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Faut-il désobéir pour innover ?

Publié le 26 mars 2010 par Entrepriseglobale

Il faut parfois d’accrocher pour innover. Certaines grandes innovations ne se produisent que grâce à l’abnégation de quelques individus, contraints d’affronter les doutes de la hiérarchie ou les rires des collègues. Faut-il désobéir pour innover ?

Exemple bien connu : le post-it, du groupe américain 3M.

Spencer Silver et Art Ferry ont ferraillé pendant plusieurs années pour convaincre les couches successives de l’organisation des vertus et du potentiel de leur invention. Sans cette détermination, aujourd’hui, le Post-It ne remplirait sans doute pas les bureaux de millions de personnes à travers le monde.

Seul, mais déterminé…

Des exemples similaires parsèment l’histoire d’un certain nombre de grandes entreprises et d’innovation célèbres.

Le constructeur informatique Hewlett-Packard, par exemple, relève Michael Schrage, chercheur au MIT Sloan School. Ainsi, Chuck House, un employé de HP, qui a continué à développer le prototype d’un écran extra large malgré l’injonction contraire d’un des fondateurs de l’entreprise. Le produit devint finalement un grand  succès.

Certaines organisations, comme Google ou 3M, autorisent leurs employés à allouer 10 à 20 % de leur temps de travail pour développer et tester des idées personnelles.Elles promeuvent l’intrapreneurship.

Ces entreprises restent toutefois de très claires exceptions, observe Michael Schrage. Trop souvent, il faut batailler pour être entendu.

Désobéir et/ou avancer caché, seule possibilité pour innover ?

Est-ce la seule façon de forcer les entreprises à chausser d’autres lunettes ? Doit-on d’office, en tant qu’individu, prendre des risques pour faire en sorte que son employeur innove ?

Le gourou bien connu du marketing Seth Godin propose une autre option :

« Entre le manager et le travailleur, vous pouvez devenir un « pivot » (linchpin), un facilitateur, quelqu’un qui peut amener l’innovation d’une façon fluide et bien comprise de tous », explique Seth Godin dans son dernier livre éponyme.

Seth Godin talks about his new book: Linchpin from Catalyst on Vimeo.

Un pivot, pas un rouage

Cette excellente critique donne plus de détails :

Godin fait le procès de la société actuelle qui, héritant de la révolution industrielle, valorise le conformisme, l’obéissance à l’extrême et l’oubli de soi. Autrement dit, la promesse d’un bon salaire et d’une sécurité de l’emploi en l’échange de notre consentement à devenir des rouages bien huilés dans la machine du travail. Le propos de Linchpin est d’encourager le lecteur à devenir le pivot, et non le rouage, car à l’inverse du pivot qui est indispensable au bon fonctionnement de la machine toute entière, le rouage est facilement remplaçable s’il est défaillant.

Un “linchpin” (une personne indispensable), nous dit Godin, est une personne capable de créer, de trouver des solutions nouvelles, d’établir des connexions fructueuses entre les individus. Plus que tout, c’est une personne qui fait son travail comme un artiste travaillerait à son oeuvre : elle y met de sa personne toute entière et sait qu’elle n’a pas le droit d’avoir peur de se mouiller…

Entreprises, soyez des plates-formes

Lors du premier vol de Ryanair, le personnel de bord, les passagers, n’étaient pas, ne faisaient pas une mine grise et routinière. Lors du dernier vol de la compagnie belge Sabena, tombée en faillite en 2001, le personnel était très affecté, mais il était tout sauf en mode « pilote automatique ». L’entreprise voulait donc dire quelque chose pour ses parties prenantes.

Le défi, selon Seth Godin, est de conserver cette tension positive entre l’excitation des début et la fin, un jour ou l’autre, de l’organisation.

Pour cela, les entreprises doivent se voir et s’organiser comme des plates-formes sur lesquelles il est possible de tout créer, conclut le gourou !


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