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Banderille n°333 : Qui veut héraldiquer le déficit ?

Publié le 31 mars 2010 par Toreador

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Par Toréador | avril 1, 2010

Le pavois fiscal

Il y a un mystère qui me dépasse. Par quel miracle l’affaire du bouclier fiscal revient régulièrement sur la table, alors que c’est un symbolique épiphénomène. Un symbole qui coûte – certes – un demi milliard d’euros, mais qui sur le principe me semble assez justifié (pas plus de 50% du revenu en impôts). En plus, il a le mérite de venir corriger l’impôt le plus débile de France : l’ISF.

Le bouclier fiscal est une niche qui avantage les ultra-favorisés, mais ce n’est pas en le supprimant qu’on améliorera la situation des finances publiques : notre déficit se compte en milliards, et la charge de la dette équivaut au produit de l’impôt sur le revenu en une année. C’est très con de vouloir accélérer la fuite des contribuables les plus mobiles en pensant qu’on améliorera le rendement du système.

Aujourd’hui, les détracteurs « de toujours » du bouclier (comme certains de ses promoteurs d’hier du reste) expliquent que la crise rend nécessaire une contribution supplémentaire des plus aisés. A suivre ce raisonnement, les 50% de Français qui n’acquittent pas l’impôt sur le revenu devraient se demander en âme et conscience s’ils ne devraient pas participer, à due proportion, au redressement national.

La rondache fiscale

En réalité, tout cela est assez pernicieux. Les adversaires historiques sont de mauvaise foi car dès 2007, ils bramaient déjà que c’était un cadeau ignoble fait aux plus riches, surfant sur la bonne vieille lutte des classes. Les nouveaux convertis – comme Villepin -  sont culottés de faire d’une réforme qu’ils ont eux mêmes mise en place, un marqueur de différenciation avec leur adversaire politique.

Au lieu de s’entretuer sur 0,17% des recettes fiscales, ou vouloir légiférer sur les mouchoirs faciaux, la classe politique ferait mieux d’occuper son temps aux vraies questions.  Est-ce que le Conseil d’administration d’une boîte passe des heures sur le budget « P.Cul » de la boîte lorsque les comptes sont dans le rouge ? Sans aller jusqu’à « désigner l’Ennemi » – formule qui me semble dangereuse, elle pourrait, je ne sais pas moi, réfléchir par exemple… à la diminution du nombre de fonctionnaires territoriaux ? à l’Iran ? à la réforme du Parquet ?

Oui, c’est ça : le Parquet plutôt que le Paquet !


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