalisation s'ouvre.

Paella - C'est donc si compliqué d'aimer quelqu'un? (les larmes lui coulant sur ses joues) Et moi qui souhaitais faire une surprise... je viens de m'en faire toute une et elle... elle me fait pleurer!

Le coeur me fendait à l'entendre pleurer, à voir sautiller ses épaules. Je la réconfortais, en lui disant que je l'aimais d'un amour amical. Je lui séchais les larmes, je lui parlais de ma voix douce que ce lien que nous partagions était aussi fort qu'un couple lié fortement et peut-être plus avec sincérité.

Je voulais son bien, je voulais sa présence, je voulais tout d'elle... m'enfin presque. Nous vidions la bouteille de vin et s'étions mises à chanter des chansons les plus populaires. Paella, forcément, sa voix était beaucoup plus chaude que la mienne. Malgré que j'avais déjà fait une apparition devant les caméras à un concours pour passer du temps avec Céline Dion... bref! Ce qui est derrière a été vécu, ce qui est devant, sera vécu.

Nous avions, elle et moi, entamé une seconde bouteille de vin rouge et étions restées au salon à se raconter, les bons et les pires moments de notre vie, mesdames et messieurs. Avec les effets bizarres dans notre corps, j'étais entre le sommeil et le réveil à écouter les complaintes de la charmante Paella.

Une détonation explosait dans ma tête. Je me levais en furie! J'avais une très mauvaise mine et la gueule me puait le vin et... ah shit! Je rêvais ou quoi? Elle dormait de l'autre côté... sur le fauteuil Seigneur... Avions-nous péché encore? Nous devions être déjà au studio, dans la salle pour l'émission de Snorounanne d'Humour! Misère!

17:15

M'ayant lavé les dents et gargarisé la gorge maintes fois, je priais tous les saints que mon état actuel paraissait sain, mesdames et messieurs. J'étais dans mon bureau relisant quelques passages, mâchant de la gomme. Paella entrait et sortait à quelques reprises me demandant si j'allais bien. Je l'arrêtais au bout de cinq fois et lui disais de revenir seulement pour m'aviser que c'était l'heure pour l'émission.

19:00

L'émission commençait et sans trop mettre du temps, en voici une image:

Je ne savais honnêtement pas ce qu'il allait m'attendre... j'avais la tête embrouillée!

snorounanne - Mon invité, de ce soir, je vous en fait une biographie, mesdames et messieurs. " Pierre Mailloux est une sommité dans le domaine de la psychiatrie, spécialement pour les gros cas de schizophrénie. En dehors du travail, il aime s'occuper de sa terre et de ses chevaux. Son père était commerçant d'animaux. Pierre Mailloux dit retenir de son père pour sa manière de s'exprimer (franc-parler, respect de l'autre, pensée critique, débats d'opinion, capacité d'introspection).

Tout en étant très critique, Pierre Mailloux étudie la médecine à l'Université Laval à Québec et obtient un certificat de psychiatrie à l'Université McGill à Montréal.

Pendant un moment, il sert dans l'armée canadienne en tant que psychiatre.

À partir de 1975, il travaille auprès des délinquants sexuels. Son expérience l'a souvent amené à témoigner comme expert dans des procès. Le cas de Denis Lortie (tuerie de l'Assemblée Nationale) a été le plus médiatisé.

En septembre 1988, il est victime d'un accident de la route et se fait arracher une jambe par un chauffard alors qu'il aidait deux femmes dont l'auto était en panne sur le bord de la route.

Pierre Mailloux affirme que l'un des vrais drames de sa vie a été le décès de sa petite fille, étant bébé." 

snorounanne - Bonsoir, Doc Mailloux!

Pierre - Bonsoir mademoiselle d'Humour!

snorounanne - Je repasse rapidement, ici, sur ma feuille... vous avez été victime d'un accident de la route alors que vous aidiez deux femmes dont leur voiture était en panne, un chauffard vous a littéralement arraché une jambe... Dites? Est-ce là que vos délires, vos frustrations envers les femmes ont subitement apparues?

Pierre - Vous voulez rire?

snorounanne - Essayez m'en une voir. Je la rirai peut-être...

Pierre - Bon, bon, bon... Ça fait pas 5 minutes que l'émission est en cours et vous êtes crinquée contre moi? Je vous ai fait quoi, ma foi?

snorounanne - Rien et naturellement, vous ne me feriez rien.

Pierre - Mais non... je ne vous ferai rien et jamais je n'ai fait des choses ou dit des choses contre les femmes. Ce sont elles, qui, avec leur sous intelligence, interprètent mes connaissances à leur façon.

snorounanne - Dois-je prendre un petit banc d'enfant et le mettre sur ma chaise pour être ainsi à votre niveau de barbichette, monsieur Mailloux?

Pierre - (riant)  Vous... vous là... vous êtes une petite comique! Je vous écoute régulièrement à la télé et je ris à tout coup. Vous êtes bonne. Vous feriez une fameuse humoriste, vous savez?

snorounanne - Oui, j'avoue que faire rire les gens est un moyen de ne pas constiper. Vous devriez le pratiquer régulièrement. Je pourrai vous donner des leçons.

Pierre - J'ai commencé à avoir une rancoeur envers les femmes, ce jour-là, oui.

snorounanne - J'en étais sûre! (tapant de la main sur le bureau)

Pierre - Et vous, les hommes...

snorounanne - Je les aime en haut de la ceinture (faisant un beau clin d'oeil)

Pierre - (riant de plus belle) Pis si... pis s'ils en portaient pas de ceintures?

snorounanne - Ils seraient tous des Doc Mailloux, comme vous!

Pierre - (s'arrêtant de rire) J'suis moi-même affecté par la schizophrénie. J'ai eu une enfance physiquement et moralement cruelle.

Comme le doc Mailloux me faisait des confidences inédites, j'ai une image pour vous, mesdames et messieurs.

 Il s'était vidé les tripes... ce soir-là.

snorounanne - Ce soir, devant des milliers de télé-spectateurs, monsieur Mailloux, feriez-vous des excuses pour tous vos gestes et paroles déplacés envers les gens que vous avez attaqués?

Pierre - (songeant) Que Dieu me soit témoin, ici, ce soir, mademoiselle d'Humour. Je fais part à tous ces gens, ces femmes les plus visées, mes sincères excuses. Et à la communauté noire! Et la jaune! Pis pourquoi pas la blanche! Cette race blanche,...

snorounanne - Faites donc pas votre Hitler, doc... Le jour où vous serez sincère, ce sera le jour où vous le serez avec vous-même. D'ici ce temps, mesdames et messieurs, on prend une pause commanditaire et on vous revient. Ne quittez pas!

Et voilà... cet homme porte en lui des entailles meurtries par une enfance malheureuse,... possiblement... ou nous a-t-il ranconté des histoires touchantes mais futiles?

J'en avais les oreilles rouges... ma pression avait grimpé et je me sentais lasse, lâche et frustrée par les propos de ce psychiatre schizophrène. J'étais retournée dans mon bureau, buvant un bon café et savourant le silence. Je sortais du tiroir un dossier dont les yeux et le coeur me faisaient mal. Je poussais le dossier sur le bureau et ouvrais à nouveau le tiroir et sortais d'autres dossiers.

Je me levais et allais vers le casier de rangement tirais un tiroir et une pile de dossier s'y trouvait. Je les ouvrais tous... et tout y était intact. Je les refermais un après l'autre avec découragement et colère. Je me rasseyais et fixais dans le vide, ces dossiers sur le bureau, troublée de ne savoir quoi penser...

Je me prenais la tête feuilletant les pages... mesdames et messieurs.

Je vous laisse ces instants à vous-même pour appuyer sur le bouton "jouer" de cette vidéo tout en vous remerciant de votre présence quotidienne et de partager ces moments de rire et de peine. Merci à google pour ces images et youtube pour cette vidéo. Bisous!