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Le PS de Wallonie a son Frêche qui honnit les écolos

Publié le 24 mars 2010 par François Collette

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Le PS de Wallonie a aussi son « Georges Frêche » qui n’a pas peur des mots ni des phrases assassines : Claude Eerdekens, député régional et bourgmestre (maire) d’une petite ville en bord de Meuse. La comparaison s’arrête là car le personnage (autrefois ministre) n’a pas la carrure du célèbre Georges ni son audace d’affirmer qu’il est élu « par une majorité de cons ».

La bête noire du fort en gueule, c’est le parti Ecolo, partenaire de son propre parti au gouvernement wallon. Son souffre-douleur n’est autre que le ministre de l’aménagement du territoire, le très rigoriste et doctrinaire Philippe Henry, un brillant jeune homme, certes, mais un bleu en politique. 

Monsieur le dépité bourgmestre, coutumier des bonnes piques qui font mouche, vient de faire très fort en qualifiant le ministre vert de « nul parmi les nuls » et son parti Ecolo de « stalinien, militaire et despotique ». Non content de ces belles sorties, il n’hésita pas à traiter le gouvernement régional d’incapable et de « plus mauvais qu’on ait jamais eu ».

L’objet du courroux de notre homme est le non-choix de sa bonne ville d’Andenne par une grande chaîne de supermarchés pour y installer son centre de national de distribution (500 emplois à la clé) au profit – scandale ! – de la Flandre. Ce refus serait, selon le rebelle, du fait de la calamiteuse intransigeance du pauvre Henry déjà mis en joue… par des mandataires PS dans d’autres dossiers qui ont foiré. On peut évidemment se demander pourquoi le dernier mot sur les dossiers d’implantation d’entreprises en Wallonie revient au ministre de l’aménagement du territoire et non pas par à celui de l’économie (PS).

Dissensions en continu au gouvernement wallon

La Wallonie est conduite depuis les élections régionales de juin 2009 par une coalition de gauche réunissant le PS, Ecolo et le petit chrétien CDH. Il faut bien admettre que les Verts y jouent en permanence les trublions moralisateurs en privilégiant un peu trop l’écologie pure et dure à l’emploi et au développent économique. Claude Eerdekens n’est d’ailleurs pas le seul à crier haro sur les Verts. Il semble dire tout haut, mais avec débordements, ce que beaucoup pensent tout bas, tant au PS qu’au CDH et dans l’opinion publique. Le président du PS, Elio Di Rupo, n’a d’ailleurs pris aucune mesure disciplinaire à son encontre, se contentant de juger les propos non pas « déplacés » ou « intolérables » mais simplement « excessifs ».

Ce n’est un secret pour personne, le gouvernement wallon est sous tension idéologique à l’heure où une relance économique est plus que nécessaire dans une région qui ne parvient toujours pas à décoller (aux dernières nouvelles, un Wallon sur cinq vivrait sous le seuil de pauvreté contre seulement un Flamand sur dix). 

La base d’Ecolo est bien moins verte qu’on le croit

Ecolo, grand vainqueur des dernières élections régionales en Wallonie, s’est rendu incontournable par le doublement de son score électoral. Mais il y a un mais : une part importante de son électorat actuel est tout simplement constituée de déçus et de mécontents qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’écologie. Sans eux, le parti n’aurait pas connu le succès que l’on sait et il ne serait vraisemblablement pas présent au gouvernement. La base « verte » y est minoritaire mais très pugnace dans son idéologie. Ecolo en politique, c’est un peu le Renouveau Charismatique dans l’Eglise catholique. Avec sa bonne dose d’intégrisme et de sectarisme.

Alors, faut-il jeter Eerdekens ou les écologistes ? Moi je penche pour les seconds.


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