Les Chèvres du Pentagone

A l’origine, The Men Who Stare at Goats est un projet des plus excitants. Un film sur l’armée américaine et des expérimentations étranges, l’engagement d’un contingent d’acteurs respectables, un réalisateur des plus inconnus et un titre pour le moins intriguant. Au final, un film pas si indépendant, au propos pas si extraordinaire et un casting qui en fait le minimum.

Les Chèvres du Pentagone (en français) racontent donc une belle histoire d’expérience secrète menée par l’armée américaine sur et avec des soldats (Clooney, Bridges, Spacey..) pensant avoir des capacités surnaturelles, et dont le voile est levé par un journaliste déprimé (Ewan McGregor) au détour d’un voyage en Irak. Le tout est prometteur, et promet de beaux moments de folie créatrice (notamment sur les chèvres), qui restent malgré tout largement inutilisé par l’auteur. Le film porte plutôt sur un faux film burlesque où un journaliste tente de discerner le vrai du faux dans cette histoire de pouvoirs psychiques et de contingent secret au sein de l’armée. Si Clooney et autres cabotinent gentiment en refaisant l’histoire de ces vingts dernières années, surfant sur les deux guerres en Irak et le flou de certaines choses comme armée US.

Et au final, c’est un road trip dans le désert entre deux batîments de contrefaçon, et un Jeff Bridges stone auquel nous avons droit, avec quelques flash backs bien senties sur la grande histoire cachée, façon pseudo conspiration loufoque. On aurait aimé plus de risques sur ce film au potentiel assez sympathique, façon Las Vegas Parano dans l’armée, entre drogues et expériences étranges. Mais décidément les studios ne se décident pas à laisser filer l’histoire, mais en reste à l’investigation journalistique de base, certes bien entourée mais sans autre intérêt que flirter avec la critique guerrière sans vraiment entrer dans le vif du sujet.