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Seriphages, baladophiles et mobinautes… docteur c’est grave pour les médias ?

Publié le 03 octobre 2007 par Cédric Soares

Docteur Media

L’équation permettant de développer leur audience est de plus en plus complexe.

En effet, le foyer occidental moyen tend à être sur-équipé et les points d’entrée aux médias en sont démultipliées. La définition d’un média comme canal ou véhicule d’information s’avère être de moins en moins vrai. Hier on pouvait distinguer aisément l’affichage, la presse, la radio, le cinéma, la télévision et internet. Aujourd’hui, dans un contexte de dématérialisation des contenus, comment peut on en définir leurs frontières ?

La presse sous sa forme historique s’essouffle et doit sont salut à sa mue numérique. Les écrans et les transistors se multiplient (TV, radios, ordinateurs, baladeurs, téléphones mobiles). L’industrie cinématographique s’enlise dans la chronologie des médias. En définitive les canaux convergent et la notion de média s’efface face à celle de médium définie par le contenu: texte, image, son , vidéo.

Les médias ont vu naître la société de consommation et d’information, les médiums sonnent la société d’hyper-choix et d’hyper-information. Le consommateur/spectateur devient consommacteur ou Empowered Consumer. La consommation média parallèlement à l’évolution des technologies de l’information a mûrie donnant naissance à de nouveaux phénomènes:

L’individualisation: La vocation originelle d’écran social du foyer s’essoufle de plus en plus. Le nombre de téléviseurs par foyer en France est passé de 1,52 en 2004 à 1,82 en 2006 (). Alors qu’il y a 20 ans n’existaient que des 5 généralistes, le paysage audiovisuel français s’est enrichi peu a peu chaînes thématiques de plus en plus segmentantes: chasse, voile, eux vidéo, culture gay, poker… L’arrivée de la TMP courant 2008 et de le multi-postes via les offres triple play devraient accélérer le phénomène.

Le Moi média: L’émergence des blogs conjugué à l’accroissement du débit des offres Internet ont contribué à la naissance de l’User Genarated Content et de l’egocasting. L’internaute est devenu son propre média. Qu’il soit blogueur, podcasteur ou qu’il soit juste utilisateur de services “2.0″ tel que netvibes ou Facebook. La logique de broadcast/verticale est bousculée par la personnalisation des contenus. Google, Yahoo, MSN, Voilà l’ont intégré et proposent dorénavant des pages customisables.

Le nomadisme: La dématérialisation des contenus couplée au l’explosion du marché des périphériques mobiles a profondément modifié leur mode de consommation. Rien qu’en France 1 personne sur 4 possède une console de jeux vidéo portable, 2 sur 5 un baladeur MP3 (Media360 Mediametrie septembre 2007) et 77% des français utilisent un téléphone mobile (observatoire sociétal du téléphone mobile AFOM /TNS SOFRES octobre 2006) . L’évolution du combiné vers le mediaphone va transformer la tendance en audience qu’il sera bientôt impossible de négliger.

La délinéarisation: 30% des internautes français déclarent avoir écouté la radio et 27% avoir regardé la Télévision en différé via le streaming, 10% avoir consommé un média quelque soit sa forme via un podcast (Observatoir de la convergence média Ipsos 2007). Les offres triple play et câble ont vulgarisé l’utilisation de terminaux PVR, 7 millions de foyers français devraient en disposer en 2011 (Télévision en France: Prévision de la pénétration des réseaux numériques 2006-2011 NPA Conseil). A la même échéance le marché de la VoD devrait atteindre la taille de 11,5 millards de dollars, contre 4 millards aujourd’hui (cabinet Informa Telecoms & Media 15 janvier 2007). Les éditeurs de contenu eux même expérimentent des dispositif de catch-up TV (visualisation de programme en différé).

La globalisation: L’augmentation du débit a eu également pour effet de généraliser le peer 2 peer et les plate-formes User Generated Content. Il est maintenant possible de trouver sur Internet les derniers épisodes des séries TV dès la fin de leur diffusion et de se procurer la version française d’un block buster US avant sa sortie dans l’hexagone. Les frontière se sont dématérialisées avec le contenu.

Les conséquences en terme d’audience de ces nouveaux comportements sont doubles:

L’érosion et l’éclatement: La multiplication de l’offre a tendance à rendre le public plus volatile. La part d’audience des chaînes autres que les 7 grandes hertziennes est passée de 2;7% en 1993 à 13,8% en 2006 ().

La duplication: La multiplication des points d’entrée le rend moins captif. 44% des téléspectateurs français déclarent surfer sur Internet en même temps (Les français et la télévision TNS Sofres pour Télérama septembre 2006).

Afin d’anticiper, les groupes médias s’évertuent à occuper un maximum d’espace et se repositionnent en tant qu’éditeurs de contenus. Les chaînes TV investissent dans des plate-formes UGC et dans la VOD et les radios mettent à disposition massivement leurs émissions sous forme de podcast et en monétisent le contenu.

Cette modification des règles du jeu est propice à l’arrivée de nouveaux entrants: FAI, opérateurs téléphoniques, agences de communication, annonceurs venant troubler un peu plus la définition du média.

Ce billet ouvre la série médias et contenus quelles perspectives.


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