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Ingo Metzmacher et Deutsches Symphonie-Orchester au BOZAR

Publié le 21 mars 2010 par Regardscurieux

Après le concert à la salle PleyelKavakos le 15 mars, Ingo Metzmacher, le Deutsches Symphonie-Orchester,  le violoniste Leonidas Kavakos se sont produits ce jeudi au BOZAR, Bruxelles. Un concert idéntique au bis près (ça en est même troublant) …Les oeuvres présentées étaient Le concerto pour violon de Beethoven et le ballet L’oiseau de feu de Stravinsky.

Si le Concerto pour violon de Beethoven est aujourd’hui reconnu comme un chef-d’œuvre du grand répertoire, il n’a cependant pas fait l’unanimité lors de sa création en 1806. En effet l’oeuvre parait surprenante: un premier mouvement très long, (25 min sur 45′) un thème repris 40 fois, un violon  moins présent… Le soliste Leonidas Kavakos, un violoniste grec dont le succès ne se dément pas depuis 1985 était certainement l’interprète idoine car connu pour ses interprétations des classiques ( Mozart et Bethoven en particulier) , précises et sans excès. Il a livré une interprétation exempte de lyrisme surabondant qui recelait toutefois des éclats surprenants.

J’avoue que j’attendais l’Oiseau de feu, dont je n’avais jamais entendu la version complète créée en 1910. Le ballet se base sur un conte – ou plutôt des contes, car cet « oiseau-braise» (Jar ptitza), dont les plumes magiques brillent de mille feux, est le héros de nombreuses légendes russes.  Je tentais de toutes mes forces de me rappeler le récit exact enseveli dans mon enfance, mais le seul image auquel j’ai pu me raccrocher était Kastchtei l’Immortel le vieux sorcier, opposé à l’Oiseau de feu - une sorte paon lumineux. L’argument de Michel Fokine allie l’oiseau de feu au prince Ivan Tsarévitch, retenu prisonnier dans le palais de Kastcheï. Grâce à la plume magique qu’il a arrachée à l’oiseau avant de lui rendre sa liberté, Ivan Tsarévitch découvre le secret de l’immortalité de Kastcheï et le tue, libérant par la même occasion les chevaliers pétrifiés et les treize princesses captives.

Même si je n’arrivais pas à me rappeler l’histoire, l’interprétation imagée et colorée du ballet en reconstituait la trame avec beaucoup de suggestivité. L’« Apparition de l’Oiseau de feu », notamment, est à son image: battements d’ailes, bruits de tournoiements et  roulades de flûtes. Kastchei est, quant à lui, associé à des sonorités graves et ses thèmes nous projettent dans la forêt lugubre et pétrifiée ou il habite. Le vent, les bruits froids  m’ont irrésistiblement fait penser à l’univers de Tim Burton. Une fois n’est pas coutume, je me suis laissée glisser dans cette association d’images, éclairée par la présence sonnante de l’oiseau de feu.

Ingo Metzmacher dirigeait avec une grande plasticité, l’orchestre l’a suivi avec une belle précision parfois un peu lisse qui enveloppait cependant l’ensemble du concert dans une douceur suave. Les interventions des bois ont été un vrai moment de bonheur.

Le bis, une marche, a été le contre-poids nécessaire de la fin… Le blog le Carnets sur sol relate le concert à la salle Pleyel, en tout point semblable à celui au BOZAR.

L’orchestre sera en résidence au Festival de Salzbourg 2010, qu’il ouvrira avec un nouvel opéra de Wolfgang Rihm, Dionysos. A suivre.

18 mars 201O

Ingo Metzmacher direction - Leonidas Kavakos violon - Deutsches Symphonie-Orchester Berlin

Ludwig van Beethoven Concerto pour violon et orchestre, op. 61
Igor Stravinsky L’oiseau de feu


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