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Jan Karski de Yannick Haenel(prix des Libraires du Québec 2010)

Par Ngiroux

Jan Karski de Yannick Haenel(prix des Libraires du Québec 2010)Moi, Jan Kozielewski, né en 1914 à Lodz, en Pologne dans la pire ville du pire pays du monde, un pays mal-aimé, maltraité. Je n’oublie pas, je continue obstinément à ne pas oublier.

Haenel inspiré par les récits, les écrits de ce polonais nous racontent son message. Enrôlé comme sous-lieutenant dans l’artillerie montée (cavalerie). Bombardement, captivité, internement, invasion par l’Allemagne et la Russie. La défaite polonaise le fait prisonnier d’abord des Russes et transférer aux Allemands quelques mois plus tard. Jan ne voit qu’une issue, l’évasion. Il rejoint la résistance polonaise en 40 jusqu’en août 42. Pendant ces deux ans, il sert de courrier entre la résistance polonaise et le gouvernement polonais réfugié à Anvers, et après l’invasion de la France, à Londres. Il devient alors Jan Karski.

Août 42, nouvelle mission. Après une «visite» du ghetto de Varsovie qu’il parcourt pendant plusieurs heures avec ses guides, ces rues de l’enfer pour le mémoriser. Ensuite, portant l’uniforme d’un garde ukrainien, il entre dans un camp d’extermination. Pour la première fois, il rencontre la brutalité et l’inhumanité. Sa mission, prévenir les Alliés que l’Allemagne nazie exterminera à tout jamais tous les juifs d’Europe. Dans son anglais international avec cet accent polonais « Then they give me messages». Et inlassablement, il livrera son message, Londres, Washington, mais sans succès. Mais est-il possible d’ébranler la conscience du monde ? Est-ce qu’on appelle le monde a-t-il encore une conscience ? Pour complémenter son message Karski en 44 écrit The story of a secret state. Et un film de Claude Lanzmann La Shoah, tourné en 85, présente Karski qui raconte encore des années plus tard. Sa bouche parle, on entend sa voix, mais ce sont ces yeux qui parlent.

On a laissé faire l’extermination des juifs. Personne n’a essayé de l’arrêter, personne n’a voulu l’arrêter. Il n’est dans l’intérêt de personne de sauver les juifs. Le consensus anglo-américain masquait un intérêt commun contre les Juifs. On a voulu cacher la responsabilité des alliés dans l’extermination des Juifs par le procès de Nuremberg.

Un roman quasi biographique, un roman dense et une profonde réflexion sur cette prétendue Humanité. Un livre qui nous laisse perplexes. J’inclus cette photo du héros, j’aime toujours voir le regard de celui qui a vu. Fait intéressant, Karski a développé cette fascination dans sa nouvelle résidence l’Amérique pour le Cavalier Polonais de Rembrandt qui dit-il, devient son véritable et unique pays.

L’homme qui a voulu sauver l’holocauste. Jan Karski meurt à Washington en 2000.

  

Jan Karski de Yannick Haenel(prix des Libraires du Québec 2010)
  



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