Magazine Politique

Olé n°168 : Vous n’aurez pas l’Alsace et… enfin, l’Alsace surtout !

Publié le 22 mars 2010 par Toreador

« Paso Doble n°171 : Sarkozy isolé, Sarkozy martyrisé, Sarkozy renié par son peuple… | Home

Par Toréador | mars 22, 2010

Centuries 21

An III de notre Ere. Toute la Gaule est occupée. Toute la Gaule ? Non. 21 provinces seulement. Un village d’irréductibles gaulois résistent encore et toujours à l’envahisseur. Les centuries des camps retranchés de Divedorum*, Treverorum**, Aventicum*** et Andematunum****en prennent plein la gueule.

Ce soir, on ripaille donc des deux cotés de la Sarre.

Coté gauche (sic), on fête la chute de Cymos**** et la haute-main sur la quasi-totalité des provinces gauloises. Les romains voient la vie en rose et certains espèrent que les Dieux seront plus cléments dans deux ans quand ils prendront d’assaut la cité de Lutetia. Par Mars et Junon !

Il y a certes toujours un petit problème : celui des généraux, en grand surnombre. Martina Nervii Belgae, le sénateur qui a obtenu le commandement de la IIIème légion, est contestée depuis toujours  par le général Ségolis Pictonae (Vème Légion), un tribun plébéien dont l’écrasante victoire en terre Picte renforce l’aura de gloire auprès du bas-peuple. Et c’est sans compter le centurion Frexis Rhodanus qui à la tête de sa centurie insoumise a écrasé il y a une semaine les quelques légionnaires restés fidèles à Martina.

La coalition romaine est surtout une coagulation de tribus diverses et mal coordonnées unies par le désir de prendre la Gaule sans pour autant qu’il y ait d’accord sur qui la gouvernera.

A la droite de la Sarre, et à Lutetia, on veut se convaincre qu’on n’a pas autant perdu que ce que l’on aurait pu craindre. D’abord les Nemetes***** sont restés droits dans leurs bottes. Ensuite, la marine gauloise a remporté quelques victoires en mer. Comme dirait je ne sais plus qui « La Crise est derrière nous« . Oui, on la sent bien à Lutetia car les Gaulois ont reculé … lorsque les Romains ont avancé.

La coalition gauloise était jusqu’ici unie derrière Sarkozyx (leur chef) mais leur infériorité numérique est patente.

« Deux haruspices ne peuvent pas se regarder sans rire » (Caton).

Interpréter la guerre, c’est une affaire de divination. On ouvre un poulet de temps en temps pour sonder les humeurs du Pantheon. Ce qu’il y a de bien avec les Dieux, c’est qu’on peut leur faire dire ce que l’on veut.

La Guerre des Gaules dure maintenant depuis trente ans. Chaque fois, les devins gaulois empruntent aux haruspices romains les prédictions divines de la dernière fois et vice-versa.

A Gergovie par exemple, il y a 1 an, qui fut clairement une victoire gauloise, les haruspices romains, la main dans les entrailles des poulets du culte, expliquèrent le message des Dieux :  ce n’était pas véritablement une défaite pour leur camp, mais surtout celle de la Gaule, peu de tribus ayant répondu à l’appel pour mener bataille à leurs cotés.

Cette fois-ci, devant Alesia, qui fut à n’en pas douter une cuisante défaite gauloise, les devins du Lutetia ont expliqué (après avoir déploré la faible mobilisation des tribus alliées) que c’était surtout inquiétant parce que les Romains s’étaient objectivement alliés avec les Celtes. Les Celtes, ce sont des barbares que personnes n’aiment parce qu’ils pratiquent des rites  païens, mais qui généralement adorent prendre à revers les Gaulois lorsque ces derniers tentent de déloger les Romains de leurs place-fortes parce qu’ils estiment que les premiers sont trop romanisés.

Leur chef, un Borgne vieillissant (qu’on appelle d’ailleurs « le Menhir ») prétend que le chef des Gaulois a braconné sur ses terres et lui aurait volé des sangliers. C’est carrément « Dolmen » cette histoire, mais passons sur cette idefix.

C’est sûr qu’au final, la grande masse des gaulois se fatigue de voir les chefs gallo-romains s’étriper chaque lendemain de bataille pour se reprocher mutuellement d’avoir faussement gagné, de ne pas avoir véritablement perdu, et surtout, surtout, de ne pas s’écouter. Pourquoi aller combattre pour des Dieux interchangeables et des chefs plus dans l’imposture que dans la posture ?

*Metz, ** Trèves, ***Avenches, **** Langres, **** Corse, ***** Alsace

Tags: Alsace, droite, Gaule, qualité-du-débat-démocratique, Régionales 2010, régions

Sujets: Olé | No Comments »

Commentaires


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toreador 41 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines