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Du sang, des flingues, des mâles : c’est « L’Immortel » de Richard Berry

Publié le 16 mars 2010 par Artyficielles

Du sang, des flingues, des mâles : c’est « L’Immortel » de Richard BerryTana et moi étions invitées ce soir à l’avant-première du film « L’Immortel », un policier mis en scène par Richard Berry. Je précise que je maîtrise le cinéma comme le saut à la perche, c’est-à-dire, pas du tout. Je suis incapable de resituer un film dans un courant ou une tendance précise, et je ne vous parle pas du cinéma français. Et bien là, ça tombe bien, pas la peine d’être pétrie de références et de films d’auteurs pour apprécier : c’est bien ficelé, extrêmement bien filmé et joué, et juste bourrin à souhait pour que tout le monde y trouve son compte.

La première scène pose bien le contexte (le bordel dirait Tana) : Jean Reno – dont on ne sait pas encore qu’il est un ancien parrain marseillais qui a raccroché 3 ans auparavant pour s’occuper de sa famille, mais je vous le dis dès maintenant, ça vous fera gagner du temps – se prend 22 balles dans le corps. Ca, c’est pour le fait divers.

Qui ? Pourquoi ? Et comment se venger ? sont ensuite les questions auxquelles la fiction de Richard Berry répond. Son film tourne autour de la rivalité de deux frères ennemis sur fond d’enquête de police. On aurait tendance à l’oublier vu la justice expéditive montrée dans le film, mais dans ce pays parfois, il y a quelque chose comme le droit qui fait appel à des gars en robe noire et écharpe à fourrure qui s’excitent dans les couloirs d’un grand bâtiment mal chauffé… Mais quelle perte de temps franchement.

Les points +++

Le scénario est extrêmement bien ficelé et les dialogues sonnent justes : le texte coule bien, certaines phrases font mouche comme cette devise de Louis XIV : « Le meilleur moyen de perdre est l’impatience de gagner ». Des traits d’humour, qui pour une fois sont vraiment drôles, relèvent les dialogues régulièrement : évidemment, on ne se tape pas les cuisses de rire mais ces pointes d’humour sont fines et bienvenues.

L’atmosphère est très soignée : les couleurs, les plans, les images sont très travaillés. J’ai particulièrement apprécié le soin apporté à la transition entre les scènes. Le jeu des acteurs est remarquable, alors que la plupart sont à contre-emploi : Kad Merad campe un affreux méchant et Marina Foïs une fliquette qui semble toute fragile mais qui est au final la plus forte d’entre tous. Le réalisme des scènes est saisissant, et assez souvent je me suis caché les yeux en poussant des gloussements d’horreur dont mon voisin a du avoir assez marre à la fin du film, quoique…Lui aussi mettait se cachait quand j’y réfléchis

:-)
. Enfin, dernier point : la bande son est remarquable et doit compter pour 40% de l’impact du film.

Les faiblesses

Parce qu’il est logique et linéaire, le scénario est du coup sans surprise : à aucun moment nous ne sommes pris au dépourvu. L’autre point faible vient du fait que le film tombe parfois dans le stérétoype, notamment en ce qui concerne les personnages et la distinction vue et revue entre les « gentils méchants » et les « méchants méchants ».

Après la projection

Nous avons pu poser des questions à Richard Berry et Jean Reno pendant une petite demi-heure. Déjà que je n’avais pas mon appareil photo pour crâner (Papaaaaaaa, devine avec qui j’étais ?? comme si j’avais dîné avec eux en tête-à-tête), j’ai au moins voulu enregistrer des passages mais malheureusement on n’entend rien à part Tana et moi en train de rigoler.

Donc je me contenterais de vous dire que c’était très convivial, et que les questions n’étaient pas cons, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Nous avons par exemple appris que Richard Berry ne se sentait pas d’assumer à la fois la mise en scène du film et un rôle important (il joue un personnage très secondaire), qu’il n’est pas un acteur frustré mais fait de la mise en scène « parce qu’il aime vraiment ça », contrairement à Jean Reno qui « aime faire l’andouille » et veut partir à Hong Kong. Évidemment, je me suis portée volontaire pour les accompagner quand j’ai posé ma question (une reconversion en perspective?),

A retenir en anecdote de tournage : la scène la plus éprouvante à jouer pour Jean Reno a été une scène où il doit passer à travers des barbelés. Il devait se frayer un chemin à travers de véritables fils de fer (les piques barbelés étaient en plastique), mais il s’est trompé de chemin et a fini le tournage par ramper en mode commando à travers de véritables barbelés. Quand je vous dis que c’est un film d’hommes

:-)
.

Verdict final : Un très bon film, efficace, qui ne passera peut-être pas à la postérité en tant que film culte, mais qui nous fait oublier notre quotidien et nous emmène à Marseille pendant 2 heures. Autrement dit : un divertissement qui remplit parfaitement son rôle. Le top pour les amateurs d’hémoglobine.

Infos pratiques

  • Date de sortie : 24 Mars 2010
  • Réalisé par Richard Berry
  • Avec : Jean Reno, Kad Merad, Jean-Pierre Daroussin, Marina Foïs
  • Durée : 1h55min
  • Distributeur : Europacorp
  • Adapté du livre éponyme de Franz-Olivier Giesbert


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