Magazine

Nouvelle année du Tigre en Polynésie française

Publié le 20 mars 2010 par Argoul

Kung hi fat choy ! Les Chinois de Tahiti vous souhaitent une bonne année du tigre. Bon, ça fait déjà un moment, mais actualité d’abord ! Les festivités ont commencé dimanche 14 févier et se sont poursuies pendant une quinzaine. Pour les Chinois respectant les traditions, la veille est l’occasion d’un grand ménage des habitations, d’un bain avec des feuilles de citronniers et pamplemoussiers, d’un repas en famille. Il faut entrer dans la nouvelle année en laissant derrière soi tout le négatif. Des groupes de danseurs et de musiciens – bruyants ! - visitent les commerces. Les pétards et le roulement des tambours vont chasser les mauvais esprits et les mauvaises influences de l’année passée. Les Chinois pieux sont allés au temple Kanti (temple chinois de Papeete situé dans le quartier Mamao) pour faire des offrandes, brûler des bâtonnets d’encens ou de la monnaie  symbolique. L’année du tigre commencée le 14 février s’achèvera le 12 février 2011. L’avenir n’apparaît pas très favorable, l’année sera marquée par une fébrilité inhabituelle dans tous les domaines, elle risque d’être perturbante pour les esprits passifs, mais souriante aux caractères entreprenants. Cette année le Nouvel An chinois et la Saint-Valentin tombaient le même jour. L’OPT a émis un timbre à l’occasion de l’année du Tigre.

nouvel-an-chinois-costumes.1268672840.jpg

Tous aux Gambier ! C’est qu’il y avait du beau monde sur le parvis de Saint-Michel de Rikitea le 12 février 2010 : Mgr Hubert Coppenrath archevêque de Papeete, le Haussaire Adolphe Colrat, la mairesse Monique Richeton, le Président du gouvernement de la Polynésie française Gaston Tong Sang, le délégué à la Sûreté nucléaire Jurien de la Gravière, l’architecte en chef et inspecteur général des Monuments Historiques Pierre-Antoine Gatier, et autres Autorités… Combien va coûter cette restauration ? 4 050 000 euros, l’Etat paiera 1 50 000 €, la Polynésie le même montant et l’Eglise catholique 500 000€, 1 million € reçu de mécènes.

cathedrale-rikitea.1268672822.jpg

Pour rappel, Saint-Michel de Rikitea est le premier édifice religieux classé des Gambier, le plus grand et le plus ancien monument historique chrétien de la Polynésie française ! Une équipe des « Racines et des Ailes » magazine de France3 avait fait le déplacement. Cet édifice a été construit entre 1839 et 1858 en blocs de corail sous l’autorité du Père Honoré Laval. Il mesure 48 m de long, 18 m de large, peut recevoir 1200 fidèles. Son autel et ses boiseries sont incrustés de nacre, de perles et de dents de cachalot. De quoi surprendre les hommes de l’Art. M. Gatier commentait : « ce qui est unique dans cette cathédrale est la confrontation entre un goût français et une mise en œuvre totalement polynésienne ». La charpente est en bois de uru (arbre à pain), conçue dans la tradition des charpentes de France de l’époque, assemblages chevillés mais doublés d’un système de ligatures polynésiennes en nape (fibre de coco).

Les travaux sont énormes. Il faut refaire la charpente en uru avec les assemblages en nape. Il faudra un kilomètre de corde pour reprendre les assemblages. Une habitante de Mangareva enseigne actuellement à un groupe de jeunes cet art du tressage de nape. Le nape est fabriqué ainsi : dans les noix mûres du cocotier, on isole les fibres de la bourre en la faisant tremper dans l’eau de mer, on élimine  les tissus non fibreux et l’on sépare les fibres. Elles servent à  filtrer les liquides, à calfater les pirogues, à allumer le feu… Le tressage est fait à la main et fournit des cordes appelées nape, très solides presque imputrescibles, employées en Océanie depuis des siècles comme lien pour les constructions des cases et des pirogues, pour faire des fonds de lit et de chaise.

La chaux corallienne a été produite (12 000 litres) par l’association « Sauvons la cathédrale de Rikitea ». Les 78 élèves du CED de Rikitea sont impliqués dans la restauration des bois et accessoires liturgiques incrustés de nacre sous la houlette de Jimmy Wong, directeur du lycée professionnel St Joseph de Punaauia (Tahiti). Une cinquantaine de Mangaréviens œuvreront à la restauration de l’édifice aux côtés d’une dizaine de spécialistes venus de métropole. La toiture sera recouverte de cuivre patiné.

Rendez-vous dans 18 mois pour l’inauguration.

Sabine


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Argoul 1120 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte