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Al-Balawi, le terroriste qui avait menacé Robert Redeker

Publié le 22 mars 2010 par Roman Bernard

Quel «crime» a donc commis Robert Redeker pour tomber sous le coup d’une «fatwa», d’une «condamnation à mort»? Rien de plus qu’être l’auteur d’une tribune publiée le 19 septembre 2006, dans Le Figaro, et intitulée «Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre?». Dans cet article, Redeker écrivait notamment:

« L’islam essaie d’imposer à l’Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigences d’un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l’école, accusation d’islamophobie contre les esprits libres. Comment expliquer l’interdiction du string à Paris-Plage, cet été ? »


« Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. »


— « Exaltation de la violence : chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran. »


Cette tribune avait déclenché l’ire du cheikh fondamentaliste Youssef al-Qaradawi, prédicateur vedette de la chaîne de télévision al-Jezira. À sa suite, plusieurs pays arabes, dont l’Égypte, avaient estimé que l’article de Robert Redeker «insultait l’islam» et avaient momentanément interdit Le Figaro. Sur la toile, des « cyberdjihadistes » s’étaient, comme on pouvait s’y attendre, répandus en propos enflammés, ignominieux et violents, au point d’inquiéter les autorités policières françaises qui décidèrent de placer Robert Redeker sous surveillance. Le philosophe vit depuis sous protection policière. Et pour cause. À la suite de la publication de sa tribune, Redeker avait fait l’objet d’une «fatwa», en l’occurrence une condamnation à mort lancée par le site djihadiste al-Hesba (proche d’al-Qaïda) dirigé par Humam Khalil Abou-Mulai al-Balawi. Étrange personnage que cet al-Balawi qui s’est révélé, depuis, être un agent double de la CIA, organisation qui le considérait comme l’un des siens. Or, sous le pseudonyme d’Abu Dujana al-Khorasani, al-Balawi multipliait les diatribes contre l’Occident sur Internet. À un certain moment, les Jordaniens ont cru l’avoir retourné et ce sont eux qui l'ont présenté à la CIA.

Mais al-Balawi gardait sa fidélité à Al-Qaïda : le 30 décembre dernier, il devait tuer sept agents de la CIA dans un attentat-suicide en Afghanistan, en représailles aux attaques de drones US au Pakistan et, particulièrement, en réponse à l’exécution du chef taliban Baitullah Mehsud, le 23 juin 2009.

Éric Timmermans

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