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L’impact du web dans les élections régionales alsaciennes 2010

Publié le 29 mars 2010 par Red-Act | Concepteur | Rédacteur | Alsace @red_act

Les élections régionales viennent de s’achever en Alsace sur la victoire de Philippe Richert.  Une victoire est clairement une équation à plusieurs paramètres qui mélangent réalité, terrain et moyens de communication. Cette élection régionale aura cepenant marqué l’irruption du net dans une campagne politique régionale. Difficile d’en mesurer l’impact, mais nous osons quelques pistes.

Les résultats

2ème  tour : 21 Mars 2010

Liste

Résultats

Inscrits

1249154

Abstention

610653

48,89 %

Votants

638501

51,11 %

Exprimés

616590

49,36 %

FN (Binder)

89843 voix

14,57 %

Majorité Alsacienne (Richert)

284622 voix

46,16 %

PS - Europe Ecologie (Bigot)

242125 voix

39,27 %

1er tour : 14 Mars 2010

Liste

Résultats

Inscrits

1249407

Abstention

707411

56,62 %

Votants

541996

43,38 %

Exprimés

520146

41,63 %

Alsace à gauche (Causer)

9574 voix

1,84 %

Alsace d'abord (Cordonnier)

25928 voix

4,98 %

Alsace Démocrate (Wehrling)

23086 voix

4,44 %

Centre droit (Striby)

8298 voix

1,60 %

Ecologie décroissante (Santiago)

8381 voix

1,61 %

Europe Ecologie (Fernique)

81154 voix

15,60 %

Front National (Binder)

70207 voix

13,50 %

Lutte Ouvrière (Wostyn)

4498 voix

0,86 %

Majorité Alsacienne (Richert)

181782 voix

34,95 %

NPA (Zimmermann)

8554 voix

1,64 %

Parti Socialiste (Bigot)

98684 voix

18,97 %

Source  DNA

La web campagne

Dans un précédent article, nous évoquions les listes en présence, l’intégration des médias sociaux dans leur campagne. On retiendra deux usages importants du web durant cette campagne.

D’abord en interne, le web a permis une circulation plus fluide des informations et un « coaching » par la motivation de chacune des équipes. Il a facilité l’organisation des réunions, la mobilisation des militants, mais aussi une pratique de la  « méthode Coué » sans doute plus dynamique du côté de la liste de Philippe Richert où il se dit que toutes les circonscriptions essayaient d’en faire plus que la voisine durant la campagne, notamment pour réagir aux actions annoncées par les uns et par les autres. Un même phénomène aurait été constaté au travers des stratégies du mouvement régionaliste Alsace d'abord qui recourrait à ses amis « facebook » et à l’intérieur des Verts qui disposent, eux, d’un newsgroup fermé. On est là sur une intégration naturelle des nouvelles technologies d’information et de communication.

Du côté de l’externe. Philippe Richert a démarré sa campagne sur internet assez tôt. Suffisamment pour pouvoir parfaire ses outils et roder leur exploitation optimale – ce qui ne fut pas les cas des autres listes – celle-ci s’est manifestée par un site web, plusieurs comptes facebook et un compte twitter.

On a eu l’impression que les très beaux outils techniques développés nationalement pour Europe Écologie et le Modem n’ont pas eu le temps de prendre leur rythme avant le premier tour (contrairement à la campagne présidentielle). Cependant, ces formations utilisaient aussi des newsgroups internes pour parfaire leur mobilisation.

Le démarrage tardif de la cyber-campagne de Jacques Bigot n’est pas, à lui seul là donnée qui fait la différence mais il est à prendre en compte (ce malgré l’activisme des militants sur Facebook). La communication internet du candidat PS s’est avéré moins dynamisée donc moins dynamique et moins impactante.

Le mouvement régionaliste Alsace d’abord (4.98 %) a su lui construire une dynamique web en un site implanté renforcé par des médias sociaux.

On le sait, si internet ne fait pas une élection, il construit une ambiance, fait circuler des informations. La leçon clé de ce scrutin, mais les professionnels le savaient, est qu’un site doit être ouvert bien avant le scrutin et être animé par une stratégie visant à fidéliser ses lecteurs et en attirer d’autres.

Des outils de fidélisation

On reconnaitra très rapidement que la « cybersquad » de Philippe Richert a entamé la campagne de manière un peu tatillonne avant que de parfaire l’ensemble au travers d’une utilisation de newsletters ( plus exactement de diffusion sous forme de newsletters d’articles parus sur le site de campagne), de comptes facebook et twitter, le tout tourné vers l’extérieur. Une logique de RP semble avoir été aussi initiée dès le début de la campagne vers une vingtaine de blogs informatifs locaux, en plus, bien sûr de la presse

Outre une newsletter massive, la liste de Jacques Bigot a relativement peu communiqué vers l’extérieur. Le FN lui, a surfé sur ces blogs traditionnels, comme le Modem, Europe Ecologie. Alsace d’abord a diffusé 4 ou 5 newsletters massives.

Si les listes ont entamé une démarche de fidélisation. On notera là encore que les moyens furent relativement limités.

Réseaux sociaux

La part belle de la campagne fut – sans trop d’interventions – celles des réseaux sociaux, à charge à chaque sympathisant de twitter et relayer sur facebook, jusqu’aux petites phrases des meetings.

Globalement, les médias sociaux ont donc fait leur entrée dans la vie politique française et alsacienne au travers des régionales.

Une marge de progrès et d’innovation énorme …

Quelle est la part d’influence du web dans le résultat final ? Difficile de quantifier, mais on notera que la présence sur la toile:

1)   a permis d’informer durablement les électeurs

2)   obligé les partis à une véritable communication journalistique « hors-média » ( en ayant leur propre média)

3)   a influencé le microcosme

4)   a accéléré la réactivité des listes

5)   a sans doute influencé le regard de la presse (nationale et régionale) qui s’informe sur internet

Internet a permis aussi la mise en place de dynamiques ( y compris grâce à la retransmission de meeting et débats par des médias – DNA – StrasTv – Alsace20) qui ont contribué à conforter l’élan de la campagne de terrain.

Il convient aussi de relativiser l’exploitation des possibles par les listes en présence. Des chats, des projets collaboratifs, des débats en ligne, des sondages, auraient pu renforcer l’usage du web. Pour des raisons de stratégies, de couts et d’autres, tout cela n’a pas été fait. Il reste donc une marge de progression importante vers l’e-démocratie et l’e-campagne.

Néanmoins, des leçons seront tirées par les uns et les autres. De celles-ci naitront les campagnes à venir. Aux candidats de choisir mettre en œuvre des stratégies à moyen et long terme pour valoriser leur travail, gagner en notoriété et convaincre les électeurs.

La règle est claire : faire venir (sur le site) – faire savoir (notoriété) et faire faire (militer – diffuser – voter). Elle sera la même demain.

Stéphane Bourhis – Consultant @ www.red-act.com

PS : On mentionnera aussi l’intégration forte des nouvelles technologies dans le traitement de la campagne du point de vue des médias. Sites spécialisés pour la presse, retransmission streaming, semi-directs ont permis aux radios, aux TV locales, aux blogs de jouer un rôle informatif encore plus important durant ces régionales 2010


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