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Sarkozy ou l'art de se foutre de la gueule du monde...

Publié le 02 mars 2010 par Philippemeoule

"Les électeurs, c'est comme les lapins, ça se prend par les oreilles !". Charles Pasqua, l'auteur de cette citation fut "le parrain" politique du petit Nicolas. sarkozynapoleon.jpgDepuis le "grand" Sarkozy l'a trahi et a largement dépassé le maître. Pour preuve (s'il en fallait !), cet article lu sur Le Monde.fr à propos des fonctionnaires, à l'occasion d'un voyage (éclair, comme d'habitude) du président en province, mardi 2 mars. Mais qui peut croire un traître mot de cette bouillie électoraliste ? Comment peut-on baffouer aussi effrontément un secteur professionnel ? Aujourd'hui, les fonctionnaires, hier les ouvriers de Gandrange, un autre jour les agriculteurs, puis les élus locaux, les hospitaliers, les retraités, les universitaires... Mais qui pourra sérieusement voter pour lui en 2012 ? Lisez attentivement cet article, c'est ce qui se fait de mieux dans le style "foutage de gueule".

(Source : Le Monde.fr). En déplacement à Laon pour évoquer "l'avenir de la fonction publique", mardi 2 mars, Nicolas Sarkozy a encensé les fonctionnaires, leur demandant d'être "fiers" de leur métier.

"On ne parle pas bien des fonctionnaires. On ne respecte pas assez vos compétences. On ignore les difficultés qui sont les vôtres", a-t-il affirmé aux personnels de la mairie de Laon, où il est venu visiter le service des passeports biométriques. "Hier lundi 1er mars, j'étais dans deux départements martyrisés par la tempête. Je peux vous dire qu'en Vendée et en Charente-Maritime ils comprennent ce que ça veut dire, des services publics disponibles quand il y a un problème", a-t-il lancé.

Alors que les fonctionnaires sont inquiets face à la suppression de postes – non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite –, la poursuite de la RGPP (révision générale des politiques publiques) avec la fusion de certains services, la réforme de la mobilité ou celle de la retraite, le chef de l'Etat a, avant tout, voulu se montrer rassurant.

"J'ai bien conscience de tous les changements qu'on vous impose. C'est normal que cela crée du stress et de l'inquiétude", a-t-il déclaré. Pour faire face au "malaise" des fonctionnaires, M. Sarkozy a réaffirmé ses ambitions : "revaloriser" leur travail, rendre moins difficiles les concours dans la fonction publique, revoir le système de notation, qui est "un peu humiliant et totalement dépassé" et multiplier les "entretiens personnalisés".

Exercice d'autosatisfaction

Enfin, sur la question de la mobilité, le président a estimé que "la polémique qu'il y a eu est effrayante de mauvaise foi". Les syndicats de fonctionnaires contestent un projet de décret qu'ils soupçonnent d'être "une machine à licencier". "Aujourd'hui, quelqu'un dont le poste est supprimé n'a aucune protection. Ce que nous avons mis en place, c'est un système où il y aura trois propositions qui tiennent compte de votre famille, de l'endroit où vous habitez, de vos compétences. C'est beaucoup plus protecteur", a répondu le chef de l'Etat.

Le propos de M. Sarkozy ne sont pas passés inaperçus, l'opposition stigmatisant ce "nouvel exercice d'autosatisfaction", selon l'expression du Parti socialiste. Le PS, qui demande "une évaluation indépendante de la RGPP", estime que près de cent mille emplois ont été supprimés dans la fonction publique depuis 2007. Les députés communistes ont, quant à eux, comparé "les compliments du chef de l'Etat" à un "baiser de Judas".

Chez les syndicats de fontionnaires, le discours "angélique" de Nicolas Sarkozy n'a pas porté ses fruits. "Au-delà de la déclaration sur le fait qu'il faut être fier d'être fonctionnaire, il y a bien ce décret sur la mobilité, qui correspond une politique dogmatique de réduction du nombre d'emplois", a jugé Jean-Marc Canon de la CGT. Sa collègue de la FSU, Bernadette Groison, estime que "c'est une chose que de dire aux fonctionnaires qu'ils sont formidables et une autre de continuer à supprimer un poste de fonctionnaire sur deux, ce qui revient à une non-reconnaissance du travail effectué". Seule l'UMP a salué un discours qui "privilégie la logique de la qualité" à celle de la "quantité".


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