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La ville insoumise, Jon Fasnam

Par Craklou

Lorsque Suzanne de Chez les filles m'a contactée pour recevoir et rédiger une critique de ce roman, j'ai tout de suite accepté, alléchée par le résumé, et par mon envie de replonger pour une nouvelle lecture en Europe de l'Est.

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A trente-quatre ans, Jim Vilatzer considère que sa vie s'enlise dans la médiocrité. Employé dans le delicatessen que ses parents, enfants d'immigrés russes, ont ouvert dans une banlieue de Chicago, échaudé par un échec sentimental, pris à la gorge par des créanciers, il suffoque et rêve d'un changement de décor. Lorsque l'opportunité lui est offerte de partir en Russie, il la saisit sur-le-champ. C'est ainsi que le jeune Américain s'installe à Moscou, où il est embauché par la Fondation de la mémoire pour recueillir des témoignages. Peu à peu, il se familiarise avec une ville inhospitalière qui ne ménage pas ses habitants, loin de se douter qu'en tombant amoureux de la belle Kaisa et en rencontrant d'anciens prisonniers, il sera mêlé à un complot d'envergure planétaire, au grand dam du gouvernement russe et de la CIA.
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On plonge très rapidement dans ce roman : le chapitre d'ouverture laisse entrevoir les grands méchants à l'oeuvre, pour ensuite se focaliser assez rapidemenet sur le presque-héros de l'intrigue, "presque-héros" puisqu'il va se retroouver mêlé à toute cette histoire, comme dirait l'autre, "à l'insu de son plein gré"!

J'ai beaucoup aimé le style de narration, fluide mais pas trop simple, qui sait rendre toute l'histoire particulièrement vivante. Très rapidement, plus qu'à l'histoire, je me suis attachée à tous ces personnages qui évoluent autour de Jim, et à cette description de la Russie que fait l'auteur, pas véritablement accueillante, mais que je n'ai pu m'empêcher de trouver sympathique, moi qui n'avais jamais eu, ni dans un sens, ni dans l'autre, aucune affinité particulière avec ce pays. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman donne envie de voyager, et de découvrir par nous même tous ces endroits et paysages qu'il décrit à merveille.

Le personnage de Jim est sympathique, un peu paumé, mais finalement tenace dans sa volonté de se remettre sur pied, et touchant dans son rapport avec ses racines : de son désir de découvrir la patrie de ses ancêtres, aux pensées qu'il envoie auprès de ses parents et du restaurant familial. Sa naïveté attendrit, toujours dans le bon sens.Bref, j'ai particulièrement apprécié le côté "vis ma vie" de cette histoire.

Sans vouloir pour le moins casser quelque peu cet enthousiasme que j'ai ressenti à la lecture, je voudrais simplement apporter un petit bémol par souci d'objectivité : j'ai été un petit peu déçue par l'intrigue elle-même. La 4e de couverture annonce un thriller, et je m'attendais sans doute à tort à de multiples rebondissements, à un soupçon d'enquête, à un meilleur ami grand méchant démasqué à la toute fin : je n'ai rien trouvé de semblable. Pas grand chose sur ces fameux méchants, pas véritablement d'enquête, puisque Jim est simplement mis devant le fait accompli, même si à ce point la fin reste encore hypothétique.

Personnellement, ce petit bémol ne m'a pas gênée plus que ça, même si je m'attendais à autre chose, car, plus que par l'intrigue, j'ai été happée par l'ambiance du récit. Néanmoins, il faut savoir à quoi s'attendre! Mais, pour tous les amoureux de la Russie, et pour tous les autres, qui, comme moi, pourraient être charmés par hasard au détour des pages, voici un très bon roman!!

Merci encore à Suzanne de Chez les filles et aux éditions du Seuil pour cette découverte!!


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