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L’UMP va se décentrer grâce à Rama Yade

Publié le 01 avril 2010 par Sylvainrakotoarison

Revenant à ses premières impressions, Nicolas Sarkozy veut retrouver une majorité présidentielle réellement bicéphale dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. Une mission délicate qui pourrait être confiée dans les semaines qui viennent à… l’enfant terrible Rama Yade.

yartiSarkozyYade11La grave défaite de l’UMP aux élections régionales a fait l’effet d’un véritable électrochoc dans la majorité présidentielle. Elle signifie avant tout un triple échec de Nicolas Sarkozy dans sa tentative d’organisation de la droite et du centre.     Trois échecs pour organiser la majorité présidentielle   1. UMP : un plus un font moins de deux    Le premier échec a été de croire qu’en rassemblant l’UDF et le RPR en un seul parti rassemblant gaullistes, libéraux et démocrates sociaux, les électeurs leur seraient globalement plus favorables.   S’il est vrai que les clivages étaient plus à l’intérieur des deux partis qu’entre l’UDF et le RPR eux-mêmes, comme les positions sur la construction européenne et sur la politique économique à promouvoir, la réduction de l’offre politique à un seul parti a durablement déstabilisé les électeurs qui, en huit ans, ont finalement conçu l’UMP comme le simple prolongement du RPR, à tel point que les centristes de l’UMP ont été non seulement très peu écoutés mais également très peu "servis" par l’UMP, à l’exception de Jean-Pierre Raffarin (nommé premier Premier Ministre UMP) et des personnalités individuelles comme Jacques Barrot et Jean-Louis Borloo. L’UMP se retrouve aujourd’hui au niveau d’un RPR/UDR ou d’une UDF lorsque le Président de la République portait cette "étiquette".   Il faut cependant estimer que cet échec n’est pas vraiment celui de Nicolas Sarkozy qui avait été contre le principe de l’UMP en 2002 car il y avait vu une arme politique pour favoriser Alain Juppé. Mais il a vite compris dès 2004 l’intérêt qu’il pourrait en tirer dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007. Et il avait pensé que l’UMP pourrait avoir le même rôle en 2012.   2. Nouveau centre, parti négligeable électoralement   Le second échec de Nicolas Sarkozy a été d’encourager les parlementaires de l’UDF qui l’ont soutenu au second tour de l’élection présidentielle de 2007 de créer leur propre parti centriste afin de faire concurrence au parti de François Bayrou.   Dénommé au départ (pour les élections législatives de juin 2007) "parti social libéral et européen", ce parti est devenu Nouveau centre (il avait envisagé par la suite de s’appeler "Solide"). Il avait réussi in extremis à obtenir un financement public uniquement grâce à un minuscule parti polynésien. Nicolas Sarkozy a "donné" beaucoup aux élus du Nouveau centre, avec des places de choix au gouvernement : Hervé Morin à la Défense, André Santini à la Fonction publique (évincé en 2009), Valérie Létard, Christian Blanc, Anne-Marie Idrac etc. et avec beaucoup de concessions en faveur du Nouveau centre dans la constitution de listes aux élections municipales de mars 2008, européennes de juin 2009 et régionales de mars 2010.   Or, si le Nouveau centre a ainsi beaucoup bénéficié d’un point de vu mandats politiques, il a peu bénéficié sur le fond de la politique gouvernementale, n’ayant montré aucune différence avec l’UMP, si bien que l’opinion publique n’a pas perçu le Nouveau centre autrement qu’une succursale d’élus ambitieux sans spécificité programmatique. Dans les études d’opinions, puisque le Nouveau centre n’a jamais participé à une élection seul, il ne représenterait pas plus de 1 ou 2% du corps électoral. Donc, très loin de l’UDF au temps ante-UMP.   3. Le MoDem, un parti dénoyauté   Le troisième échec de Nicolas Sarkozy a trait au MoDem. Si Nicolas Sarkozy a dû être très satisfait de la déroute mortelle du MoDem aux élections régionales de 2010, il ne peut cependant pas être content de son échec concernant le MoDem.   En effet, il aurait largement préféré noyauter le MoDem pour en faire un parti fort qui ne lui soit pas hostile. Pour cela, il avait misé sur quelques personnalités comme Jean-Marie Cavada, artisan du Forum démocrate de Seignosse en été 2007 mais qui démissionna du MoDem avant même sa fondation officielle.   Le conseil national du MoDem du 27 mars 2010 a cependant rassuré l’Élysée sur son absence de dangerosité. La terre centriste est bien en jachère.   Par ailleurs, Nicolas Sarkozy avait cherché à attirer vers lui les personnalités qui comptaient au MoDem. S’il a réussi à nommer Michel Mercier, trésorier du MoDem, au gouvernement en juin 2009, ou à faire rallier Nicolas About, président du groupe centriste au Sénat, aux listes régionales UMP de Valérie Pécresse, il a surtout échoué à convaincre Marielle de Sarnez de rejoindre l’équipe gouvernementale.   C’est d’ailleurs elle, Marielle de Sarnez, qui est la militante la plus déterminée en faveur d’une alliance à gauche du MoDem. Nicolas Sarkozy aurait pourtant souhaité que le MoDem puisse catalyser les électeurs centristes au premier tour puis les ramener à l’UMP au second tour. Échec donc de cette ligne-là.   De ces trois échecs, il y a une véritable angoisse : l’isolement complet de l’UMP sur le plan électoral, renforcé depuis l’été 2009 par le ralliement du MPF de Philippe de Villiers qui a droitisé encore un peu plus l’UMP.     Un isolement fatal    Pour Nicolas Sarkozy, cet isolement constitue maintenant un danger immédiat. Il n’y a plus d’échéance électorale nationale avant l’élection présidentielle de 2012. Seulement des élections cantonales sur la moitié des cantons en mars 2011 et des élections sénatoriales en septembre 2011.   Ces élections sénatoriales revêtent cependant un enjeu essentiel à six mois du premier tour de l’élection présidentielle : le plateau. Grâce aux bons résultats du Parti socialistes aux élections municipales de mars 2008 (et également régionales de mars 2010, mais les conseillers régionaux influent peu sur le résultat des sénatoriales), le renouvellement des sénateurs de 2011 présente une forte probabilité de nouveaux gains de sièges chez les socialistes. Le PS pourrait alors revendiquer la Présidence du Sénat, deuxième poste dans la hiérarchie de l’État. Le Président du Sénat est par exemple celui qui doit assurer l’intérim de la Présidence de la République lorsque celle-ci est vacante (en cas de démission ou de décès). Alain Poher l’a assuré deux fois. Et les sénateurs peuvent aussi influer sur le cours des procédures parlementaires.   Ce risque que soupèse chaque jour l’actuel Président du Sénat, Gérard Larcher, qui souhaite multiplier ses amitiés centristes et radicales (comme l’ancien sénateur Michel Charasse) est réel et pourrait plomber la campagne présidentielle de l’UMP.   Enfin, l’absence de réservoir de voix pour le second tour de l’élection présidentielle serait pour Nicolas Sarkozy la certitude de l’échec. Le 6 mai 2007, il avait bénéficié de 40% des électeurs de François Bayrou malgré les déclarations hostiles de ce dernier. Si François Bayrou ne pèse plus que 5 à 10%, avec des électeurs pour la plupart hostiles à l’UMP et aux transgressions présidentielles, Nicolas Sarkozy n’aura aucun autre point d’ancrage hors UMP (le FN préférant souvent favoriser un candidat socialiste à un candidat UMP et Nicolas Dupont-Aignan n’étant capable de mobiliser qu’environ 4% d’un électorat purement francilien).     Des initiatives brouillonnes hors contrôle   L’Élysée suit actuellement plusieurs initiatives qui ont le don de beaucoup "énerver" le Président de la République car prises sans concertation avec lui.   La première initiative concerne l’annonce faite le 25 mars 2010 de la création d’un mouvement (prévue pour le 19 juin 2010) qui soutiendra son rival Dominique de Villepin sans doute dans une perspective présidentielle. Assez malin, Dominique de Villepin va éviter le divorce en n’en faisant pas un parti politique. En quelque sorte, son mouvement serait à l’UMP ce qu’est actuellement l’association "Désirs d’avenir" de Ségolène Royal au PS.   L’autre initiative a eu lieu le même jour. C’est un appel au rassemblement des centristes hors UMP et hors MoDem et à la réunification des chapelles : le Nouveau centre d’Hervé Morin, l’Alliance centriste de Jean Arthuis, et des personnalités qui viennent de quitter le MoDem comme Michel Mercier (actuellement ministre) et Nicolas About. Leur but serait de faire émerger un candidat pour 2012 mais Nicolas Sarkozy considère cette démarche "stupide" dans la mesure où ce centrisme résiduel ne représente rien auprès des Français (moins de 2%).   Pour être crédible, il faudrait au contraire une initiative provenant des centristes de l’intérieur, à savoir, des ralliés UDF de la première heure à l’UMP.   Mais d’autres "humeurs" se sont fait entendre ces derniers jours.   L’ancien Premier Ministre Alain Juppé n’hésite plus, maintenant, à envisager sa propre candidature à l’élection présidentielle de 2012 (il aura quand même 66 ans !), même si c’est dans le cadre d’un non candidature de Nicolas Sarkozy, un renoncement qu’encourageraient d’ailleurs Carla Bruni et même Pal Sarkozy, le père de Nicolas. Cela a conduit le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand à annoncer le principe, le cas échéant, d’une véritable primaire pour désigner le candidat UMP à l’élection présidentielle de 2012.   La persistance de rumeurs faisant état de tensions entre Nicolas Sarkozy et François Fillon semblerait de son côté faire le jeu d’une alliance tacite entre Dominique de Villepin et de Jean-François Copé dont l’ambition présidentielle n’est pas restée silencieuse et qui avait avant les régionales pourtant opté pour un loyauté sans faille à Nicolas Sarkozy (dans le but de devenir son Premier Ministre lors du second quinquennat).   Donc, de cette analyse plutôt morose, Nicolas Sarkozy en aurait conclu que l’éclosion d’un nouveau parti, au centre droit, deviendrait une nécessité électorale vitale pour l’UMP. La composante centriste de l’UMP n’a en effet apporté aucune valeur ajoutée électorale. Il faut donc l’émanciper et la faire différencier par les électeurs de centre droit.     Vers un parti centriste présidentiel et une nouvelle confédération centriste   Selon nos informations, le Président de la République Nicolas Sarkozy serait donc en train d’étudier la possibilité d’une scission contrôlée de l’UMP qui devrait avoir lieu avant l’été prochain (en principe, en début juin 2010).   Elle consisterait à la création d’un parti centriste issu des anciens UDF passés à l’UMP dès 2002. Comme Valéry Giscard d’Estaing avec l’UDF en 1978, Nicolas Sarkozy pourrait préconiser un rassemblement sous forme d’une confédération centriste qui inclurait le Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo et Laurent Hénart (tête de liste régionale en Lorraine et député de Nancy), le Nouveau centre de Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde (député-maire de Drancy), et une troisième composante, la plus importante en parlementaires, qui réunirait des anciens UDF non radicaux, comme Pierre Méhaignerie (ancien président du Centre des démocrates sociaux) ou Dominique Baudis.     À qui donner le leadership de ce nouveau parti centriste ?   Toujours selon nos informations, l’Élysée plancherait sur le choix de la personnalité la mieux placée pour en devenir le président fondateur. Dans ce casting, plusieurs options seraient possibles. Celle qui aurait la préférence de Nicolas Sarkozy irait pour une personnalité d’envergure nationale qui pourrait se présenter à l’élection présidentielle avec un objectif d’une dizaine de pourcents au premier tour, ce qui ferait une réserve de voix très confortable pour le second tour.   Cela nécessiterait une personnalité à la fois crédible (pas Hervé Morin, 48 ans) mais contrôlable (il ne s’agirait pas d’en faire un nouveau concurrent, donc pas Jean-Louis Borloo, 59 ans dans quelques jours). L’autre objectif serait de récupérer l’ensemble des sénateurs du groupe centriste dans un ensemble plus vaste décidé à aider la réélection de Gérard Larcher au plateau. Cet élément exclurait d’office Jean-Pierre Raffarin, 61 ans, rival malheureux de Gérard Larcher en 2008, et qui aurait récemment "déplu" à Nicolas Sarkozy en refusant le poste d’ambassadeur de France à Pékin. Pourtant, Jean-Pierre Raffarin est bien dans l’esprit de représenter au sein de la majorité un "pôle de liberté" équivalent à l’ancienne UDF mais a refusé dans une interview à "L’Express" de jeudi tout autre candidat que Nicolas Sarkozy.   D’autres personnalités auraient aussi été exclues pour prendre le premier rôle, souvent pour leur âge et parfois pour des raisons plus politiques.   Philippe Douste-Blazy, 57 ans, la personne clef de Jacques Chirac pour opérer le ralliement des parlementaires UDF à l’UMP, ne représenterait plus rien politiquement et aurait montré quelques limites lors de l’exercice de ses dernières responsabilités ministérielles (au quai d’Orsay).   Dominique Baudis, 63 ans dans quelques jours, fut l’un des espoirs des centristes à la fin des années 1980. Président exécutif du CDS de 1991 à 1994, il ne mena pourtant qu’une seule campagne nationale, aux européennes de juin 1994 où il obtint la tête de la liste UDF-RPR (25,6%) au détriment de Jean-François Deniau. Malgré son retour à la politique (comme député européen en juin 2009) après la présidence du CSA puis de l’IMA, Dominique Baudis ne souhaiterait pas reprendre de responsabilités nationales, blessé par les calomnies dont il fut victime en 2003.   Hervé de Charette, 71 ans, aurait profondément "agacé" Nicolas Sarkozy en quittant individuellement l’UMP et en ralliant le Nouveau centre en décembre 2009 pour faire renaître l’UDF. Il était pourtant un giscardien qui aurait pu peser efficacement sur les autres parlementaires UMP centristes. Nicolas Sarkozy aurait voulu éviter cette initiative pour ne pas court-circuiter cette nouvelle opération d’autonomie du centre droit.   Pierre Méhaignerie, 70 ans, serait sans doute le député UMP qui en aurait le plus envie, voyant à quel point la Bretagne, terre centriste privilégiée, s’est jetée dans les bras des socialistes depuis l’absorption de l’UDF par l’UMP. Cependant, si son expérience nationale (longue carrière ministérielle, expérience de présidence d’un parti) et ses bonnes capacités de négociations électorales auraient pu en faire un bon candidat, son âge et son ancienneté auraient rendu la mission assez vaine (notamment pour une candidature en 2012 et la volonté de moderniser le centre droit).   André Santini, 69 ans, aurait été également exclu en raison de ses démêlées judiciaires. Il aurait pu être crédible pour plusieurs raisons. En mars 2004, il avait combattu la liste régionale de Jean-François Copé avec fermeté et courtoisie en obtenant un très bon score en Île-de-France (16% pour la liste UDF et 25% pour la liste UMP). André Santini a dirigé longtemps un parti politique, le petit Parti social-démocrate qui a fusionné avec le Centre des démocrates sociaux en novembre 1995 lors de la fondation de Force démocrate. Enfin, sa notoriété nationale fait de lui, avec ses bons mots, une personnalité médiatique de premier plan.   Jean Arthuis, 65 ans, ancien Ministre des Finances, sénateur centriste, s’est politiquement isolé en créant son Alliance centriste qui, au départ, avait la volonté de rassembler tous les centristes de l’ancienne UDF. Il s’est trop impliqué dans l’initiative d’Hervé Morin qui "contrecarre" les projets élyséens.   Alain Lambert, 63 ans, ancien Ministre du Budget, est sans doute le sénateur UMP le plus centriste du Sénat. En 2008, il avait songé se présenter à la présidence du Sénat mais avait refusé la primaire au sein du groupe UMP. Il est avec Didier Migaud le père de la LOLF (réforme structurelle des lois de finances). Son âge déjà avancé ne le positionne cependant pas dans un futur leadership d’autant plus qu’il avait déjà renoncé au leadership régional en Basse Normandie.   Jean-Jacques Hyest, 67 ans, élu local de Château-Landon et sénateur centriste rallié à l’UMP en 2002, est l’important président de la Commission des lois du Sénat depuis 2004. Il a montré beaucoup de zèle à faire adopter certains projets gouvernementaux contestables, avec quelques bugs cependant.   Gérard Longuet, 64 ans, président du groupe UMP au Sénat, ancien président du Parti républicain, aurait également pu tenir ce premier rôle. Avant le début de ses démêlées judiciaires (qui s’achèvent définitivement le 8 mars 2010), Édouard Balladur avait songé le nommer place Beauvau dans le cas d’une victoire en 1995. Ancien président du Parti républicain, Gérard Longuet a fait partie de la "bande à Léo" avec François Léotard, Alain Madelin et Philippe de Villiers au début des années 1980. Après une différence essentielle de stratégie aux élections régionales de mars 1998 (pas d’accord avec le FN au contraire de Charles Million et de Jacques Blanc), la plupart des anciens du Parti républicain se détachèrent de l’UDF en suivant Alain Madelin à Démocratie libérale (notamment Jean-Pierre Raffarin et Jean-Claude Gaudin). Gérard Longuet resta fidèle à l’UDF, aux côtés de Gilles de Robien (qui, lui, refusa d’entrer à l’UMP en 2002) et de François Léotard (alors encore président de l’UDF, une présidence qu’il abandonna quelques mois plus tard à François Bayrou). Sa récente bourde concernant l’éventualité de la nomination de Malek Boutih à la présidence de la HALDE l’a cependant disqualifié, polémique close par la nomination de Jeannette Bougrab.   Renaud Dutreil, 49 ans, premier président de l’UMP en 2002, l’ancien jeune député UDF très unioniste (élu pour la première fois à 34 ans) devenu ministre chiraquien et espoir de premier plan, serait sans doute devenu incontournable s’il n’avait pas "courageusement" abandonné la vie politique le 4 août 2008 pour la présidence d’une filiale de LVMH à New York à la suite de son échec aux municipales de Reims.   Christine Boutin, 66 ans, ancienne Ministre du Logement, a créé au sein de l’UMP un Parti chrétien-démocrate qui promeut la justice sociale. Malgré des positions très audacieuses sur la situation dans les prisons françaises, Christine Boutin a une très mauvaise réputation pour avoir manipuler la Bible lors du débat sur le pacs à l’Assemblée Nationale.   François Goulard, 56 ans, député-maire de Vannes, ancien ministre UMP bayrouïste, a affiché des amitiés villepinistes trop soutenues et a "mécontenté" Nicolas Sarkozy en voulant participer à la création d’un mouvement de Dominique de Villepin qui irait à l’encontre de la stratégie élyséenne.   Philippe Richert, 56 ans, est le seul véritable héros de l’UMP en mars 2010 : élu président du Conseil régional d’Alsace le 21 mars 2010, sénateur centriste et issu du CDS, il va devenir une personnalité qui comptera mais son objectif reste la région et sans doute, à terme, un portefeuille ministériel.   Deux autres personnalités centristes ont été écartées de cette mission car elles viennent d’être appelées à de nouvelles fonctions : Jacques Barrot, 71 ans, ancien ministre et ancien secrétaire général du CDS, nommé le 24 février 2010 au Conseil Constitutionnel, et Marc-Philippe Daubresse, 56 ans, leader centriste du Nord, vient d’être nommé Ministre de la Jeunesse le 22 mars 2010.   Nicolas Sarkozy aurait aussi songé à Luc Chatel, 45 ans, Ministre de l’Éducation nationale, et à Laurent Wauquiez, 35 ans dans quelques jours, secrétaire d’État à l’Emploi et dauphin de Jacques Barrot (il fut le suppléant de Jacques Barrot à l’Assemblée Nationale et fut élu député à 29 ans avec 62% en 2004 lorsque Jacques Barrot fut nommé à la Commission européenne), mais ces derniers auraient refusé car ils considèrent l’UMP comme leur famille d’origine et ne voudraient pas la quitter.     Rama Yade, l’enfant terrible   C’est ainsi qu’après élimination des personnalités les plus évidentes, d’après nos informations, Nicolas Sarkozy yartiSarkozyYade07serait arrivé à la conclusion de confier la tâche de créer un nouveau parti centriste issu de l’UMP à… Rama Yade, sa secrétaire d’État aux Sports.   Parce qu’elle est très jeune (33 ans), Rama Yade fait partie des adhérents de l’UMP qui n’ont aucune origine politique spécifique, ni UDF ni RPR. Peut-être un inconvénient, mais cela permettrait aussi d’attirer dans ce nouveau parti des adhérents UMP pour qui l’UDF ne signifierait rien non plus. Rama Yade fut parmi ceux de la majorité qui ont le plus dramatisé l’échec de l’UMP en affirmant que le message serait entendu.   Bien que ne laissant pas sa langue dans sa poche, Rama Yade a toujours montré sa fidélité et sa loyauté. Audacieuse et intelligente, elle pourrait être la personnalité politique de premier plan que les médias ont déjà consacrées.   Ses positions en faveur des droits de l’homme, dans un contexte où il lui a fallu du courage personnel (à critiquer Nicolas Sarkozy) la rendraient intéressante pour le courant démocrate social qu’elle aurait pour tâche de réunir au sein d’un parti et ensuite au sein d’une large confédération centriste.   Sa bonne notoriété, sa très forte popularité avec 65% d’opinions favorables (malgré son isolement au sein du gouvernement, à comparer aux 40% de Nicolas Sarkozy et aux 46% de François Bayrou), sa jeunesse, le fait d’être femme seraient des atouts évidents pour développer sa stature de présidentiable pendant deux ans et pour donner une impulsion politique nouvelle au courant centriste après Raymond Barre et François Bayrou.   Selon nos informations, Rama Yade aurait accepté cette nouvelle mission de Nicolas Sarkozy et pourrait quitter le gouvernement avant l’été pour fonder ce "parti centriste présidentiel". Elle aurait déjà pris contact avec Pierre Méhaignerie, Alain Lambert, Michel Mercier, Laurent Hénart et Nicolas About qui verraient d’un bon œil cette initiative. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le nom de domaine www.yade2012.fr est déjà réservé.   De son côté, Xavier Bertrand, le secrétaire général de l’UMP, aurait pour mission d’aller rassurer les élus qui resteraient à l’UMP en expliquant la démarche de Nicolas Sarkozy et de calmer les députés du Nouveau centre qui verraient dans cette initiative élyséenne un véritable court-circuitage de leur ambition de présenter Hervé Morin à l’élection présidentielle de 2012 (Maurice Leroy aurait déjà fait savoir que les centristes auraient tout intérêt à se rassembler derrière Rama Yade).     Un centre droit électoralement costaud aux côtés de l’UMP   L’amputation de l’UMP serait évidemment difficile à admettre pour de nombreux élus, mais tout le monde reconnaît aujourd’hui que l’initiative ne lui ôterait aucun des électeurs centristes car ces derniers ont déjà fui l’UMP dont l’image s’est beaucoup droitisée depuis 2004. En quittant sa position "centrale", l’UMP perdrait sa composante centriste déjà inaudible et officialiserait sa position de grand mouvement de droite que Nicolas Sarkozy avait déjà largement décomplexée.   Nul doute que le jeu de Nicolas Sarkozy est risqué, mais a l’avantage de faire bouger les lignes depuis que le terrain du centrisme, occupé par François Bayrou, a été conquis par Europe Écologie qui penchera toujours à gauche. Un nouveau centre droit incarné par Rama Yade à l’élection présidentielle de 2012 serait une nouvelle donnée politique qui pourrait bouleverser le "jeu".   Rama Yade aurait d’ailleurs déjà choisi son équipe qu’elle aurait réunie trois fois cette semaine et qui aurait rédigé un premier document de travail visible ici.     Aussi sur le blog.   Sylvain Rakotoarison (1er avril 2010)     Pour aller plus loin :   L’éclatement de l’UMP.   L’effondrement du MoDem aux élections régionales de 2010.   À qui appartient l’UDF ?   François Bayrou pourra-t-il regagner le cœur des Français ?   Le document de travail préparé par Rama Yade.     yartiSarkozyYade02  


http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/francois-bayrou-peut-il-72599

http://www.lepost.fr/article/2010/04/01/2014049_l-ump-va-se-decentrer-grace-a-rama-yade.html 

http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-163

http://www.centpapiers.com/l’ump-va-se-decentrer-grace-a-rama-yade/12257/


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