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Comprendre la crise economique mondiale

Publié le 25 novembre 2007 par Bolinpette

Vous vous rappelez de la crise bancaire qui fit grand bruit cet été ? Grande nouvelle, ce n’est pas fini. A Washington, l’air commence à devenir électrique, voire proche de la panique totale au fur et à mesure que la crise générale et systémique s’aggrave : crise boursière, financière, économique, en même temps que la crise du dollar. Le site WSWS.org décrit, à la date du 9 novembre 2007, l’atmosphère de la déposition du président de la Federal Reserve, Ben Bernanke, au Congrès le 7 novembre sous terme de « Near-panic atmosphere... ».

Tout cela, tel que résumé dans le discours de Bernake, est le résultat de la crise de la subprime. Or, la crise qui frappe le marché des crédits immobiliers hypothécaires, de la subprime aux Etats-Unis (prêts hypothécaires à taux variables), s’est étendue aux bourses, banques et société et fonds limités dans le monde entier et est loin d’être terminée, et le président la réserve fédérale n’est pas seul à annoncer que les jours qui viennent n’iront pas en s’améliorant.

Dans ces conditions, l’imagination des analystes s’emballe, Gwynne Dyer nous prédit un pic pétrolier, et à coté de ça la chine a annoncé son intention de passer ses transaction en euro, ce qui causerait quelques remous dans l’économie européenne. Que du bonheur.

Petite histoire d’une crise

Pour ceux qui n’étaient pas là pendant ces derniers mois, voici un bref aperçu de la situation :

Après l’attentat du 11 septembre, et du fait des taux d’intérêt variable en baisse, commença une nouvelle montée dans la demande de bien immobilier, ce qui engendra deux bulles financières : celle du marché immobilier et celle des investissement boursiers.

La bulle de l’immobilier fut celle qui explosa la première, en 2007, les taux d’intérêt ont atteint des sommets et les prix de l’immobilier aux Etats-Unis commencèrent à chuter. Les gens ne parvinrent pas à rembourser leurs emprunts et les banques et établissements financiers commencèrent à faire faillite. La chute qui toucha les Etats-Unis contamina les bourses, les banques, les sociétés et les fonds spéculatifs dans le monde entier. Les principales vagues furent ressenties en Asie, au Canada et en Australie. La crise n’épargna pas non plus de nombreuses entreprises, sociétés de production, de marketing et même le high-tech.

Les effets des deux bulles précédemment citées continuent de perdurer et la sensation de crise économique mondiale est visible et augmente chaque jour davantage sur le terrain. La question posée est : combien de temps pourra-t-on encore rester stables lorsque des vents violents de crise soufflent dans les environs ? Sommes-nous en mesure d’exécuter une action quelconque afin d’empêcher les prochaines chutes ?

La délicate harmonie mutuelle

La crise des crédits démontre combien nos systèmes sont liés de façon interdépendante et combien chaque infime mouvement peut mettre en danger la stabilité de tout le marché. Les crises engendrent une « contamination » d’autres intervenants et entraînent tout le marché au seuil de l’effondrement et sont une partie des signes de la globalisation économique. Toutes les tentatives de maintien de la possibilité de prévision des modèles économiques pour faire face à ces phénomènes ont abouti jusqu’à présent à un échec.

Pourtant, des systèmes bien plus complexes et dépendant les uns des autres existent dans la nature, et fonctionnent en parfaite harmonie. Pourquoi, ici, un système aussi vital pour le bon fonctionnement de nos sociétés n’est pas capable de se maintenir de façon stable ?

Comprendre les lois de la nature

Le prix Nobel de physiologie ou de médecine le Pr Güther Blobel, chercheur dans la prestigieuse université Rockefeller à Institut médical de New explique que la science arrive à la conclusion que le principe de réciprocité est la clé de l’existence de tout le système de la nature. « Le meilleur exemple pour cela, dit Blobel, est les cellules du corps. Les cellules s’unissent les unes aux autres en donnant réciproquement au corps tout entier. Chaque cellule du corps reçoit ce dont elle a besoin pour vivre et tout le reste de ses forces elle les met au service du corps. » En fait, à chaque niveau de la nature une particule agit en faveur de la généralité à laquelle elle appartient, et ainsi elle trouve sa plénitude. La délicate harmonie mutuelle est ce qui permet la vie et c’est sur elle que se fondent tous les systèmes de la nature.

La base des systèmes artificiels : l’égoïsme

Les systèmes artificiels que la société humaine s’est construites sont en totale opposition avec l’harmonie présente dans la nature. A la base du comportement humain initiant ces systèmes se trouve l’égoïsme, qui préfère toujours l’étroit intérêt personnel à l’avantage général, et qui entretient la course après la richesse, les honneurs et le pouvoir et également (voire principalement) au détriment des autres.

Dans le contexte économique, nous voyons que les intérêts particuliers des détenteurs de capitaux et d’actions sont la priorité et la préférence des sociétés. Et certains vous diront : « de nombreuses sociétés aident la communauté et offrent un réseau sécuritaire social ». Cette action est certes louable, cependant il est clair que ce n’est qu’un désir basique de toute entreprise cherchant à embellir son image dans les médias et se faire de la publicité, ce qui au final est du même cadre égoïste.

C’est précisément là où nous commettons une erreur : plus nous agissons chacun dans notre propre intérêt, plus cela nous mène à nous renfermer sur nous-mêmes, et plus nous découvrons à quel point nous sommes tous liés les uns aux autres à travers une série de systèmes sociaux et économiques - des systèmes artificiels dans lesquels nous sommes menottés sans pouvoir en échapper. Sans en prendre conscience, toute action, même la plus petite, peut engendrer des changements à l’autre bout du monde, et inversement. L’ego et la globalisation nous emprisonnent dans un cercle vicieux et ne nous laissent pas le temps de respirer.

La question est : comment sommes-nous parvenus à une situation dans laquelle il nous semble qu’à chaque instant la terre peut s’effondrer sous nos pieds ?

Au lieu d’ajuster le système de liens entre nous existant dans la nature, nous avons construit à côté un réseau supplémentaire, artificiel, basé sur l’égoïsme, sans comprendre que nous avons mis ainsi notre existence en péril.

Une solution en vue ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, il ne nous reste pas grand-chose d’autre à faire que de changer nos habitudes. Comment ? Simplement grâce à l’éducation. Les gens doivent prendre conscience de la raison de la crise et comprendre qu’il existe des lois qui régissent l’ensemble du système de la nature. Les secousses vécues aujourd’hui viennent du fait que, nous, nous n’agissons pas selon ces lois. En faisant appel aux différents systèmes explicatifs, afin que les gens comprennent que notre société est interdépendante, autrement dit nous que sommes tous liés les uns aux autres. Cela est comparable à un corps de cellules où chaque cellule du système « humanité » doit comprendre que le modèle économique le plus avantageux pour elle est de s’inquiéter de la survie du système collectif, de s’inquiéter de l’autre. Il ne s’agit pas de construire une utopie, il s’agit d’opérer un changement de valeurs.

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