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Sans tabou: épisode8: L'amoureux en secret

Publié le 10 mars 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou: épisode8: L'amoureux en secret
Trois jours plus tard, vers 15h, Ranime et son amie, étaient dans la buvette de la Sup’com. Elles mangeaient deux paninis, et buvaient une canette de coca, qu’elles ont achetée, en partageant son prix. Debout près de l’entrée des toilettes, chacune déjeunait doucement, sans vraiment échanger une conversation sérieuse, jusqu’à ce que Rafiaa, parla, après avoir, avalé un bon morceau de son panini, et essuyé avec une serviette, le contour de sa bouche.
- Comment va le fils de Sabrine ?
En buvant avec la paille, un peu de coca.
- Bien, je suppose.
- Comment ça tu supposes ? disait Rafiaa, en achevant son panini.
En tenant avec sa main gauche le panini, tout en essuyant, en enveloppant son pouce droit de la partie haute de serviette, les gouttes de harissa, écoulées suite à la pression du bout de pain.
- Après notre dispute, elle a découché !
Fixant sa copine d’un regard mécontent.
- T’es très dure avec elle, Ranime !
- Elle m’a menti ! s’écria Ranime, gênée, elle ment comme elle respire et ça m’énerve parce que je n’aime pas qu’on me ment !
Jetant le bout de serviette tacheté de sauce dans la poubelle, Rafiaa, poursuivait en pénétrant le portail des toilettes, pour se laver les mains.
- Franchement, je trouve que t’es traditionnelle !
- Moi, traditionnelle ? disait, Ranime, en la rejoignant à l’intérieur.
En ouvrant le robinet, Rafiaa s’expliqua, calmement.
- Pour toi, une fille qui couche sans mariage, est une pute !
- Oui, elle est !
Rafiaa, ria, en sortant un bout de savon parfumé de son sac à mains.
- Ben, tu vois, j’ai raison !
Ranime, frustrée, continua, d’une voix perturbée.
- C’est mal vu une fille qui perd sa virginité et pis encore, qui tombe enceinte !
Rafiaa, sourit en essuyant ses mains avec un bout de serviette et continua.
- Ben c’est normal que tu penses ainsi, puisque tu vis dans une famille très conservatrice !
Ranime, ouvrant le robinet à son tour, d’une voix furieuse.
- Tu es de son coté, maintenant ?
- Non, mais tout ce que je veux te montrer c’est qu’une mère célibataire, n’est pas une pute, d’ailleurs même la loi lui donne le droit d’attribuer son nom de famille à son bébé, et lui assure une certaine protection judiciaire !
Ranime, ne répondait pas et lavait les mains. Alors, Rafiaa, mettait un bout de chewing-gum dans sa bouche et reprit.
- Je sais que ce n’est pas du jour au lendemain, que tu changeras de mentalité…
Ranime, lui coupa la parole, sur les nerfs.
- Pourquoi tu prends sa défense ?
Rafiaa, s’approcha d’elle de deux pas et d’une voix douce, sous forme de chuchotement puisque deux filles venaient d’entrer.
- Parce que moi aussi, j’ai couché avec mon premier amour !
Ranime, ébahie, lâcha le bout de serviette, et perdit sa langue, tandis que Rafiaa, tint sa main en disant.
- T’es choquée n’est ce pas ?
Ranime, tira sa main doucement et murmura en plongeant son regard dans celui de sa copine.
- T’es plus vierge ?
- Mais arrête putain, avec ton obsession de virginité !
Éprouvant un léger malaise qu’elle ne sut s’expliquer, Ranime quitta les toilettes et pressa le pas en quittant la buvette, sans attendre Rafiaa, qui la poursuivait de regard, un bout de moment puis alluma une cigarette, et rejoignait une bande d’amies.
À l’extérieur, près du grand portail de la faculté, Akram, venant de sortir sa BMW du parking, aperçut Ranime du rétroviseur. Du coup, il la gara, juste à proximité de la cafétéria d’en face et sauta vite de sa caisse.
- Ranime !
En entendant son nom, elle s’arrêta face au portail, et fit demi-tour sur place cherchant son interlocuteur.
- Ah ! salut, monsieur Bacha ! disait-elle au bout des lèvres.
Akram, s’approcha d’elle lui serra la main chaleureusement et reprit.
- Tu t’es absentée hier à ma séance ? cava, j’espère !
Elle lui adressa un sourire froid, et continua de sa voix calme.
- Je ne me sentais pas bien, mais je vais assister demain avec l’autre groupe !
- J’espère que tu vas bien maintenant ? se demanda Akram, d’un air soucieux.
Elle plissa les lèvres de dépit, et sa gorge palpita de nouveau.
- Oui, oui cava, merci !
- Franchement tu n’as pas l’air ! dit-il en levant son visage sur elle avec une expression d’inquiétude.
- J’ai quelques problèmes familiaux, mais rien de grave !
Il la regarda de ses yeux noirs minutieusement et se demanda.
- Pourquoi tu n’as pas décroché quand je t’ai appelé hier soir ?
En reculant d’un pas, elle répondit d’une voix frustrée.
- Je ne me suis rendue compte de ton coup de fil, qu’après une heure ! j’étais avec ma colocataire dans sa chambre.
- Et pourquoi tu ne m’as pas bipé après ?
- Je n’avais pas de solde ! disait-elle à demi-voix.
Sans la quitter du regard, Akram sourit.
- Ce n’est pas grave ! et développa doucement, je veux qu’on sorte ensemble, je t’ai appelé pour voir si tu serais d’accord de diner avec moi vers 21h, au restaurent le pirate à Hammamet, demain soir !
La mine légèrement frustrée, elle jeta sur lui un regard défait.
- C’est tard 21h !
En secouant les épaules, il insistait.
- Ben dans ce cas, on laisse ça pour 19h, ça te va ?
- Oui, mais à Hammamet, c’est loin…
Il lui coupa la parole, en la regardant droit aux yeux.
- C’est moi qui te conduirai là-bas et te ramènerai plus tard chez toi ! et en l’injectant d’un regard sécurisant, fais moi confiance, je te mangerais pas… j’ai une sœur, et je sais ce qu’avoir une fille dans la famille, donc tu n’as pas à avoir peur de te trouver seule avec moi, le soir !
Dans sa tête, tout se bouillonnait, ses propos, sa petite dispute avec sa meilleure amie, la querelle violente entre elle et sa colocataire. Puis reprenait sa respiration pour faire taire l’angoisse qui montait en elle.
- Ok !
Un sourire de joie gagna son visage, fraichement rasé et s’écria.
- T’es sure ? puis d’une voix gaie, si tu n’as pas vraiment envie dis le moi, je ne serai pas fâché.
Elle le regarda un bout de temps, et reprit.
- Oui, sure !
À une quinzaine de mètres d’eux, une voiture était garée face à une petite librairie de la rue. Le chauffeur, ouvrant la fenêtre prenait un souffle de sa cigarette puis laissa retomber sa main, en perçant Akram et Ranime, d’un regard attentif.
Après dix minutes, il guettait du loin, Akram serrer la main, de Ranime, lui sourire aimablement puis elle disparaissait dans le bloc, alors qu'Akram se dirigea vers sa BMW.
Nader, mit sa main sur son jean cherchant son cellulaire pour biper son ami, mais comme il ne le trouvait pas en fouillant les deux poches de son pantalon, il hurla mécontent.
- Zut, je l’ai oublié à la boutique !
Il se mit donc à klaxonner, à deux reprises. Et là, Akram, leva la tête en s’arrêtant devant sa voiture, puis Nader lui fait signe avec la main alors il le repéra et se dirigea vers lui. En enfonçant sa tête à travers la fenêtre qui se trouvait à droite de Nader, Akram souriant s’interrogeait.
- Qu’est ce que tu fais ici ?
- Mon pote me manquait, alors je me suis dit de lui faire une surprise !
Akram, ouvra la porte et s’engouffra à l’intérieur de la PASSAT , grise, de son ami.
- Arrête de rigoler !
Nader, prenant un nouveau souffle, poursuivait.
- Je vais sortir ce soir avec ta sœur, regarder un film !
Akram, continuant la suite.
- Et tu veux que je te remplace dans la maison du chott !
- Exactement ! puis en traçant un sourire malin, c’est qui la fille ?
- Quelle fille ? disait Akram, faisant semblant de ne pas comprendre.
Il s’accouda sur le volant, et en fixant son ami du regard.
- La belle fille avec qui t’étais !
En échangeant un long regard avec son pote, il dit fièrement.
- C’est ma copine ! et on va sortir diner ensemble demain ! et en ingurgitant sa salive, comme la trouves-tu ?
En prenant un dernier souffle de sa cigarette, il disait avec une lueur mystérieuse brillante dans ses yeux.
- Elle est super mignonne ! si je n’étais pas marié, je te l’aurais piqué !
Akram, ria et continua en cognant l’épaule de son pote doucement.
- Je sais que t’es un salaud, capable de le faire ! et en rigolant, mais t’es marié et pas à n’importe quelle fille, mais à ma sœur ! et en reprenant son ton sérieux, donc fais gaffe à toi, si tu lui brises le cœur, je te tue !
*************************************************************
Dans la boutique, Sabrine profitait de l’absence de son patron, pour faire ses coups de téléphone habituels, mais cette fois-ci, ce n’était pas pour s’amuser, mais pour chercher une femme mariée, acceptant de jouer à la baby-sitter pour son gamin, qui était avec elle à « Sexy girls », assis sur un tabouret, balançant ses pieds, nerveusement comme un boudeur.
- Oui, salut Meriem ! s’il te plait est ce que tu connais une femme dans ta cité faisant du babysitting ?
À l’autre bout du fil, la fille répondit.
- Non, je ne connais pas ! mais il y a une bonne crèche publique à deux pas de chez moi, et ses prix ne sont pas chers !
Poussant un soupire de colère, Sabrine hurla.
- Je ne veux pas de crèche, ni privée ni publique !
- Mais dans une crèche, ils s’occuperont bien de ton gosse…
Elle lui coupa la parole furibonde.
- Non, je ne veux pas !
- Du calme, pourquoi tu me cris dessus ?
Emportée par sa colère, elle raccrocha brusquement et composa vite fait, un autre numéro.
- Salut Imed ! dis –tu ne connais pas une femme qui fait du babysitting dans sa maison ?
- Si, si je crois en connaitre une !
Une expression de joie illumina son visage, qui disparaissait vite, dès qu’elle voyait Amine, debout sur ses orteils, et tirant des pulls pliés de l’étagère.
- Une minute, s’il te plait ! puis en grognant le petit, hey ! Amine, arrête !
De sa voix capricieuse, les yeux gonflés de larmes.
- Je m’ennuie !
- Je t’amènerai plus tard, au manège mon trésor !
Puis en collant le combiné à son oreille.
- Écoute tu n’as pas son numéro de portable ou de fixe ?
- Non, mais c’est une amie de ma mère, donc je lui demanderai son numéro !
- Cool, je t’appellerai le soir pour l’avoir !
- Ok, à ce soir !
- Merci beaucoup !
Puis elle raccrocha, et s’approcha de son gamin, tout en s’inclinant pour ramasser les trois pulls, sur le sol. Dès qu’elle les replia, et les remettait en place, sur la première étagère, elle entendit les vibrations d’un GSM, puis se rendait compte que c’était celui de son patron, qu’il a oublié sur le comptoir.
- Tiens, ce n’est pas de ses habitudes de l’oublier !
Puis se dirigea vers le comptoir, examina le numéro qui était celui d’un commerçant et déposa le cellulaire à nouveau. Puis elle s’assit sur sa chaise et regarda, minutieusement son gamin, puis son regard se détourna vers le GSM, alors, par curiosité elle le tint et se dit à elle-même.
- Voyons s’il a des vidéos marrantes !
En cliquant sur le répertoire vidéo, elle trouva une vingtaine de vidéos, la plupart, étaient celles de son mariage, alors souriante elle disait.
- Il est très élégant en costume !
Puis ouvra une nouvelle vidéo datée de deux jours, qui la laissa incrédule. Au démarrage de la séquence d’une dizaine de minutes, l’image se balançait, c’était dans une chambre à faible luminosité, et puis elle aperçût deux mains, d’une femme, avec des angles bien faites et colorés d’un rouge bordeaux. Cette femme était en train, de fixer la caméra face au lit double qui se trouvait au milieu de la chambre. Encore plus subjuguée, elle voyait son patron en caleçon blanc assis sur le lit, la main droite caressant son pénis, puis la fille, d’une silhouette sexy, en string noir et en soutien gorge de la même couleur, mais avec de la dentelle, s’approcha du lit. En se faisant caressante, monta sur les jambes légèrement poilus de Nader, et passa ses mains entre ses cheveux, puis en lui collant un long baiser tendre sur les lèvres.
- J’ai tellement envie de toi !
Nader, la baisa sur la joue et murmura.
- Alors, il est parti ?
Ses lèvres, en quête du cou de Nader, elle reprit amoureusement.
- Ton odeur me manque ! et en caressant sa poitrine musclée et rasée, il était très heureux !
Nader, souriant poursuivait.
- Apparemment, Abir a assuré grave ! j’espère que ça sera le cas avec ses prochains clients !
Ses mains glissaient jusqu’à son pénis, et elle inclina la tête et commença à lui faire une fellation, quant à lui, il ferma les yeux et se jouissait de ce moment d’extase charnel. Et là, la séquence prit fin.
Sabrine, arriva finalement à arracher son regard de la vidéo, s’efforçant de se calmer, elle tenta d’analyser la vidéo dans sa tête, puis un sourire malin et méchant à la fois, se dessina sur son visage. Du coup, elle saisissait le cellulaire, et envoya la séquence, par Bluetooth, à son numéro, et tout en regardant Amine, assis sagement sur le tabouret, les yeux pliés de fatigue et d'ennui, elle sourit et dit.
- C’est ce que j’appelle une belle découverte !

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