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Témoignage sur l'infidélité maculine

Publié le 28 mars 2010 par Deestar
Un jour, pendant qu'elle fait des courses au marché des vivres d'Akonolinga, petite ville au sud-est de la région du centre du Cameroun, une femme mariée se fait accoster par une revendeuse communément appelée ici “bayam-sellam”: Eh! Toi madame, pas la peine de te la jouer, ce que tu vois la nuit, moi aussi de temps en temps j'en vois. Témoignage sur l'infidélité maculine Elle a décidé de partager son témoignage ici, où la pluralité de la femme africaine se célèbre. Dans le souci de respecter son identité nous l'appellerons Mme A. Berline.

Ces récentes années ont vu le nombre de couples légalement mariés baisser, ceci à cause d'une foule de raisons: le chômage, le poids culturel, une dot élevée, le coût des conditions à remplir et de la célébration de cette cérémonie que tous nous voulons grandiose et unique, la recherche d'une situation stable du côté tant de l'homme que de la femme, et surtout, un manque de volonté d'une certaine catégorie humaine, qui tire son épingle du jeu. À part cette baisse, le nombre de demandeurs de divorces depuis les années 2000, a littéralement augmenté même si l'absence des statistiques à ce niveau est à déplorer.

De nombreux moyens communication sont devenus les partenaires incontournables de ces hommes qui trouvent que multiplier des partenaires est un mode de vie. Internet et téléphone mobile sont des moyens constamment utilisés pour tromper son conjoint et jouer double jeu.

Mme A. Berline s'est mariée à Mr A. il y a une quinzaine d'années. Il a été l'homme idéal le temps d'une saison sèche. Il a commencé à avoir des sorties, des réunions, des séances de travail, des tournées, des missions qui duraient les unes plus longtemps que les précédentes.

Elle aurait voulu riposter, se plaindre, mais l'éducation reçue et les conseils d'avant-mariage revenaient sans cesse la hanter. L'unique fois où elle a osé questionner son époux sur ses retards répétés, il a claqué la porte et est revenu une semaine plus tard avec des vêtements différents et une mine très réjouie.

Enseignante dans une institution primaire, ses retombées financières ne sont points suffisantes pour maintenir le niveau de vie que son administrateur d'époux a imposé à la maison et surtout aux enfants. Comble de malheur il est toujours prompt à ouvrir son coffre fort lorsqu'un problème ou une sollicitation financière vient du coté de la famille de Berline. Parfois il se comporte comme le meilleur des mari et dans ces moments là Berline se dit que la tempête est passée, qu'il a peut-être changé, qu'il faudrait peut-être repenser leur relation, mais à chaque fois une bévue sentimentale de son époux lui éclate au visage.

Elle ne souhaite pas rompre de peur de causer du tord à ses enfants, certains étant en pleine adolescence; endommager leurs études, les éloigner de la présence déjà épisodique de leur père et surtout ne veut pas s'attirer les foudres et les railleries des membres de sa famille. Plus loin les moqueries des ses connaissances.

Elle s'est déjà faite une raison du comportement de son époux, a appris à vivre avec, pourtant son époux a frappé fort. Il a successivement connu des voisines, les collègues de Berline et même ses cousines. Une vraie galère, en mai 2009 elle a fait une dépression, s'est retirée quelques temps chez son frère cadet à Bafoussam dans la région de l'ouest Cameroun question de mieux tabler. Là bas, elle s'est ouverte à son frère, une réunion a été convoquée. Mr A. a admit qu'il savait que ses faits sont immondes que cela choque sûrement sa femme, qu'il a essayé à plusieurs reprises de se contenir mais n'arrive pas.

Ses beaux-frères l'ont conseillé de le faire le plus loin possible, avec des personnes aussi éloignées qu'inconnues de leur sœur, surtout le faire de façon distraite pour le bien-être de toute sa famille et le respect de sa personnalité.

Le couple après ces assises s'est donné les moyens de repartir sur de nouvelles bases. Mme A. Berline et son mignon d'époux se sont offerts une semaine en amoureux dans une petite ville, loin de leur quotidien, la dame a apporté multiples soins à son apparence, elle a cessé d'être cette pleurnicharde et plaignante pour laisser place à une femme dispose et enjouée.

Pourtant deux mois après cette fameuse semaine, alors qu'elle s'apprêtait à acheter des tubercules d'ignames, une revendeuse passe, la piétine sciemment, sans mot dire elle continue sa tâche, lorsque sous un soleil d'aplomb, devant une centaine de paires d'yeux, la même dame vient et la bouscule, elle demande ce qu'il en retourne lorsque celle-ci lui lance: pas besoin de faire ta grande dame, ce que tu vois la nuit, moi aussi je m'en sers.

Comment réagir fasse à toutes ses provocations? La parole étant d'argent et le silence d'or, elle reprend son panier et s'éloigne.

Divorcerait-elle? Supporterait-elle? Tolèrerait-elle? L'avenir nous le dira.

Dans un tel cafouillage sexuel quelle est la place accordée au dialogue, à la protection et à l'entretien de la santé reproductive lorsque nous savons tout ce qui existe comme maladies infectieuses. Mme A. Berline avoue avoir déjà tenté d'engager la conversation sur ce sujet avec son époux mais, tout ce qu'il fait dans ses moments c'est de l'écouter. Elle ne sait donc pas s'il considère, applique ou prend en compte ses conseils. Quant à la question de savoir si les rapports sexuels de son époux sont protégés, elle reste évasive. Elle avoue aussi qu'on lui a déjà présenté 3 enfants comme étant les enfants de sont époux fait hors mariage.

De tout ce qui suit on est tenté de se demander si Mr A. ne se rend pas compte que la dignité personnelle provient en majorité du respect qu'on accorde à son entourage. À défaut qui ait comme ledit le proverbe «manger l'oreille du chien» pour signifier son manque de honte.


Propos recueillis par Stephy


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