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LIBERTE de Tony Gatlif

Publié le 23 février 2010 par Celine_diane
LIBERTE de Tony Gatlif
Ces barbelés à l’ouverture qui frémissent comme les cordes des violons tziganes annoncent la couleur : la musique qui d’ordinaire libère, devient – sous l’œil de Gatlif- la mélodie cruelle de l’enfermement. Liberté. Le mot s’affiche fièrement sur l’immensité d’un ciel placide, tranquille, serein, s’opposant, en vraie ligne de conduite, au monde foutraque qui va suivre. Celui des routes d’abord, débordant de vie et de notes déchaînées qui s’entremêlent autour d’un désir commun d’indépendance, un no chain no pain ( !) revendiqué par toute une communauté gitane. Celui des autres ensuite, des habitants hostiles, et de cette guerre, terrible, meurtrière, que l’on connaît. Pourtant, ce génocide là, celui des Roms, personne n’avait encore osé en parler, par peur peut-être comme le confie Gatlif lui-même. Liberté. En lettres grasses pour une œuvre libre, tant au niveau de la construction que de la réalisation, le cinéaste plantant sa caméra au gré des mouvements et des humeurs, ne se retenant jamais de capter les folies de l’instant et les émotions qui submergent. Et s’il évoque les massacres perpétués par les nazis sur la communauté tzigane, il ne terre pas pour autant son film au fond des colères et des accusations, mais lui insuffle au contraire débordements de vie, multitudes de rires (avec un humour qui rappelle Kusturica) et sublimes morceaux musicaux où tous crient, hurlent, à perdre haleine, jusqu’à mourir. C’est de ce paradoxe là qu’il faut donc se souvenir après la projection : cet amour passionnel et frénétique de la vie, clamé haut et fort, à la face de la mort ; cet amour de la vie qui demeure encore- hystérique et bruyant, fier et debout- après l’horreur.
  • Vu en Avant-Première au Festival Indépendance(s) et Création d’Auch
LIBERTE de Tony Gatlif

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