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Bicentenaire de Chopin (1810-1849)

Publié le 13 mars 2010 par Siheni
Bicentenaire de Chopin (1810-1849)
Il ne vous a pas échappé que la France célèbre cette année le bicentenaire de la naissance de Frédéric Chopin (pour se faire une idée des cérémonies prévues, cliquer ici). Si le compositeur est né en Pologne (à Zelazowa Wola), il est mort à Paris où il vécut la dernière partie de sa brève existence. Nombre de malentendus susbsistent assurément tant sur l'homme que sur son oeuvre. Bien peu constestent en tout cas que Chopin soit un des plus grands compositeurs de tous les temps, entendez : un des plus grands novateurs. C'est devenu un cliché, ces derniers jours : " le petit Chopiné ", comme le surnommait affectueusement George Sand, a bel et bien révolutionné l'art du piano. Son influence s'exerce même encore aujourd'hui, y compris dans le domaine de la variété : il n'y a pas si longtemps, Serge Gainsbourg n'hésitait pas à emprunter purement et simplement à certaines de ses pages (comme l'Etude n° 3 opus 10 ou le Prélude n° 4 en mi mineur) les mélodies de chansonnettes telles que Lemon incest ou Jane B. Beaucoup sont d'accord par ailleurs pour dire que sans Chopin il n'y aurait jamais eu Rachmaninov, Debussy voire Ravel. Pourquoi pas, après tout ? Sans doute l'affirmation paraît à première vue un peu hasardeuse, mais il n'est pas si excessif de penser que leurs oeuvres s'en seraient tout au moins trouvées différentes. Il n'est que d'écouter attentivement leurs pièces écrites pour le piano pour y reconnaître çà et là un accord peu ou prou inspiré de leur aîné. On notera, enfin, que le succès de Chopin - et ce n'est pas le cas de tous les compositeurs " classiques " - ne s'est jamais démenti. Et le plus extraordinaire reste à cet égard que l'ensemble de son oeuvre touche à peu près tout le monde, qu'il s'agisse du grand public ou de la plupart des mélomanes les plus exigeants. Un mythe, entendions-nous encore ce matin sur France Musique où l'on parlait de Chopin, comme Picasso en peinture, ou Fausto Coppi en sport cycliste.
Quels enregistrements choisir parmi tous ceux aujourd'hui disponibles ? Ils sont innombrables. Or il faut bien reconnaître que le meilleur y côtoie le pire. On n'hésitera pas en conséquence à privilégier d'abord les interprètes légendaires : on sera sûr de ne pas être déçu malgré des prises de son parfois gênantes pour des oreilles formées aux artifices sonores les plus audacieux. Rubinstein, Horowitz, Lipatti, Cortot comptent parmi ceux qui nous semblent en tout cas avoir su le mieux rendre l'univers de Chopin en observant chaque fois le subtil équilibre toujours présent chez lui entre romantisme et retenue, entre épanchement et discrétion. Le mot qui nous paraît le plus parfaitement désigner Chopin est en effet le mot élégance. Parmi les pianistes actuels, car il en existe de non moins négligeables, on se tournera sans crainte vers Martha Argerich (les Préludes), Maurizio Pollini (les Polonaises), Krystian Zimerman (les Ballades et les 2 concertos pour piano et orchestre, interprétés et dirigés par lui-même) ou Jean-Marc Luisada (les Valses et les Mazurkas) : l'écoute de l'un ou l'autre de ces enregistrements est un constant enchantement. Nous y ajouterons celui des Etudes opus 25 et de la Sonate pour piano n° 3 en si mineur réalisé par Nelson Freire en 2002 : assez admirable pour mériter le Diapason d'Or qui lui fut décerné cette année-là.
Pour finir, on lira avec profit l'ouvrage qu'Alfred Cortot a consacré à son musicien de prédilection (Aspects de Chopin) qu'Albin Michel vient à raison de rééditer avec une préface de la pianiste franco-américaine Hélène Grimaud. Cet ouvrage bat en brèche bien des préjugés et constitue un des apports les plus intelligents à la connaissance de la personnalité du compositeur et de son oeuvre.

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