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The King of Darkness

Publié le 27 mars 2010 par Www.streetblogger.fr

The King of DarknessTech N9ne est indéniablement un des MCs les plus sous-estimé de notre génération. Inconnu du grand public, ce rappeur excentrique originaire du Kansas possédant l'un des flows les plus rapides de l'univers a pourtant une discographie incroyablement fournie, au point de dépasser la barre du million de disques vendus en indépendant avec Killer (lire la chronique).

Il évolue constamment d'album en album, jusqu'à son treizième (!) sorti sur sa structure Strange Music Records, ce dernier se nomme K.O.D (qui signifie 'king of darkness') et s'est déjà vendu à plus de 30 000 exemplaires à sa sortie aux US. Pour une fois, je préconise de faire confiance aux chiffres, car dans le cas de Tech N9ne, ils témoignent réellement de l'ampleur de cet monstre inarrêtable.

En développant son propre monde rapologique, Tech N9ne a instauré ses coutumes et préceptes qu'il met en pratique une fois de plus pour cet album : une partition en parties (ici Anger, Madness et The Hole) et une empreinte sonore à part en conservant son pool de producteurs (Matic Lee, Seven, YoungFyre,...). Tech N9ne c'est un style à part et unique en son genre, prenant à contre-pied l'ordre établi et ennuyeux du rap game.

Prenez rien que la première track, le banger « Show Me A God », est destinée à sa génitrice. Un gros coup de pied au cul. L'enchaînement qui suit est mené tambour battant à coup de tambours qui bourrinnent les tympans et des tempos sans temps morts (« Demons », « Strange Music Box », « Check Yo Temperature », « B-Boy » avec Bumpy Knuckles aka Freddie Foxx et « Hunterish » avec son protégé Krizz Kaliko). L'auditeur est comme happé par l'atmosphère baroque, sombre et un brin glauque que Tim Burton saurait apprécier s'il était fan de Hip Hop. Un aspect horrorcore appuyé par la présence d'acteurs de ce courant obscurantiste dans le rap comme Brotha Lynch Hung et les Three 6 Mafia.

La seconde moitié de K.O.D. tempère les humeurs avec de la trunk muzik (« In the Trunk », « It Was An Accident »), du blues de routard (« Shadows on the Road ») et du rock bien électrique (« Low »), du vrai rock, pas la bouse de Lil Wayne hein. C'est impressionnant la versatilité de ce type hors-norme, quitte à pondre un hit sudiste en bonne et due forme avec « Leave Me Alone». Dans la durée, son flow paraît moins rapide qu'autrefois mais c'est pour en mieux discerner toutes les subtilité de sa technique diabolique et la puissance de sa voix dans les refrains. Que tout le monde se rassure, Tech N9ne consolide sa réputation de débiteur super-sonique lorsqu'il over-booste son phrasé instantanément.

Et bordel, c'est quoi cette mélodie de piano qui revient sur chaque interlude et finalement sur « K.O.D. » ? Du Chopin ou un quelconque compositeur de classique ? Non, c'est « Gogol » du français Gonzales ! Oui, comme vous, je suis sur le derche. Original jusqu'au bout, « Martini » est un générique de fin chanté... les producteurs, producteurs éxécutifs, ingénieurs, A&R, collaborateurs... tous cités, euh chantés. Ça nous laisse circonspect.

Il n'y a pas d'autres mots plus forts que 'énorme' qui me viennent à l'esprit pour qualifier K.O.D. A jauger l'énergie mise en action dans cet opus, il est difficile à croire que ce sprinteur marathonien approche la quarantaine. Et sa longévité est très, mais alors très loin d'être entamée.

J'en profite pour dire merci à tous ceux qui m'ont rappelé de chroniquer ce nouveau Tech N9ne.


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