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La honte de ma vie avec Tomasi (allias Romain Duris) (TV)

Publié le 25 mars 2010 par Blanchecabanel
La honte de ma vie avec Tomasi (allias Romain Duris) (TV)A 17 ans, si j'avais été américaine, j'aurais certainement fait partie de la bande des pom-pom girls réputées du campus. La petite parisienne que j'étais se sentait à l'aise dans ses boots. Elle était presque populaire. Comme tous les ados elle s'était identifiée aux protagonistes du Peril Jeune de Klapisch et elle venait tout juste d'assister à un concert mémorable de The Roots, en compagnie d'un prétendant, jeune sosie de Vincent Perez. Au sortir du fameux concert, Romain Duris était là, avec sa bande de potes, à quelques centimètres de moi. Mes synapses de blonde ne firent pas spontanément la liaison avec Le Peril Jeune. Je ne vis en lui qu'un garçon au visage étrangement familier, plutôt beau gosse,  digne d'être abordé. Je demandai alors au pseudo Vincent Perez: " On le connait lui, non?". Il me répondit: "Bah ouais c'est Tomasi!" (Tomasi étant le nom du personnage qu'interprète R. Duris dans le film). L'évocation de ce patronyme suffit à me convaincre que Duris m'était bel et bien familier. Surement un mec de mon lycée, pensai-je. Sûre de moi et de mon charme post-pubère, je fonçai alors droit vers lui et, sans la moindre hésitation, l'apostrophai ainsi: " Je ne sais pas dans quelle classe tu es mais je crois bien qu'on se connait, non?. Tomasi, c'est ça?" Consterné, Romain Duris tourna les talons, poussant un long soupir exaspéré. Outrée par cet affront inconcevable , j'ajoutai: "Hé mais tu te prends pour qui toi!?" Les dernières paroles que m'adressa le sosie de Vincent Perez ce soir-là furent: "Tu m'as trop foutu la honte! Putain, c'est Romain Duris, bouffonne!" Cette humiliation cuisante devait être réparée. C'est pourquoi, depuis, je me venge  sur des animateurs télé qui paradent dans les soirées parisiennes branchées. Régulièrement, je rafistole ainsi mon honneur atrophié. Ma stratégie consiste à les aborder avec flegme, en faisant mine de ne pas les remettre. Figurez-vous que c'est une excellente tactique d'approche, car les animateurs en question sont assez perturbés de constater qu'on ne les reconnait absolument pas et poursuivent alors la conversation dans l'espoir de trouver un moyen habile de me rafraîchir la mémoire. Paradoxalement, leur égo blessé leur interdit de tout simplement m'informer d'un: "Je m'appelle Untel et je suis l'animateur de telle émission sur telle grande chaîne". Au lieu de cela, ils s'empêtrent dans leur cas de conscience et perdent pied. Jubilatoire. Voici donc la méthode à suivre: 1. Harponner le "people" de façon impersonnelle: "Salut, t'aurais du feu?" (Il vous donne du feu). 2. Poursuivre dans la banalité: "Tu viens souvent ici? Il me semble que JE ne t'ai jamais croisé." ( Bien sûr qu'il vient souvent, c'est un habitué du carré V.I.P. Agacé, il se contente de hausser les épaules). 3. Amorcer l'attaque: "Moi aussi, mais j'en ai ras le bol de croiser des gens de la télé, ça me rappelle le boulot. Je préfère largement discuter avec des mecs comme toi, c'est tellement plus cool" (Il vacille, emmailloté dans une douloureuse contradiction interne. Il vous demande ce que vous faîtes exactement dans la vie).
4. Porter l'ultime estocade: "Journaliste-réal, mais la télé c'est un milieu de connards, si tu savais!" Gagné! Votre self estime est recréditée. Et oui, même Blanche Neige peut être une sacrée peste.

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