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Lou Ye et "Nuits d'ivresse printanière" au 12° festival du film asiatique de Deauville

Par Vierasouto

Comme la veille pour Brillante Ma. Mendoza avec "Lola" en ouverture, l'hommage express à Lou Ye à Deauville ce jeudi soir n'a pas fait long feu. A la différence qu'on avait remplacé la lecture d'extraits d'une interview donnée par Mendoza à Télérama au dernier festival de Cannes par quelques mots du président du jury compétition (Pascal Bonitzer) à l'adresse  de Lou Ye. Ce réalisateur chinois, interdit en Chine durant 5 ans après son précédent film "Une Jeunesse chinoise" (2007), a filmé le suivant à Nankin pour partie dans la clandestinité. La salle immense et sombre du CID remplie à peu près au tiers, le vent glacial, l'ambiance était dépressogène. 
D'autant que le film, "Nuits d'ivresse printanière", prix du scénario à Cannes, ne l'est pas moins, une sorte de "Jules et Jim" au masculin très désenchanté, errance de l'encore jeunesse chinoise à la recherche d'une identité floue, plongeant dans l'addiction amoureuse avec son lot de mensonges, jalousie, ruptures, l'amour à mort.
 Ce film riche en scènes sexuelles longues et explicites en choquera sans doute quelques uns si j'en crois les départs de vagues successives de festivaliers en cours de projection. Le titre du film "Nuits d'ivresse printanière" est emprunté à un livre de Yu Dafu, livre qui n'avait rien à voir avec le sujet bien que cet écrivain chinois moderne soit la référence du réalisateur. Sortie en salles le 14 avril 2010. Lire la critique du film...
  
Pascal Bonitzer et Lou Ye au CID à Deauville 


Les deux films en compétition ne me disant rien, j'ai mis à profit la journée Mendoza du festival pour voir deux inédits en VO sous-titrés en anglais, les deux films datant de 2006 "Manoro" ("The Teacher") et "Kaleldo" ("Summer heat"). "Manoro", très artisanal, raconte l'histoire d'une jeune fille de 13 ans, institutrice  en herbe, en campagne d'alphabétisation pour exhorter les gens dont la plupart sont illetrés à voter et signer leur vote à l'élection présidentielle. S'intéressant à une toute autre classe sociale, la bourgeoisie cossue, "Kaleldo" ou le récit d'un patriarcat forcé, un veuf amertumé élevant ses trois filles d'une main de fer dont la plus jeune vient de se marier, ce qui donne l'occasion de démarrer par les fastes d'un mariage au jour J, un film parfois un peu riche d'effets artificiels et symboles. On comprend que ces deux films de Mendoza n'aient pas été distribués en France quand tous les autres l'ont  été car ils n'ont pas la même radicalité dans le style, plus proche du documentaire pour le premier, du  semi-drame pour le second.Après la suppression l'année dernière du village Asia (adieu sushis, soiries, mangas...), cette année, c'en est terminé des séances de nuit au CID vers 23h où l'on faisait souvent de vraies découvertes de films moins convenus. Le WE amenant son lot de parisiens féru de shopping et de petits plats du terroir, plus quelques journalistes connus invités du festival, la ville devrait s'animer, on pourra alors profiter des bars sur les Planches qui ouvrent en hiver du vendredi au lundi...
PS. Merci à Orange, partenaire officiel du festival du film asiatique de Deauville, pour l'accréditation partenaire qui me permet l'accès  facilité au festival.


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