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Paroles d'officier, par J Dufourcq et JC Barreau

Publié le 25 mars 2010 par Egea

Voici un livre intéressant, à plus d'un titre. Et tout d'abord, plus par la façon dont il a été écrit que par son sujet, même si son sujet, n'est pas négligeable, loin de là.

Paroles d'officier, par J Dufourcq et JC Barreau

1/ Au départ, il y a une idée d'éditeur, Claude Durand, alors directeur des éditions Fayard. IL réunit donc trois auteurs : J Claude Barreau, Jean Dufourcq et Frédéric Teulon. Le premier est un grand esprit, visionnaire et qui représente l'intellectuel, s'interrogeant sur l'armée (on se souviendra de l'excellentissime "Toute la géographie du monde" {fiche de lecture ici} qu'on ne se lasse pas de consulter pour sa clairvoyance ; de même pour "Toute l'histoire du monde") ; le deuxième est le spécialiste de la chose, accessoirement directeur de recherche à l'IRSEM. Le dernier est un agrégé, qui représente le "grand public" et pose les questions "de base" aux quelles les deux autres n'auraient pas forcément pensées, mais qui intéressent M'ame Michu.

2/ Les trois se réunissent deux ou trois fois pour définir les thèmes d'intérêt : ça négocie, se chamaille, s'accorde.

3/ Puis J. Dufourcq rédige un questionnaire, et l'envoie à une sélection d'officiers (60% de terriens, 60% de moins de 40 ans). Ceux-ci répondent, Jean trie, répartit suivant les thèmes, premier jet. Réunion avec les deux autres, ont affine : non pas en modifiant le citations des questionnaires, mais dans le traitement des thèmes, les sélections opérées.

4/ Voici donc un travail doublement collaboratif, qui le rend donc profondément original : à une classique enquête s'ajoute une écriture à trois mains où les prismes se conjuguent. Ainsi a-t-on non seulement les "paroles d'officiers", mais aussi la compréhension qu'on en a en dehors de l'armée (les questions sur le suicide, par exemple; ou encore "la France est-elle en danger?) : ce n'est donc pas seulement une affaire d'initiés, comme trop souvent dans ces publications militarophiles et donc claniques ; ce n'est pas non plus un reportage où une plume décrit une vaste enquête, comme un reporter envoyé dans une réserve africaine.

5/ Il s'agit ainsi d'une double médiation intelligente et de haute tenue. Et pour le lecteur, elle doit susciter un intérêt double : non seulement pour comprendre ces "officiers", mais aussi pour comprendre la distance entre les questions du public, et les préoccupations des officiers : c'est au fond cette distance qui est la plus passionnante.

Un livre hautement recommandable, donc...

réf :

  • coordonnées du bouquin chez Fayard
  • une autre fiche de lecture

O. Kempf


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