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Ni ultra-libéraux, ni capitalistes ?

Publié le 11 mars 2010 par Nemo
Ni ultra-libéraux, ni capitalistes ?Petit échange succint avec un ami sur Facebook (si, si!):
L'ultra-libéralisme est un terme inventé par les journalistes mais qui n'existe pas du point de vue de la théorie économique.
A la rigueur, on pourrait parler de néo-classicisme.
A l'heure actuelle, le système économique mondial est tout sauf capitaliste dans la mesure où notamment :
1. La politique des grands groupes est dictée par une vision court-termiste qui nuit à la pérennité des moyens de production
2. Les décisions d'affectation des bénéfices se font au profit de quelques grands actionnaires au détriment des investissments et du capital humain indispensables à la réussite d'une entreprise... Afficher davantage
3. La globalisation de l'économie permet aux grandes entreprises de fausser la concurrence notamment au moyen du dumping fiscal et social
Donc il faudrait revenir aux fondements du capitalisme et le réglementer (la théorie de la main invisible a ici ses limites) afin de permettre une égalité réelle des acteurs et que l'entreprise soit à nouveau le vecteur d'enrichissement commun qu'elle devait être.
Aussi, aurais-je dû ajouter qu'en principe, "en régime capitaliste, le mobile principal de l'activité économique est la recherche du profit qui trouve sa contrepartie dans le risque". Risque tout relatif pour ces grands groupes de sociétés qui profitent d'une position dominante sur le marché et d'avantages liés à l'optimisation fiscale et sociale - en d'autres termes, la volonté d'échapper à l'impôt et aux charges des pays développés afin de bénéficier de la main d'oeuvre et des conditions sociales et fiscales plus clémentes en d'autres pays tout en bénéficiant du pouvoir d'achat des consommateurs occidentaux - ce qu'une PME ne peut faire qu'à un niveau marginal.
En outre, notre société globalisée n'est d'autant pas plus libérale dans la mesure où la seule main invisible est plutôt violentée par des situations de monopoles ou d'oligopoles et partant, de concurrences imparfaites que la loi maintient voire encourage telles que l'industrie audiovisuelle, l'automobile, le secteur de l'énergie, l'industrie cinématographique, la musique, l'immobilier, etc.

La destruction créatrice
, découlant même de la théorie libérale de la main invisible, ne peut même pas faire son oeuvre sur ces sociétés, l'innovation étant ainsi freinée. L'automobile en est un exemple frappant en ce qu'en promouvant l'énergie fossile ou en finançant lourdement l'industrie sans en exiger d'adaptation, l'Etat a largement interdit l'émergence de véhicules à énergie alternative dont les brevets existent pourtant parfois depuis de très longues années !
En résumé, notre économie n'est pas capitaliste car seul l'actionnariat et non le capital au sens "moyens de productions" est démesurément favorisé au détriment même de la viabilité d'une entreprise sur le long terme.
Elle n'est pas non plus libérale en ce que les situations d'oligopoles ou de monopoles ne résultent pas de la main invisible du marché dans une situation de concurrence parfaite, mais de règles biaisées, détournées par le jeu de la loi ou de manoeuvres d'entreprises au niveau mondial.
Les deux points par ailleurs se compensent pleinement, la loi intervient en général pour corriger les déficiences de sociétés qui ont été gérées pour favoriser les actionnaires que l'on voudrait nous faire prendre pour des entrepreneurs.

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