Magazine High tech

Test : Dante's Inferno, boucherie poétique

Publié le 15 mars 2010 par Guls
Test : Dante's Inferno, boucherie poétique
"Provocation", voici le mot qui pourrait définir le marketing destiné à créer le buzz sur le lancement de Dante's Inferno, le dernier beat-them-all d'Electronic Arts. Des fausses manifestations puritaines lors de l'E3 aux trailers très explicites en passant par la parodie de jeu Wii, l'éditeur n'y est pas allé de main morte pour présenter au monde un jeu définitivement adulte qui devait faire concurrence à God of War III. Alors, véritable géni artistique ou buzz sans objet ? Descendez avec nous jusqu'aux enfers pour le savoir...
La Divine Comédie
Dante's Inferno s'inspire de la première partie de La Divine Comédie, célèbre poème italien du XIVème siècle. Vous y incarnez Dante Aligheri, soldat parti en croisade pour reprendre Jérusalem à Saladin. Avant de partir à la guerre, Dante promet à sa femme, Béatrice, de lui rester toujours fidèle. Guerre oblige, il ne tient pas ses promesses et lorsqu'il rentre chez lui, l'esprit dérangé par toutes les atrocités qu'il a vue et perpétré, Béatrice est morte et le Diable en personne a emporté son âme pour en faire sa reine des enfers. Dante les poursuit alors et va devoir traverser les neuf cercles des enfers afin de se racheter et d'obtenir le salut de l'âme de sa bien aimée.
Cette histoire est contée à travers quelques rares scènes cinématiques mais également de petites séquences en  mode "dessin animé" plutôt jolies qui font d'un scénario autrement superflu une agréable addition au titre.
Test : Dante's Inferno, boucherie poétique
Descente aux enfers
Vous voilà donc aux commandes de Dante, armé d'une redoutable faux extensible (que vous volez à la Mort elle-même au début du jeu), afin de vous tracer une route sanglante à travers les neufs enfers. Chaque cercle infernal renferme un type de damné différent et vous apporte de nouveaux ennemis. Ainsi, le cercle de la luxure vous verra affronter des bébés armés de griffes remplaçant leurs bras ou des succubes sortant d'entre leurs jambes une pince mortelle, tandis que le cercle de gourmands verra d'ignobles et grossiers monstres vous vomir dessus.
Le ton est donné : tout est très adulte, extrême, sanglant avec nudité et sexualité peu cachés. L' "architecture" des enfers est sombre et organique, hurlements et lamentations résonnent en permanence et aucune lumière ne se dresse au bout du chemin. Si cet aspect très extrême peut amuser au début, les décors deviennent après quelques heures assez monotones et on a bien envie d'un peu de changement. Les graphismes sont corrects malgré quelques défauts relativement honteux, et la bande sonore, bien que passable, ne marquera pas les esprits.
Test : Dante's Inferno, boucherie poétique
God of War rencontre... God of War
Côté gameplay, peu de surprises seront sur le chemin pour ceux qui connaissent le genre et particulièrement un certain God of War. On se retrouve ici dans un beat-them-all basé sur un système de combos et de compétences à utiliser au bon moment, menant en fin de combat à des quick-time-events afin d'achever les boss les plus coriaces. Les enchaînements de coups et combos se font relativement bien avec un bouton assigné aux coups rapide, un aux coups lents, un au saut et le dernier à la croix, cette relique qui vous permettra d'attaquer les adversaires à distance et s'avère bien utile voir indispensable dans de nombreux endroits.
Afin d'améliorer la rejouabilité du titre, Dante's Inferno intègre un système de progression inspiré du genre RPG. Ainsi, chaque ennemi abattu vous rapporte des âmes que vous pourrez dépenser pour acheter des compétences. Pour débloquer ces compétences, il vous faudra soit punir soit absoudre vos adversaires, ce qui vous permettra de débloquer des compétences de plus en plus élevées. A vous de choisir si vous souhaitez la jouer équilibré, ou tout mettre dans un côté. Vous trouverez également âmes "Sacrées" ou "Impies" en absolvant ou punissant de célèbres damnés tels que Orphée, Cléopâtre, Tirésias et bien d'autres que vous rencontrerez en route. Si vous choisissez avec eux la voix de l'absolution, vous aurez alors droit à un mini-jeu consistant à attraper leurs pêchés avec les différentes branches de votre croix. Original mais rien de bien transcendant ceci dit.
Test : Dante's Inferno, boucherie poétique
On retrouve en dehors de cela tout ce qui fait le charme des grands beat-them-all : les combats frénétiques et les boss géants et extrêmement impressionnants. Petit ajout de Dante's Inferno toutefois, la présence occasionnelle de "montures", d'énormes monstres que l'on pourra contrôler après avoir bien sûr trucidé leur cavalier original. Ces bêtes sont la plupart du temps disponibles pour de courts combats ou d'épiques phases de plateformes. Les phases de saut ne sont d'ailleurs pas en reste lorsqu'on est à pieds et sont parfois frustrantes comme dans tous les jeux de ce type, vos échecs vous forçant à recommencer de nombreuses fois une même action pour passer le cap. Heureusement, sauvegardes automatiques et points de sauvegarde manuel sont bien répartis.
Outre une durée de vie malheureusement faiblarde (entre 6 et 8 heures de jeu) compensée par plusieurs DLC, le véritable poids que porte ce titre est celui d'une gestion de caméra nullissime. De nombreuses fois devrez vous combattre sans même voir votre personnage à l'écran, ou résoudre des énigmes que vous ne pouvez voir. Terriblement énervante, cette mauvaise gestion de la caméra est d'autant plus frustrante que vous n'avez aucun moyen de modifier la vue manuellement : tout est automatique, et c'en est terrifiant.
Test : Dante's Inferno, boucherie poétique
Conclusion
Moins frénétique que Bayonetta, moins beau que God of War, court et souffrant d'un douloureux problème de caméra, Dante's Inferno est loin d'être un chef d'oeuvre, mais ce n'est pas non plus un mauvais jeu. Entre deux frustrations, on se prend à apprécier le titre et son gameplay accessible et son univers tourné vers l'occident (en comparaison de Bayonetta ou Devil May Cry définitivement japonisants), son ambiance adulte un peu extrêmiste et la douleur de son protagoniste. Une bonne première entrée pour une série qui n'a pas, à mon avis, fini de faire parler d'elle.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Guls 278 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte