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Les apparatchicks ont toujours raison !

Publié le 26 mars 2010 par Jplegrand
La crise du mouvement ouvrier et populaire  est la crise de sa direction

    Il devient évident aux yeux de tous que l'action des représentants du "Front de gauche" qui a consisté à tenter d'éliminer  du paysage politique "Colère et Espoir" en Picardie et  son chef de file Maxime Gremetz  a été un échec. "Colère et Espoir" est la première force politique à gauche du PS et a les moyens de s'ancrer désormais dans la durée avec une dynamique militante renforcée dans les trois départements. Cependant  le résultat du sale boulot des dirigeants opportunistes et électoralistes du "Front de gauche", c'est qu'il n'y a aucun élu communiste au Conseil régional alors que la force communiste représente en Picardie près de 12%. Certains parmi eux qui ont participé à cette campagne odieuse contre "Colère et Espoir" veulent aujourd'hui se racheter une conduite en clamant de belles phrases révolutionnaires de refus d'accompagnement  du capitalisme et n'ont pas de mots assez durs contre le PS qu'ils ménageaient auparavant dans la perspective d'avoir une place au chaud. Les mêmes qui hier ont désigné Maxime Gremetz comme l'homme à abattre, et "Colère et Espoir" comme une entreprise de division, se présentent comme  résolument anti-capitalistes et reprochent au PS de ne les avoir pas pris sur leur liste ! Mais ce sont de bien piètres révolutionnaires, on les avait avertis pourtant, on les avaient alertés que les manœuvres politiciennes ca ne mènerait qu'au pire. Ils n'ont rien voulu écouté car sur le fond ce qui les préoccupent c'est leur place dans l'appareil du parti ou leur place d'élu. Habitués pour certains à des années de vie tranquille à l'abri du besoin, ils sont devenus des rouages du système : ils  ne contestent que lorsque leur privilège n'est pas mis en cause mais ils se défilent dès qu'il faut risquer sa place quitte à taper sur leurs anciens camarades. On a connu cela dans les pays de l'est, combien de communistes sincères et honnêtes qui furent cadres du parti furent broyés par de savants dirigeants parce qu'ils avaient décidé courageusement de ne pas suivre la ligne officielle  et les simulacres de démocratie ? "Oh tu peux dénoncer le capitalisme à pleins poumons brandir le drapeau rouge, si tu a commis consciemment une seule injustice contre ton peuple, ou contre tes propres camarades, tu es déjà dans le camp des autres, pire même car tu renies les valeurs de ta classe ! Alors ne fais pas de leçon à ceux qui ont trahi la gauche, tu les as rejoints toi-même par tes actes" voilà ce que l'on pourrait dire à ces dirigeants qui bientôt ne dirigeront plus grand chose car  à ce rythme ils auront liquidé ce qu'il reste du PC et verront s'écrouler leur pouvoir à la direction des villes comme cela s'est déjà passé dans de nombreuses communes de la couronne parisienne . La colère monte, contre le capitalisme mais aussi  contre ces apparatchiks qui depuis des années ont broyé le grand parti communiste  que nous avions au temps des cellules d'entreprises et des écoles de formation marxiste. Il ne sert à rien d'accuser le capitalisme de la baisse d'influence et de l'état de délabrement de notre organisation révolutionnaire,  l'affaiblissement de la recherche théorique, l'idéalisme à l'égard des dirigeants, le manque de recul critique sur leur action ont freiné la démocratie dans le parti et ont conduit à la succession de stratégies suicidaires toutes liées à l'idée que des alliances électorales à gauche changeraient la vie. Avec le "Front de gauche " on nous fait un remake, c'est tellement vrai que la recette ne prend pas et de moins en moins car les gens ne sont pas dupes. Le travail communiste consiste au contraire à analyser la réalité du capitalisme et d'arrêter de raconter des histoires aux gens. Ce n'est pas une alliance électorale qu'elle qu'elle soit qui changera quoi que ce soit si elle n'est pas le résultat de la lutte de classe, en prise avec des décisions populaires, émanant d'un mouvement social et politique de grande ampleur. La lutte transformatrice passe par des mouvements de masse qu'il faut préparer chaque jour. Ces mouvements populaires ne pourront exister que si on les alimente avec la théorie en prise avec le réel, avec des objectifs politiques  précis, discutés , réfléchis, avec les gens. Des objectifs clairement affichés de conquête du pouvoir pour en finir avec la dictature du capital, pour que ce soit la grande masse exploitée des citoyens qui décide des orientations  du pays et non plus le grand patronat . En travaillant à ce que les citoyens des quartiers et les salariés des entreprises expriment leurs besoins au grand jour et exigent les moyens de les satisfaire. Il faut parler clair aux gens : nous refusons que notre pays soit à vendre, et nous-mêmes nous ne sommes pas à vendre, c'est  la dictature de l'argent que nous devons abattre  et donc combattre  sans pitié  l'idéologie perverse des primes de licenciements, ou encore du "travailler plus pour gagner plus !" Mais les apparatchiks attendent que d'autres pensent pour eux ou prêteront leur concours à la préparation du congrès en se gardant bien  d'être trop audacieux car cela pourrait leur coûter leur place. Seuls les hommes libres n'ont pas peur d'exprimer leur pensée au risque même de se tromper. Les apparatchiks, eux, ne se trompent jamais ! Jean-Paul Legrand


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