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Kick ass, l’indépendant à la sauce Hollywood

Par Rom_j

Après avoir beaucoup fait parler de lui dans la blogosphère geeko-ciné, le mois prochain sort le film censé donner une nouvelle facette aux films de super héros, le bien-nommé Kick Ass. C’est l’occasion de revenir sur les origines du projet d’adaptation de ce Comics, et de constater comment sa conception financière à double facette reflète ce qu’il a donné à l’écran.

Kick ass, l’indépendant à la sauce Hollywood

La projection organisée par le Club 300 – que je remercie au passage – a provoqué, chez moi en tout cas, une certaine déception face à un film qui ne va pas au bout de son engagement. Kick Ass promettait du différent, du politiquement incorrect, du jouissif. Mis à part quelques scènes esthétiquement réussies, une ou deux références bien pensées et un Nicolas Cage à moustache, on ne nous a finalement servi qu’une énième version de teen movie, certes survitaminé, mais reprenant les mêmes poncifs et la même morale bien pensante que tout bouzin sorti des studios hollywoodiens.

Ce qui est intéressant, c’est que la conception du film suit cette même ambivalence entre provocation/indépendance d’un côté, et formatage/logique de marché de l’autre. A l’origine, le projet Kick Ass était porté par les seules épaules de Matthiew Vaughn, réalisateur de deux films (Layer Cake, Stardust), mais qui a surtout démarré comme producteur (Snatch et Arnaques, Crimes et Botanique entre autres). Après avoir écrit le scénario de Kick Ass avec Marc Miller, l’auteur du comic original, Matthiew Vaughn s’est mis en tête de financer son film en indépendant. Probablement après que quelques studios lui aient fermé leurs portes, choqués de produire un film où une gamine de 11 ans massacre une demi-douzaine de gangsters au katana.

En y mettant de sa poche à travers sa société Marv Films, et en s’associant à des producteurs indépendants comme Plan B Entertainment – fondée par Brad Pitt et Jennifer Anniston, et qui a notamment participé à l’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford et Les Infiltrés… – , Matthiew Vaughn a pu rassembler une bonne partie des 30 millions de dollars nécessaires à la production de Kick Ass. Un projet indépendant donc, qui n’avait toujours pas de distributeur mais qui promettait une liberté de ton et de réalisation et donnait ainsi tout son attrait au film.

Puis, au Comic-Con de juillet 2009, Vaughn a fait circuler quelques images de son bébé, qui a très rapidement trouvé preneur le mois suivant : Lionsgate a aligné 15 millions de dollars pour distribuer le film en Amérique du Nord et le vendre dans le monde entier.

Kick ass, l’indépendant à la sauce Hollywood

Alors une question me taraude : Lionsgate est-elle pour quelque chose dans le regrettable polissage du film – méchants punis tout comme les gentils un peu trop méchants, petite fille indemne malgré tous les dangers, héros qui trouve enfin l’amour qu’il mérite… ? Le film a-t-il été redécoupé après son rachat par un studio dans la grande tradition du Final Cut réservé au producteur, afin de se détacher de la niche geek pour toucher un plus vaste public ? Aucune certitude, mise à part celle d’être passé à côté d’un bijou de cinéma.


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