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La FrancAfrique : que reste t-il de vos amours ?

Publié le 11 janvier 2010 par Gnali
L’indépendance tombait comme une nuée de sauterelles sur l’Afrique en 1960 . Pour beaucoup de pays, elle a  un goût de liberté et d’assistance : c’est-à-dire « indépendance » maintenant et « dépendance » après. Les nouveaux pays n’ont pas été logés à la même enseigne : certains ont été privilégiés et intégrés à la mère patrie que d’autres . Quelques pays ont émergé . Ce fut le cas de la Côte d’ivoire d’Houphouet Boigny et du Gabon d’Omar Bongo . Ces 2 dirigeants ont été beaucoup mieux traités par les dirigeants français par rapport à leur homologue de la Haute Volta, du Niger , du Togo, du Benin, de la Guinée, des pays où la France avait beaucoup à investir pour peu de profit. Ces privilèges étaient en rapport avec les richesses des sols et sous-sols de chaque pays .
La FrancAfrique étant la relation de bonne gouvernance entre la France et ses nouveaux alliés s’appliquait dans tous les domaines : économique , politique, militaire, social, privé, familial , en Afrique et en France .C’est une parfaite organisation structurée en réseaux . Il y a des réseaux du pétrole ( ex- Elf Aquitaine ),du gaz, de la vente d’armes, de la banane, du café et cacao, de l’aide au développement et de son détournement avec la complicité de fonctionnaires de part et d’autre, de l’or, des coups d’état, de la coopération, de la diplomatie ( à L’ONU par exemple, les délégations africaines d’expression française étaient toujours sous le parapluie de la France lors des votes ), du commerce , de l’éducation, du transport aérien ou maritime, du bourrage des urnes électorales, du sport …
Le réseau FOCCART, du nom de l’ancien conseiller spécial aux affaires africaines de gouvernements français et européennes des gouvernements africains sous la 5 eme république , de gauche comme de droite était le plus connu .
De même que le Général de Gaulle accordait tous les soirs un entretien de 15 mn à Monsieur Foccart, Houphouet Boigny ou Bongo lui réservait 1 bonne heure de conversation téléphonique , en fonction de l’actualité du jour . Monsieur Foccart jouait aussi le rôle de médiateur pour ramener le calme et la sérénité dans les couples présidentielles . Cette diplomatie parallèle leur a permit de conserver leur poste et de tisser des liens très forts , faisant d’eux des principaux alliés de la France en Afrique. … La plupart des régimes de présidents et dictateurs africains ont été mis en place, installés, maintenus, soutenus et protégés par l’état français grâce à Foccart. La parole de Monsieur Foccart avait plus de poids auprès de ces dirigeants que celle par exemple du général de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand ou Chirac .
En Côte d’Ivoire , les successeurs d’Houphouet Boigny n’ont pas eu la même chance que lui. Ils n’ont pas été ménagés dans leurs tâches . Le Président Henri Konan Bédié a été lâché et livré à Guei par un coût d’état. Ce dernier fut assassiné plus tard. Les marges de manœuvre de Gbagbo ne sont pas larges . Avec lui ,en 9 ans, la FrancAfrique a pris un coup de vieux. La fermeture du tunnel reliant l’ambassade de France à Abidjan à la résidence présidentielle de Cocody a été fermé . Les accords de paix sur la Côte d’Ivoire de LINAS dans les Yvelines , mal acceptés ont jeté le trouble sur les relations bilatérales . En plus , il faut reconnaître que Gbagbo n’est pas de droite . C’est un homme de gauche : Il ne pouvait pas plaire à tout le monde
La FrancAfrique est en baisse de régime . Disons qu’avec le temps, elle traverse une crise d’identité. L’arrivée au pouvoir de certaines personnes en Afrique qui ne sont pas forcément des protégés de la France fait qu’il faudrait renégocier ou redéfinir les bases d’un nouveau partenariat ...    Zako Gnali

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