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Tabac et pensée unique

Publié le 31 mars 2010 par Chris2bel

smoking-is-bad par Saudi...

photo: Saudi

Peu de jours après avoir mis en ligne notre précédent article (échec de la lutte anti-tabac), nous avons découvert une étude australienne récente et passionnante. Passionnante car elle explique les causes et conséquences de ce que nous appelons la « pensée unique » en matière d’aide à l’arrêt du tabac ! Cette étude s’intitule « the global research neglect of unassisted smoking cessation : causes and consequences », ce que nous pourrions traduire par « le manque d’intérêt de la recherche mondiale sur l’arrêt du tabac sans aide : causes et conséquences »

Cette étude est malheureusement en anglais. Si le tabac vous intéresse (un peu, si vous êtes sur ce site) et que vous lisez l’anglais, nous vous invitons à en prendre connaissance.

Les chercheurs (Simon Chapman et Ross Mac Kenzie) rappellent un fait connu de tous : environ 75% des fumeurs qui arrêtent de fumer, arrêtent sans aide. C’est d’ailleurs ainsi que mon frère et moi-même, sommes redevenus non-fumeurs, après de multiples tentatives malheureuses à cause (on peut le dire !) de tabacologues dont celui qui fumait devant moi la cigarette qu’il venait de me taxer, tout en continuant à m’expliquer comment il allait m’aider à arrêter de fumer ! Cherchez l’erreur…

La principale question posée par les chercheurs est : pourquoi parle t-on si peu des fumeurs qui arrêtent de fumer tout seul dans les études ? Sur 662 documents analysés traitant de l’arrêt du tabac, 77.2 % parlent d’arrêt assisté alors que seulement 22.8 % évoquent les arrêts non assistés. Ce qui est proportionnellement l’inverse des chiffres d’arrêt du tabac.

Sans reprendre intégralement le contenu de cette étude, arrêtons-nous sur deux points importants :

1) la littérature sur la recherche à l’arrêt du tabac met l’accent sur la difficulté à arrêter. Or, une étude britannique datant des années 80 (Eh oui ! on le savait déjà à cette époque !) consacrée aux anciens fumeurs, fait ressortir que pour 57 % d’entre eux, l’arrêt a été facile, pour 27% que cela a été plutôt difficile et très difficile pour les autres. D’ailleurs, vous et moi connaissons des fumeurs qui ont arrêté de fumer comme cela, du jour ou lendemain, sans que cela leur pose vraiment un problème.

Bien évidemment, cette étude nous fait très plaisir car c’est encore une preuve que nous ne disons pas que des bêtises lorsque nous démontrons que l’arrêt du tabac n’est pas un problème. Contrairement à la pensée unique imposée par le corps médical ! Pour le corps médical, l’arrêt du tabac est montré comme un problème. Or, en réalité, fumer est LE problème, alors qu’arrêter de fumer est LA seule solution à ce problème.

Pour le corps médical, LA solution est devenue LE problème ! En d’autre terme, le corps médical a créé un problème qui n’existe pas, bien aidé en cela par quelques laboratoires en quête de profits faciles et avec la bienveillance de l’industrie du tabac, très contente de pouvoir ainsi conserver ses clients un peu plus longtemps… C’est certainement la raison pour laquelle il a si peu de résultat : il essaie de résoudre un problème qui n’existe pas ! Ce que nous abordons largement et à plusieurs reprises dans notre livre.

L’étude poursuit en indiquant que cette persistance à dire qu’arrêter de fumer est difficile empêche bon nombre de fumeurs d’arrêter : « si c’est difficile, je ne vais pas y arriver, je n’ai pas assez de volonté pour cela,… » Arguments que les fumeurs candidats à l’arrêt connaissent bien !

Nous sommes parfaitement en phase avec cette idée car nous en constatons les effets extrêmement perturbant sur les fumeurs qui participent à nos stages. D’où vient cette persistance à rendre la case « médicament » ou « substitut nicotinique » inévitable pour arrêter de fumer ? La réponse est assez simple à deviner :

2) Médicaments et business :
L’autre point que les auteurs de cette étude mettent en avant, c’est le rôle des laboratoires pharmaceutiques dans le développement de ce que nous appelons « la pensée unique ». Ce sont des marchés de plusieurs milliards de dollars qui sont en jeu. Nous en avons déjà parlé. Inutile d’y revenir.

Les auteurs suggèrent, dans leur conclusion, que les autorités sanitaires rééquilibrent la balance de leur discours. Ainsi, dans l’esprit des fumeurs, une approche assistée ne sera plus « obligatoire » pour réussir à arrêter de fumer.

Nous conclurons un peu dans le même sens en espérant que ce genre d’articles et d’études va, enfin, attirer l’attention des journalistes et éveiller leur curiosité. A notre humble avis, ils ont, eux aussi, un rôle à jouer dans la lutte contre le tabagisme. Faire passer le message qu’arrêter de fumer n’est pas un problème et n’est pas aussi difficile qu’on essaie de nous le faire croire, mettre en avant le fait qu’environ 3 fumeurs sur 4 arrêtent de fumer sans aide, bref, écrire simplement la réalité, serait un pas en avant efficace pour lutter contre le tabagisme.


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