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Taxe carbone : Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno courbent l'échine mais ne renoncent pas

Publié le 30 mars 2010 par Bioaddict @bioaddict

Taxe carbone : Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno courbent l'échine mais ne renoncent pas


Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno affirment rester confiants dans la volonté de Nicolas Sarkozy et de François Fillon de mettre en oeuvre la taxe carbone au niveau européen. La directive européenne d'application devrait donc être présentée, comme prévu, à la fin de cette année. Mais si la France a refusé que la taxe s'arrête aux frontières de la France pourquoi s'arrêterait-elle aux frontières de l'Europe?

Jean-Louis Borloo vient de rappeler que la fiscalité écologique est toujours pour lui une idée absolument indispensable pour accélérer la mutation écologique et économique de notre pays.

Il a fait suffisamment pour l'écologie, l'environnement et le développement durable pour qu'on le croie.

Il pense cependant que la contribution carbone a été l'otage de débats qui ont largement dépassé  le champ de l'écologie et qui ont conduit à une profonde incompréhension.

" Cette incompréhension, précise-t-il, ne doit pas cependant altérer les avancées majeures obtenues dans le cadre du Grenelle Environnement et de la révolution écologique qui est en marche, notamment les 70 mesures de fiscalité écologique déjà adoptées ".

Désaccord européen

En réalité, la taxe carbone fait déjà partie des outils retenus dans le plan de lutte contre le réchauffement climatique adopté depuis 2008 par l'Union Européenne et qui vise à réduire d'ici 2020, 30% des émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau relevé en 1990. Si elle n'a pas encore vu le jour c'est parce que tous les pays Européens sont loin d'être d'accord. Parce que la taxe pénaliserait fortement notre industrie en augmentant les coûts de production. Parce qu'elle pénaliserait les pays européens émergents dont les outils de production sont anciens et très polluants, le charbon étant la principale source d'énergie utilisée. Parce qu'elle favoriserait les pays du monde peu ou pas regardants du tout sur la pollution. Parce qu'elle entrainerait aussi un risque de délocalisation de l'industrie européenne qui irait alors polluer sans vergogne là ou elle ne serait pas taxée...

D'ailleurs le Président de L'UE, Mr Barroso, ne s'est pas du tout empressé de la défendre lors du Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement qui s'est tenu le 26 mars. " On en discutera plus tard " a-t-il précisé.

Bien sûr toutes ces considérations sont recevables. Mais à force de ne tenir compte que des intérêts des uns et des autres on oublie la nécessité vitale pour notre planète de réduire, à très court terme, l'émission humaine de CO2 responsables du réchauffement climatique. Et le temps passe...

La taxe sera mondiale ou ne sera pas ?

A défaut de défendre la taxe carbone en France, Jean louis Borloo et Chantal Jouanno vont donc porter leur volonté d'aboutir à un accord au niveau européen.
Mais après avoir dit que cette taxe ne pouvait pas s'arrêter aux frontières de la France, comment pourrons-nous empêcher les responsables européens de dire que la taxe ne peut pas s'arrêter non plus aux frontières de l'Union Européenne ?
C'est donc implicitement vers un accord mondial qu'il va falloir s'acheminer. Et là, c'est une autre histoire.

H de M


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