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Sans tabou: épisode2: Une nouvelle vie

Publié le 04 décembre 2009 par Bella_ragatsa
Sans tabou: épisode2: Une nouvelle vie
En le regardant, elle s’efforça de se calmer ; elle ne comprenait pas le pourquoi de sa réaction, ni ce qui lui gênait du fait qu’elle causait avec ses copines. Mais comme ils étaient, dans les premiers temps de mariage ; dans une phase de cohabitation émergente, elle se taisait et évita de rencontrer son regard, froid et plein de paroles.
Comme s’il s’attendait à ce silence, il n’agit non plus, ouvrit la porte, et quitta l’appartement sans prononcer le moindre mot, ou même lui souhaiter une belle journée. Quelques minutes après, elle partit s’asseoir au petit salon, tint son cellulaire, le regard sur le numéro de sa cousine, et le pouce levé, hésitant encore d’appuyer.
Mais, elle ne trouva point d’explication à sa réaction ni osa d’ailleurs, appeler sa cousine ; elle ne savait pas comment l’aborder ni comment s’excuser ; elle était fortement déçue de son époux impressionnée par son manque de savoir-faire.
Elle se laissa exaspérée, en silence, par une montée de colère retentissante, qu’elle ne put contrôler ni atténuer. Mais avant que cette fureur ne devienne combustible, la porte de l’appartement cria.
En l’ouvrant, elle fut trop surprise et émue en même temps, son regard nuageux de colère se dilapidait, et se remplaça par un vacillement de joie, puis un cri d’excitation sauta de ses lèvres.
- Kamel ! oh mon dieu, mais où étais-tu passé pendant tout ce temps là ?
Le jeune homme serra fortement Ghada, entre ses deux bras puis d’un air comique.
- Me voilà finalement !
Elle recula un petit pas en arrière, tout en tenant ses deux mains puis en le dévorant du regard affectueux.
- T’as maigri ! mais t’es devenu plus grand !
D’un bon rire, il fit un petit tour sur place, de la façon d’un mannequin puis badina.
- Bon j’ai maigri, ça c’est vrai vu que je ne mange pas bien, mais je mesure encore 1m88 !
- Salopard ! ma mère est morte d’inquiétude pour toi !
Il pénétra l’appartement et se mit à l’exploiter d’un regard curieux tout en ignorant sa dernière phrase puis s’exprima.
- Pas mal l’appartement ! il ressemble un peu au mien…
En lui coupant la parole, d’un air inquiet et pressé.
- Mais où habites-tu ?
En pénétrant le petit salon et en s’arrêtant face à la télévision.
- Ah ça je ne le communique pas, sœurette ! puis en lui faisant un clin d’œil, je sais que tu me balanceras dés le moment où je te le dirai !
- Mais je m’inquiète pour toi…
- Je ne suis pas un gamin, j’ai 23ans et je me débrouille bien, je n’ai pas besoin du soutien financier de monsieur le ministre pour vivre !
En s’approchant de lui.
- Oh, arrête, ne dis, pas ! tu sais que mon papa t’aime !
En se jetant d’un geste acrobatique sur le fauteuil.
- Oui, il m’aime au point de me mettre à la porte !
Elle se mit à genoux, puis en posant ses deux mains sur ses cuisses, et en plongeant son regard dans le sien, longuement.
- Tu sais exactement pourquoi il l’a fait !
En caressant les mains de sa grande sœur, et en la dévorant de ses yeux bleus.
- Parce que je suis gay !
Comme écœurée, elle se mit vite debout et s’écria sans même affronter son regard.
- Tu ne l’es pas !
En s’accoudant sur un cousin, tout en dessinant un faux sourire.
- Ben peut être pour toi, mais je le suis que tu l’acceptes ou pas !
- Voyons tu ne peux pas l’être ! t’es beau, virile, tu n’es même pas efféminé, je ne vois pas qu'est-ce qui peut t’attirer chez un autre garçon !
En se mettant debout, et tout en gardant son humour.
- Ben les mêmes raisons qui te poussent à aimer les garçons !
Ghada, confuse, très ennuyée, balbutia de vagues paroles.
- Non, non, moi je suis une fille ! et c’est par nature que je m’attire au sexe opposé ! je ne te comprends pas et je n’accepterai jamais l’homosexualité, un homme doit aimer une femme et vice versa !
En se tapant les tempes, il murmura.
- OK ! fais ce que tu veux ! de toute façon, je suis venu pour te souhaiter un bon mariage et m’en aller !
En avançant vers son frère, elle le gronda.
- Au lieu d’assister mon grand jour ! tu viens après me souhaiter le bonheur comme un inconnu !
En souriant et tout, en caressant la joue de sa sœur.
- Je ne voulais pas gâcher ta cérémonie ni créer des nouvelles tensions entre moi et le ministre !
- Ce ministre est ton papa ! tu peux dire tout simplement, papa !
En laissant un rire furieux l’emporter, il cria.
- Il m’a peut être donné la vie, mais comme il ne me considérait plus comme un fils, et ben c’est réciproque pour moi ! puis en regardant l’horloge, bon, j’ai encore une demi-heure devant moi ! puis en échangeant un sourire avec sa sœur, alors raconte moi comment s’est passé ta nuit de noces !
- T’es malade ! c’est intime ça et puis je ne raconte pas des trucs pareils à un mec ! elle le disait, frustrée, tout en faisant quelques pas dans le couloir.
Il s’approcha d’elle, d’un air confiant, puis en haussant les épaules.
- Regarde-moi Ghada !
Elle hésita un moment puis, en pénétrant sa chambre à coucher.
- Tu feras mieux de partir !
Kamel la rejoignait dans la chambre puis en se mettant face à elle.
- Je vais partir t’inquiète, j’ai une chorégraphie à préparer avec les autres danseurs de mon groupe, mais avant cela je veux savoir un truc !
En lui regardant, furieusement.
- Je n’ai rien à dire !
En lisant à travers ses yeux, il se taisait un petit moment puis prononça tout doucement.
- Il ne t’a pas touché n'est-ce pas ?
Elle fut hésitante, et angoissée en même temps, puis elle sentait le besoin de cracher le morceau, elle se sentait à sa merci ; épouvantée, mais en même temps voulant être sauvée ou perdue par lui.
Après un fort moment de silence, elle osa finalement affronter son regard et murmura, à demi-voix.
- On ne l’a pas encore fait ensemble… il n’a même pas dormi à côté de moi !
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Comme prévu, le lundi trop tôt le matin, Ranime prit le train pour Tunis. Dès qu’elle mit le pied à l’institut, elle chercha de ses yeux, la nouvelle colocataire, qu’elle se permettait d’imaginer à travers la conversation téléphonique qui s’est passée entre elles l’autre jour.
Puis sans trop s’investir dans l’imagination, elle sortit son cellulaire et appela la fille. Le GSM se mit à sonner un bon moment, mais la fille ne décrochait pas puis elle sentait une main se poser sur son épaule doucement. Elle fut effrayée au début puis en regardant une fille, le sourire radieux, s’arrêtant face à elle, elle sourit, et rougit jusqu’à ce que la fille prenne la parole.
- Alors, c’est toi Ranime !
- Et toi Sabrine ?
En rigolant la fille, s’écria.
- Pas sabrine, mais Sabrina ! puis en la dévorant d’un regard séduit, t’es mignonne !
- Merci ! toi aussi ! dit Ranime en baissant la tête, timidement.
La fille se mit à rire puis continua.
- Alors, tu me montres l’appartement ? J’ai des trucs à faire plus tard, donc je suis pressée !
- OK ! comme tu veux !
Après une courte marche de 10minutes, les deux filles se trouvèrent devant l’appartement. En ouvrant la porte, Sabrine entra la première et mit à examiner l’appartement minutieusement. En la suivant, du loin, Ranime resta silencieuse jusqu’à ce que Sabrine dit.
- Ah ! c’est juste deux chambres à coucher ?
Ranime se tint prés d’elle et murmura.
- Oui, mais mon amie désire avoir une binôme de chambre et…
Sabrina ne donna point d’importance aux explications de Ranime et ouvrit la première chambre à coucher qui tomba sur sa vue.
- Ah tiens ! c’est un lit double !
- Oui c’est le mien en fait !
Excitée, Sabrina s’écria en rigolant.
- On se le partagera alors ! ce n’est même pas la peine que j’apporte un lit, ça nous économisera surement de la place !
Un peu gênée, mais sans trop vouloir le manifester, Ranime continua.
- Mais c’est mon amie qui veut une binôme !
En sortant de la chambre à coucher et en se dirigeant vers la cuisine, Sabrina dit.
- Ça te pose un problème qu’on partage la même chambre ?
Honteuse, Ranime baissa la tête et murmura.
- Non, pas du tout !
- Cool ! s’écria la fille, en admirant la cuisine.
Voulant sympathiser avec la potentielle colocataire et la connaitre d’avance, Ranima reprit.
- Alors, t’es en quelle année ?
Sabrine, sortit son paquet de cigarettes, et en saisissant une.
- Tu veux une cigarette ?
- Non, je ne fume pas !
- OK ! puis en prenant un léger souffle de sa cigarette, à vrai dire, je ne suis pas étudiante !

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