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Rendez-moi ma Télé. Episode 15…

Publié le 28 mars 2010 par Notil

Rendez-moi ma Télé. Episode 15…

 Un nouvel épisode à l’attention de Patrick Sébastien après la publication de son livre « Putain d’Audience ». Lui qui participe à ce qui fait notre télévision.

Copacabana…

J’ai dit plus haut que toutes les séries étaient américaines. J’ai menti et j’en ai honte. Il y aussi celles qui nous viennent d’Amérique centrale ou du Sud. Il y a une différence énorme entre les deux parties du Continent américain et il n’y a pas besoin d’y séjourner cent-sept ans pour la voir tant elle saute aux yeux. Il suffit d’aller faire un petit tour du côté du Chili ou du Pérou pour comprendre qu’on est loin de Los-Angeles ou de Washington.

Donc il y a les séries qui nous arrivent de la Sud-Amérique : les Télés-Novellas. Magnifique, Extraordinaire, Sublimissime. Le scénario est immuable et imparable : De l’argent, du pouvoir, de l’amour, un zeste de sexe ; le tout joué par des personnages haut en couleurs. A cela tu ajoutes un doublage de série B et tu as ce qui se fait de mieux en télé. Je devrais dire ce qui se vend de mieux. Parce que ces séries là sont les plus vendues au Monde.

Il y a  pourtant un gros avantage à les acheter nous aussi : Nombreux sont les comédiens bien contents de pourvoir participer au doublage et à l’adaptation française des feuilletons : Au moins, ils travaillent. Les intermittents du spectacle, ce n’est pas un mythe.

J’ai regardé, comme le font ces dames, quelques épisodes de ces séries. Je me suis laissé dire que c’était un public en très large majorité féminin qui ne raterait sous aucun prétexte l’épisode à venir. Je les comprends. Ce public féminin est transporté dans un autre monde. Un Monde « Arlequiné, un de ces Mondes où le rose est permanent. De l’eau de rose, voilà ce que sont ces télé-novelles et voilà ce pour quoi elles sont créées. Pour faire rêver Madame pendant qu’elle fait son repassage ou qu’elle tricote. Qu’elle fait mijoter le dîner de Monsieur qui va rentrer, harassé, fatigué de n’avoir pas osé dire merde à son chef d’équipe.

Mais, et je dirai surtout, elles ne sont pas chères ? C’est à cet instant que cela me gêne aux entournures. Ailleurs aussi. Elles sont beaucoup moins chères que les séries proposées par de jeunes scénaristes français qui ont fait des études, croyant que cela leur permettrait d’exercer le métier qu’ils ont choisis.

 Aparté.

En passant…

Le CSA. Kescékçà ? Un comité, une commission, un conseil ? Composé de hauts stratèges du petit écran, on en entend régulièrement parler sans le connaître. Ses membres sont mis à toutes les sauces même celles dans lesquelles ils ne trempent pas. Ils ont remplacé ta logique, ton désir, et interviennent de temps en temps. A voir ce que l’on nous diffuse, on est en droit de se demander s’ils sont vraiment utiles.

Contrairement à ce que l’on croit, ce ne sont pas eux qui permettent aujourd’hui à des mômes de douze ans de voir du sexe à la télé et du sang tout partout. Les interdictions ou les conseils qui ont remplacé le carré blanc d’une certaine époque. En fait c’était un petit rectangle en bas à droite de ton écran mais c’était plus joli de l’appeler le carré blanc. Ce carré blanc avait une vraie fonction. Il y avait les émissions que tout le monde pouvait voir et celles qui étaient interdites aux mineurs. Aujourd’hui il en va tout autrement.

Il y a les émissions que tu peux voir à dix ans, à douze, à seize ou quand tu es majeur. Et ce ne sont pas des interdictions, non ! Ce sont des conseils. Interdire ne se fait plus. Ce n’est pas politiquement correct. Tu n’ignores pas le slogan des soixante-huitards « il est interdit d’interdire ». Voilà, c’est comme çà : On ne peut plus interdire. Autre temps, autres mœurs. De simples conseils, puisque c’est à toi de dire à tes enfants s’ils peuvent ou non regarder la télé. Et c’est vrai que tu es tellement libre de ton temps, que pour toi, tout va bien et que tu n’as jamais de problème qu’il t’est facile de t’en préoccuper. Tu es le seul RESPONSABLE  si tes enfants ne regardent pas ce qu’il faut.

 Lorsqu’un film est tout neuf, il est visionné par une commission qui discute de sa violence, de sa candeur, de son impact sur les intelligences des uns et des autres. On généralise et on décide. Cette commission est la Commission de classification des œuvres cinématographiques. C’est elle qui décide du public qui précise le public qui devrait voir tel ou tel film. En gros. Je sais, en très gros même mais je rappelle à l’honorable lecteur que tu es que je suis comme toi : Un simple téléspectateur. Je ne suis pas dans le secret des dieux.

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, quant à lui, se contente de faire des recommandations, de veiller à l’application des lois et désigner les présidents de chaînes publiques. Pour le moment. Des radios aussi. Ils sont dits indépendants. Pour l’instant. Je souris benoîtement.

Ce Conseil est composé de personnalités qui ne sont en réalité ni étrangères à la Politique, ni à la Télévision. Le Grand Patron, le Directeur ou la Directrice –Mais peut-être devrais-je dire le Président ou la Présidente, çà sonne mieux- est désigné par la Politique en place. J’ai rarement vu quelqu’un en désigner un qui ne soit pas de son bord. Ou de ses amis. Parce que là aussi, les amitiés sont primordiales. On a parlé de suppression de ce Conseil. Eventuellement de rapprochement avec un autre Conseil concerné par la Télévision. Nous verrons bien ce qu’il adviendra des copains et des copines.

J’aurais bien une proposition à faire pour remplacer ce Conseil. Au niveau national, on demande des volontaires du milieu associatif, de l’enseignement, de la famille, on les forme si nécessaire, on leur offre une nouvelle carrière et ensemble, les candidats choisis par ceux qui regardent la télévision, émettent un avis. Cet avis, entériné par les chaînes qui diffusent leur programme correspondrait à celui –l’avis- des gens d’en bas. Les gens d’en bas ne sont pas plus stupides que ceux d’en haut. Et leurs intérêts ne sont pas les mêmes. Ils ont parfois une logique et un sens de la réflexion plus aigus que d’autres qui se la jouent parce qu’investis de certains pouvoirs.

Ma proposition, je n’y crois pas. Pour une raison bien simple : On ne m’a pas demandé mon opinion. Et parce que permettre à ceux que l’on appelle « d’en bas » de s’exprimer autrement qu’en glissant une enveloppe dans une urne une fois tous les cinq ans, çà ne se fait pas en Démocratie. Ou alors, ils n’ont qu’à descendre dans la rue.

Remarque, il y aura toujours un Jean-Marc Morandini (Sur ce coup-là, j’espère bien qu’il me fera un petit signe) pour que tu puisses t’exprimer sur ce que tu as vu et donner ton opinion. Après diffusion bien entendu. Et pour combien de temps pourrons-nous encore le faire ?

Le CSA, je l’ai dit, désigne le Présidents de chaînes publiques. Ces chaînes qui devraient davantage s’intéresser au public et non passer leur temps à tenter de rattraper en terme d’audience les chaînes privées.

Le Service Public…

On en reparle la semaine prochaine, là, il faut vraiment que j’y aille; à plus…


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